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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un grand merci à Babélio et aux Editions Flammarion pour ce livre remporté lors de la dernière MC littérature.

Frankie est journaliste, le roman s'ouvre au tribunal où son affaire doit être jugée par les prud'hommes, elle a été licenciée sans indemnité et conteste son statut de pigiste. Elle revient en arrière et nous conte son expérience à Féminin qui a duré plusieurs années. La direction n'a jamais voulu lui donner de CDI et la considérait comme pigiste, même si elle écrivait de nombreux articles dans la journal et recevait un salaire mensuel. Avant d'en arriver à ce licenciement, Frankie était féministe militante, à l'identité non genrée, elle voit son nouveau poste comme une grande opportunité de faire avancer ses idées. On l'adjoint à l'équipe spécialisée dans la mode et elle découvre peu à peu l'univers du luxe et des voyages de rêve. Les journalistes se plaignent sans cesse de leur maigre salaire, compensé par de nombreux cadeaux très couteux offerts par les marques qu'elles mettent en avant. Face aux difficultés financières du magazine, la direction nomme Noé, un journaliste vedette pour sauver le titre. Rapidement, il drague Frankie (et d'autres, mais elle ne le verra pas tout de suite), elle succombe à son charme et c'est le début d'une romance. Il est marié, mais lui promet de divorcer et lui fait entrevoir un avenir de rêve, mais bien sûr il ne tiendra pas ses promesses.

J'ai moyennement aimé ce livre, j'ai déjà eu beaucoup de peine à y entrer, le premier tiers est rédigé dans un style sec et clinique, j'avais l'impression de lire un rapport administratif plus qu'un roman. Frankie présente des éléments de son histoire, mais ça manque de liant, elle insiste surtout sur son sentiment de rejet depuis toujours car elle ne se sent ni féminine ni masculine, son père a quitté la famille lorsqu'elle avait sept ans et elle a toujours attendu qu'il revienne ou au moins l'appelle, ce qui ne s'est jamais produit. Ensuite le roman devient plus intéressant quand elle nous parle de son travail et de sa liaison avec Noé, qui occupe le dernier tiers.

Le thème m'est aussi complètement étranger, je ne me suis jamais intéressée aux journaux féminins, ni à la mode et encore moins aux marques de luxe. J'ai trouvé Frankie et ses collègues naïves, elles croient (ou veulent croire) que leurs articles vont faire avancer les thèses féministes et se rendent compte toutes contrites qu'ils servent surtout le consumérisme des femmes de la bourgeoisie, et par là le capitalisme, car ce n'est pas les ouvrières qui vont s'offrir des sacs Vuiton ou un tailleur Chanel. de nombreux passages insistent sur cette dichotomie entre ses idéaux et la réalité de son job. Même si elle en est mécontente, qu'elle trouve les voyages organisés par les marques au-dessous de tout et irresponsables, elle profite avec plaisir de tout le luxe offert. Heureusement, elle se réveillera après son licenciement.

Quant à sa liaison avec Noé, elle la définit comme une emprise après qu'elle se soit rendu compte qu'il n'allait pas divorcer (c'est connu, les promesses n'engagent que ceux qui y croient !). Au début tout est merveilleux, mais ça ne dure pas. Un tiers du livre est consacré à ce sujet. Ce thème fait penser à un autre journaliste vedette qui défraie la chronique en ce moment. Frankie finit par voir Noé comme le prototype du patriarche toxique. Je sais bien qu'aujourd'hui tout est permis et qu'il est de mauvais ton de remettre en cause la liberté sexuelle, mais je reste persuadée que ce n'est vraiment pas une bonne idée de devenir la maîtresse d'un homme marié, ça ne peut qu'apporter des problèmes. Certes dans ce cas la femme n'est pas seule coupable, mais non plus complètement innocente. Noé ne l'a pas violée mais elle voit un abus de pouvoir et se pose désormais en victime. Certes sur le plan professionnel ça ne lui a pas réussi, ses collègues ont vu en elle une « ennemie qui pactisait avec le capital ».

Les réflexions sur le patriarcat et le capitalisme sont dans l'air du temps, tout comme le thème des abus sexuel ou autre au travail. La prise de conscience des journalistes d'être au service du néolibéralisme est tout à fait réaliste, mais on a envie de leur dire qu'elles auraient pu y penser avant tant cette évidence crève les yeux de toute personne qui réfléchit un peu. le côté victimisation m'a aussi énervée, même si c'est dans l'air du temps. On dirait que toutes les femmes qui ont des déceptions amoureuses sont les victimes de pervers narcissiques, c'est du moins l'impression que me donnent toutes les femmes divorcées que je connais, à croire que tous les hommes appartiennent à cette catégorie.

Les réflexions sur l'identité de genre me sont aussi complètement étrangères, j'y vois plutôt un sujet à la mode en ce moment. Je n'ai pas apprécié du tout le personnage de Frankie. Ce roman se situe totalement en dehors de ma réalité personnelle, j'y ai vu plutôt un sujet très parisien. le style devient nettement plus fluide et agréable quand on entre enfin dans le vif de l'histoire. Il m'a fallu plus de deux semaines pour venir à bout de ce roman de 340 pages, c'est dire comme je l'ai peu apprécié mais je pense qu'il plaira beaucoup aux personnes moins hermétiques que moi aux thèmes abordés.
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Alors que #metoo n'a pas encore eu lieu, Franckie, femme féministe un peu rock se retrouve pigiste dans un magazine pour femmes FEMININ. Elle a un contrat précaire, elle reçoit un salaire fixe, sans avoir de réelle protection salariale.

Entre femmes, l'ambiance n'est pas sereine. Les rédactrices sont précarisées, elles subissent beaucoup de pression et de brimades de leur supérieure. Franckie fait des compromis. Son engagement féministe en prend un coup et elle écrit des articles pour de grandes marques, lui offrant voyages et objets de luxe. Elle prend goût aux paillettes et au bling-bling des défilés et se fond dans cet univers.

Puis, Noé est recruté à la tête de la rédaction de FEMININ. C'est un homme charismatique, viril et doux à la fois, à l'identité sexuelle floue, comme Franckie. Ils se trouvent beaucoup de points communs, il la valorise, l'encense et ils deviennent amants. Dans ce contexte concurrentiel, les langues se délient et l'on prête de mauvaises intentions à Franckie, elle devient « la pute du patron » et leur relation n'est réduite qu'à une « promotion-canapé ».

Le roman s'ouvre sur un procès aux Prud'hommes puis nous fait revivre l'histoire à la première personne à l'aide de retours en arrière. J'ai eu quelques difficultés avec ce texte, qui est présenté comme un roman mais qui m'a tout l'air d'un récit.

Franckie est pleine de contradictions, féministe mais ne promouvant qu'une seule féminité, anti-capitaliste et se gavant de luxe, indépendante et dans une relation avec son patron, un homme marié… Difficile de comprendre ses actes et même de la trouver sympathique.

Bref, quelque chose m'a manqué. le style est trop journalistique, parfois manichéen (le vilain capitalisme, le méchant luxe...) et je n'ai pas réussi à entrer en empathie avec cette femme au final victime d'un homme et d'un système. C'est un « je » qui manque de chair.

J'ai trouvé beaucoup plus d'honnêteté et de cohérence à son récit « Sans alcool », que je recommande. Je ressors un peu déçue de cette lecture.

Vous l'avez-lu ? Il vous a plu ?
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Quand j'ai vu la couverture, sur Babelio, je m'attendais à un livre de chick-lit, pas forcément profond, mais divertissant.
Quand j'ai reçu le livre, exit la couverture colorée, nous voilà face à une sobre couverture crème unie, ne comportant que le titre et un bandeau avec la photo de l'auteur.
Là, j'ai eu un doute sur le côté chick-lit de la chose. Dès la première page, le temps est donné :
« le 7 janvier 2022 se tenait mon procès.»
Définitivement pas de la chick-lit.
Le récit repart quelques années plus tôt pour comprendre comment Frankie on est arrivée là.
Dans le résumé, il est dit que sa vie change quand un homme est nommé à la tête de la rédaction du magazine où Frankie travaille.
Et là, ma réaction a été : « c'est une blague ? » parce que si Noé est bien un sale type, profiteur et manipulateur qui va clairement dégrader les conditions de travail (surtout celles de Frankie), l'ambiance et les conditions de travail sus-nommées étaient déjà bien pourries avant son arrivée.
Avoir des femmes aux postes à responsabilité n'a jamais été une garantie de justice et d'équité, n'en déplaise aux féministes. Quand on est une pourriture ou un tyran, on est une pourriture ou un tyran et ce, peu importe le sexe.
Concernant Noé, oui, c'est un sale type, je ne dis pas le contraire. Mais Frankie est tout de même volontairement devenue la maîtresse d'un mec marié.
Que dire du fais qu'elle ne trouve cette relation et ce mec toxique que lorsqu'il devient évident qu'il ne divorcera pas ? Ça ne change rien au comportement lamentable de cet homme (ni avant, et encore moins par la suite), mais la crédibilité de Frankie en prend un coup. Et ne nous la rend pas tellement sympathique, car l'antipathie que provoque Noé ne rend pas Frankie agréable par ailleurs.
La plume n'est pas désagréable et le livre se lit vite, mais j'ai eu l'impression de voir une check-list de problèmes de la société actuelle se cocher au fur et à mesure de ma lecture.
Et la fin abrupte, en mode « ah, et au fait... » à achevé de me refroidir.
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