À quoi peut-on définir qu'un roman est culte? Son Succès? Son originalité? L'attention que beaucoup de lecteurs lui portent? Son histoire propre? Je m'attache à être juste dans les termes que j'emploie et « culte » n'est pas le mot que j'emploierai pour
La Conjuration des imbéciles de
John Kennedy Toole. Cela ne veut pas dire qu'il ne peut pas être génial ou laborieux.
Le destin funeste de son auteur est surement pour beaucoup dans le phénomène autour de
la Conjuration des imbéciles. La tradition des poètes maudits tend à créer une aura artistique de génie autour de la mort prématurée des créateurs. Mais passons sur les à-cotés, ce qui compte, c'est le roman.
Très rapidement, j'ai fait un parallèle avec
le dernier Stade de la soif de
Frederick Exley. Par plusieurs aspects, ses 2 oeuvres sont proches. Roman unique (2 en fait), narration à la 1ere personne, narrateur en quête de son chef d'oeuvre, critique sociale, humour, part autobiographique, etc.
La Conjuration des imbéciles va encore plu loin à mon avis car Ignatius, le narrateur, n'est pas du tout sympathique, il est même hautement détestable. Sa mauvaise fois n'a pas d'équivalent dans le monde. Un vrai plaisir de suivre les échanges odieux qu'il a avec tous. Il s'éloigne car la où
Exley nous contait les vicissitudes de sa vie,
John Kennedy Toole a écrit un vrai roman. Même si on a l'impression d'une succession de péripéties sans queue ni tête, c'est trompeur car il y a une intrigue, une structure (certes un peu distendue) et une fin. Tout se qui compose ce roman a un sens.
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