Soeur Fidelma, tome 9 : La dame des ténèbres

Souvent les vérités demeurent cachées parce qu'elles sont trop manifestes.

Quelles sont les trois maladies dont on peut souffrir sans honte?...
- Le désir, l'amour et la soif.

Ceux qui se déclarent en faveur de la peine de mort ont des affinités avec les meurtriers et ne méritent pas le nom d'hommes civilisés.

L’auteur d’un délit devait régler une somme d’argent à la victime, ou à ses parents dans le cas d’un assassinat, et à cela s’ajoutaient les frais de justice. Parfois, le coupable perdait ses droits civiques et devait travailler pour la communauté afin de se réhabiliter. S’il ne satisfaisait pas aux exigences de sa condamnation, il devenait un travailleur itinérant dont le sort n’était guère plus enviable que celui d’un esclave. On appelait ces parias des daer-fudir. Mais comme l’énonçait la loi dans sa sagesse, « tout homme mort annule ses obligations ». Et les enfants d’un parent fautif étaient réintégrés dans la société au même prix de l’honneur que celui du condamné avant sa déchéance

- Frère Eadulf n'a donc pas fait mention de son rang ? dit Fidelma qui commençait à entrevoir une faille dans les arguments de Fianamail.

Ce dernier ouvrit de grands yeux.-Qu'entendez-vous par là ? Cet homme est peregrinatio pro christo.

- Non, il est techtaire, poursuivit Fidelma, et si on en croit les Bretha Nemed, cela le place directement sous la protection du roi Colgu en tant que membre de sa maison.

L’abbesse se raidit et durcit le ton.
- Vous vous trouvez dans l'abbaye de Fearna, ma sœur, et en tant que religieuse vous me devez l'obéissance.

- Nous ne sommes pas à Rome, répliqua Fidelma d'un ton où pointait une menace. J'ai cru comprendre que vous n'étiez que récemment rentrée de Rome et je vous pardonne volontiers vos lacunes concernant les lois de ce pays. Quant à moi, je suis ici en tant que dalaigh élevé au rang d'anruth. Faut-il que je vous rappelle les privilèges qui se rattachent à mon rang ?

La qualification d'anruth précédait le titre le plus élevé accordé par les collèges séculiers et ecclésiastiques. Fidelma, sur le plan social ou juridique avait la préséance sur l'abbesse.

Le moment venu, il ne faut pas hésiter à partir, même quand on ignore où nos pas vont nous mener.

Si cette abbaye est une toile d'araignée, alors l'abbesse se tient en son centre, telle une veuve noire assoiffée de sang.

- ici, vous découvrirez que les mensonges vous gagnent la sympathie alors que la vérité engendre la haine.

Ceux qui se déclarent en faveur de la peine de mort ont des affinités avec les meurtriers et ne méritent pas le nom d'hommes civilisés.