Le synopsis ne laisse aucune place à l'imagination : les pages de ce roman contiennent de terribles aveux, de terribles souvenirs d'un soldat, d'une personne qui donnerait son âme pour effacer ses méfaits.
Il m'est extrêmement difficile d'écrire cette chronique. Non pas que je n'ai pas aimé cette lecture, loin de là, mais les mots me viennent difficilement.
Ce fût une lecture douloureuse : j'ai suffoqué par cette étrange atmosphère qui se dégage de ce lieu où se déroule cette scène. Une unique scène, un bureau plongé dans la pénombre, les rideaux tirés ne laissant filtrés aucune rumeur de l'extérieur. Dans cette pièce deux personnes, ce vieil homme aux traits marqués par l'innommable et l'avocat du diable aux questions indélicates. Ce dernier fait replonger l'ancien soldat dans les profondeurs de son passé. Un passé de soldat à la solde de Hitler.
En quelques heures sont retracées de nombreuses années de crimes. Spectateurs silencieux de ses dérives, de ses massacres nous suivons les ténèbres qui s'infiltrent malgré vous à travers les épaisseurs de vos vêtements. de l'intégration du jeune homme dans les Jeunesses Hitlériennes au commandement du camp d'extermination de Chelmno en passant par son enrôlement dans les SS suivi par celui des Waffen SS. Nous le suivons au cours de ses campagnes en Allemagne, en France libre et occupée, en Yougoslavie aussi pendant le siège de Moscou et dans les éternelles rues de Stalingrad. le terrible massacre d'Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, nous y est décrit. Pour finir nous assistons à l'échappée vers l'Argentine.
Ne prenez pas en pitié cet homme. Il assume pleinement ses actes et les décris tels qu'ils se sont déroulés. Nous pourrions même le considérer comme un lâche, sans aucune conscience humaine. Mais non il suivra les ordres jusqu'au bout sans rien se reprocher. Il devait obéir, sinon il mourait.
L'avocat tente par son humour dérisoire de dédramatiser cette situation. Mais c'est un échec total.
Pendant ce récit l'odeur de la mort s'insinue en vous et vous fait crier de rage et de désespoir surtout face à l'évocation des expérience réalisées aux enfants.
La dureté des propos est renforcé par un texte sans chapitre et à mon grand étonnement, nous ne connaissons à aucun moment l'identité de cet homme.
Tous les grands noms de cette période sont cités. J'en ai découvert de moins connus mais qui ont malgré tout participé de loin à cet horreur. Saviez-vous que le fondateur d'Hugo Boss, du même nom, était le tailleur des SS, il les manufacturé lui même.
Je félicite l'auteur qui s'est appuyé sans aucun sur ces faits réels donnant à son roman un aspect biographique, documentaire ou témoignage. La frontière est si fine qu'il est difficile d'accepter cette notion de roman, de fiction.
La fin est digne du personnage qui nous a été dépeint : à nous de nous interroger sur les motifs de cette décision : a t-elle était prise en tant qu'homme se repentant ou bien en tant que soldat de la Waffen SS qui n'accepte aucunement la défaite ?
Vous vous demandez, peut-être, quel intérêt de lire un livre de ce genre ?
•Ce livre complétera à merveille votre bibliothèque ;
•Tout simplement, comme beaucoup le dise : faire perdurer la mémoire collective, pour que les générations suivantes n'oublient pas ;
•La talentueuse plume de
Terry Tremblay, vous aidera à traverser cette lecture.
•Un livre qui aborde un thème très sensible mais qui reste malheureusement un sujet d'actualité.
Cette lecture a été accompagnée par le visionnage de deux films : «Le pianiste» de
Roman Polanski avec Adrien Brody (adapté du roman autobiographique éponyme de Wladyslaw Szipilman) et de « En mai fait ce qu'il te plaît » de
Christian Carion avec Mathilde Seigner, Olivier Gourmet ( qui traite l'exode du peuple français).
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