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On m'avait prévenu ; "c'est lacrymal".. alors je m'étais dit que je prendrais le temps de le lire en plusieurs étapes parce que c'est un joli pavé.
J'ai commencé ma lecture, et effectivement j'ai vite attrapé un mouchoir. Mais contrairement à ce que j'avais prévu, je n'ai pas pu poser ce livre avant de l'avoir terminé, comme la boite de mouchoir d'ailleurs.
C'est une plongée dans l'intimité d'une famille qui vit un terrible drame et où chacun se débrouille comme il peut pour y faire face. C'est peut-être ce qui est le plus terrible : ils sont tous solitaire dans leur deuil.
Et évidemment, il y a le côté décalage dans le temps, ces choses qui se faisaient ou ne se faisaient pas dans les années 70.
Et je m'interroge sur le responsable de l'accident : comment lui a t'il traversé ses années ? a 'il eu des remords ? pense t'il encore à cet enfant de 11 ans ?
Lit il de la BD ? et ce livre va t'il lui arriver entre les mains ?

Et après avoir tourner la dernière page, je suis allée me coucher épuisée par toutes ces émotions qui m'avaient remuer.
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Un artiste qui évoque un traumatisme personnel profond le fait probablement avant tout pour lui-même. Dans de trop rares cas, l'oeuvre ainsi créée devient universelle et "parle" à tous. Jean-Louis Tripp se décide, quarante-trois ans après les faits, à "raconter l'histoire la mort de mon frère et de ce que ça m'a fait". Son jeune frère avait onze ans lorsqu'il a été tué en août 1976 sous ses yeux, dans des circonstances tragiques que je vous laisse découvrir. Tripp réussit le tour de force d'évoquer tout à la fois la violence répétée (l'accident, la fuite du conducteur impliqué, la maladresse des médecins à l'annonce du décès, le tribunal et j'en passe), le traumatisme, la résilience, la culpabilité, l'absurdité, la colère, l'impossibilité de communiquer à d'autres sa souffrance comme de comprendre la leur... le dessin, essentiellement monochrome, sert admirablement son propos, le texte se fait souvent très discret, voire totalement absent, comme pour souligner l'inutilité des mots. Les planches muettes décrivant les trois jours précédant les obsèques sont simplement bouleversantes. On tourne les pages sans pouvoir s'arrêter, les larmes coulent jusqu'à ce que lentement, progressivement, une forme de reconstruction opère, jusqu'aux planches finales, la couleur revient, un travail nécessaire est accompli.

Ce récit graphique est magistral.
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J'ai enfin lu ce roman graphique dont j'ai entendu beaucoup de bien, et pour lequel j'ai (comme toujours…) placé la barre trop haut. Je m'attendais à des rebondissements, alors que l'histoire se déroule petit à petit, et est davantage basée sur le temps que la famille prend à faire son deuil plutôt que sur de l'action à la Avengers.

Morale de l'histoire : je dois arrêter d'avoir des attentes inatteignables !

Le récit m'a évidemment touchée, et j'ai été bouleversée par l'injustice de la situation dans laquelle se retrouve la famille de l'auteur. Je ne comprendrai jamais que l'on puisse évaluer la vie d'une personne et lui donner une valeur financière...
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Il est difficile d'écrire une note de lecture pour une oeuvre aussi personnelle quand on ne l'a pas vraiment appréciée. Parce que c'est une oeuvre très personnelle, il n'y a pas de doute, et JeanLouis Tripp y a, c'est certain, mis beaucoup de lui-même. Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas certaine que j'aurais lu ce roman graphique de mon propre chef s'il n'avait pas fait parti de la sélection du prix bd (très local et qui n'aura aucun impact sur la notoriété de la bd récompensée...) auquel j'ai décidé de participer. C'est assez à la mode en ce moment de faire des ouvrages sur un traumatisme que l'on a eu dans son enfance ou son adolescence, et je suis assez peu portée sur ces livres en général. JeanLouis Tripp explique en quelques mots à la fin du livre ce qui l'a amené à faire cette bd et je crois que je peux comprendre cette envie, finalement, tant de temps après, de partager, partager « l'histoire de la mort de [son] frère et de ce que ça [lui] a fait. »
Pourtant malgré cela, je n'ai pas été convaincue par ce récit graphique. Non pas pour lui-même je pense, mais en tant qu'oeuvre littéraire. JeanLouis Tripp évoque les faits, il parle de l'accident qui a coûté la vie à son jeune frère et des conséquences que cela a eue sur les membres de sa famille. Mais il me semble qu'il n'a pas la distance nécessaire avec ces faits. Je les trouve justement trop bruts, pas assez mis à distance pour en faire quelque chose de partageable, quelque chose qui dépasse sa seule expérience et devienne partageable. J'ai trop eu la sensation que JeanLouis Tripp n'avait pas encore fait son deuil (plus de 45 ans après les faits) et qu'il nous livrait avant tout sa colère et ses sentiments à l'état brut.
Alors oui, j'ai eu le coeur serré en lisant ce livre, mais j'ai aussi éprouvé la sensation persistante de faire du voyeurisme dans une histoire qui ne me concernait pas. J'imagine que cette histoire de distance est aussi dans l'oeil du lecteur, et je ne peux m'empêcher de penser que certains trouveront que cette distance est celle qu'il fallait, elle ne fonctionne pas pour moi mais peut fonctionner pour d'autres. A moins que le propos de ce livre soit de dire qu'on ne peut pas faire son deuil de telles tragédies, même au bout de 40 ans ? Et dans ce cas, le livre délivre son message avec force, et c'est tragique, il n'y a pas d'autre mot.
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Jean Louis TRIPP . le petit frère.

Une couverture noire et le titre en lettre jaune pâle, un homme qui éparpille des pétales jaunes sur une route matérialisée par une ligne blanche. Déjà cette couverture porte, à elle seule de nombreux symboles : noir, la mort, jaune, la vie, la ligne blanche, le danger, les pétales, le souvenir. Ce roman graphique traite d'un deuil survenu dans la vie de l'auteur il y a 45 ans. Il avait 18 ans lorsque son « petit frère », Gilles, 11 ans à l'époque et pour toujours a été victime d'un chauffard sur la route des vacances, le 5 août 1976. Quel drame pitoyable. Mourir à 11 ans, cela ne devrait pas être.

Et en 340 pages, Jean Louis TRIPP, nous fait revivre cette catastrophe qui a bouleversé toute la vie d'une famille. c'est un témoignage très fort auquel il nous intègre. Nous suivons la chronologie de cette journée fatidique, accompagnons les membres de la famille présents lors de l'envolée du fils, frère. Nous passons la nuit aux urgences ; combien de temps entre le choc et l'arrivée des secours, le transfert aux services d'urgence le plus proche, l'annonce à tous, la proche famille dont le père, en vacances avec sa nouvelle épouse en Espagne, les amis, les collègues de travail, etc.… Les minutes paraissent être des heures, les heures des journées et les journées des semaines. Et pourtant 1 h c'est toujours 60 minutes. Il faut s'armer de patience. Chacun veut effacer ce triste instant de sa mémoire. Notre auteur a mis plus de quarante années avant d'exorciser ce jour tragique. Il fait dans ce bel album preuve de sagesse, de pudeur, d'humilité, de perspicacité. Il analyse les diverses faces des personnes qui ont assistées à cet accident ; il se met même à la place du chauffard ! de façon très fidèle, nous accompagnons cette famille brisée, éclatée, perdue. le procès nous révolte. Qu'est ce que cette réflexion d'un membre du barreau qui n'accorde aucune valeur à la perte d'un enfant. Et si ce drame l'avait personnellement touché, le jugement aurait été complètement inversé !

j'apprécie la qualité des dessins, en noir et blanc, ce qui accentue la tristesse, le chagrin, le déchirement, la mélancolie. Un long chemin de résilience, même Cécile, la dernière soeur de l'auteur, née après le décès de Gilles connaît une profonde affinité pour ce frère, inconnu pour elle. Cependant face à cette tragédie, elle aussi porte le deuil.

Je félicite chaleureusement Jean Louis. Et je recommande la lecture de ce magnifique roman graphique à tous, et plus particulièrement, à tous les jeunes et futurs conducteurs. Il est impératif de connaître le code de la route avant de subir les épreuves de conduite. Ce récit pourrait leur permettre de réfléchir avant de sa lancer à des vitesses dignes de conducteurs de formule 1. Levez le pied. Et si un tel drame frappe à votre porte, que ferez-vous ? Non, il ne faut pas fuir. Il faut prévenir les secours en priorité. Oui aujourd'hui, nous sommes tous en possession de portable et nous connaissons tous les numéros à composer. Ces derniers sont même enseignés aux jeunes enfants en primaire ! Mais souhaitons de ne jamais en avoir besoin, de ne jamais devoir les faire. J'ai lu et non feuilleté cette histoire réelle présentée sous forme de BD, d'une seul traite, le mouchoir à la main. J'éprouve beaucoup d'empathie pour tous ceux qui subissent un tel drame. Les dessins valent bien des phrases, tellement bien placées. Les textes sont en parfaite adéquation avec le thème. Merci pour cette belle leçon de morale.
( 08/10/2022).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Un coup de coeur pour ce graphique qui m'a prise aux tripes. Je l'ai pris, un peu au hasard, à la bibliothèque en sachant que cela parlait d'un deuil d'un enfant.

J'ai été surprise de lire que c'est l'auteur lui-même qui raconte cet épisode dramatique qui est arrivé à sa propre famille : la perte d'un frère, Gilles, 11 ans, renversé par un chauffard. On y voit son point de vue, ses émotions, mais aussi ceux de la famille tout au long de la tragédie , de la prise en chage à l'hopital, du procès.

Il y a beaucoup d'émotions, de tendresse aussi; j'ai pleuré, beaucoup de force dans le trait et dans la composition de l'album.

Une vraie réussite.

Tout est raconté avec beaucoup d'émotions, sans en "faire de trop", ce sont des mots justes, vrais et certains passages m'ont vraiment choquée.

Les dessins sont en noir et blanc, parfois avec quelques touches de couleurs, pour raconter le passé. Quelques planches sont en couleur pour le présent.
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Quand une BD aborde l'intime avec une telle profondeur, on ne peut qu'être touché en plein coeur parce que ça sonne juste. Lors de la perte d'un être cher, chacun va vivre son deuil à sa manière, et parfois on peut se sentir seul dans sa souffrance, dans sa colère ou dans sa culpabilité. Chacun va alors mettre en place des stratégies pour digérer ce traumatisme, pour avancer... jusqu'à ce que le cheminement qui mène à l'acceptation puisse avoir lieu dans le meilleur des cas... et parfois de longues années après. Quand la BD aide à la résilience, c'est tout un public qui profite de ce témoignage bouleversant.
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Jean-Louis Tripp a 18 ans le 5 août 1976 lorsque le drame arrive.

Tout allait bien, c'était les vacances, un petit périple en roulotte en Bretagne. L'étape du jour était toute proche mais ... Gilles son frère a voulu descendre retouver sa maman à l'arrière. Il était sur le marche-pied, côté route. Jean-Louis a voulu le retenir, il lui donnait la main et personne n'a rien vu venir...

Cette voiture verte l'a percuté, emporté en prenant la fuite. L'horreur !
Pas de téléphone portable, peu de passage, l'incompréhension, la stupeur et ce temps perdu pour prévenir les secours. C'était trop tard, Gilles n'a pas survécu.

Depuis ce jour, ce flash, les mains qui se perdent !

Le sentiment de culpabilité profond pour Jean-Louis et ses proches. Sa maman était derrière avec Dominique.

C'est aussi un père absent ravagé par le chagrin, une famille anéantie...

La vie a repris certes mais qu'aurait-elle été si ...

C'est plus de 45 ans plus tard que Jean-Louis Tripp se raconte à travers ce drame. Gilles avait 11 ans, lui 18 !

C'est très intime mais Jean-Louis Tripp rend l'histoire de son deuil universelle. C'est riche en émotions, intense, cela secoue ! C'est d'une grande justesse !

Il a fallu deux ans et cinq jours pour le terminer, ce roman graphique remue, secoue, révolte, c'est une claque émotionnelle !

Immense coup de ♥


Ma note : ♥♥♥♥♥

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Le 5 août 1976 est marqué à jamais dans l'esprit de JeanLouis et sa famille.
Alors qu'ils sont en vacances tous ensemble et se déplacent en roulotte au gré de leurs envies, le petit frère Gilles, 11 ans, est fauché par un chauffard qui prend la fuite, alors que JeanLouis tente de le retenir...

A partir de là, tout s'enchaîne, la panique, le choc, les secours qui tardent à venir, l'hôpital, puis l'annonce... et le deuil, le procès, la culpabilité, les flashback...
Tant d'émotions traversent l'auteur et sa famille : son frère reste muet, sa mère se noie dans les larmes et une profonde tristesse, son père, sous le choc, aura une manière bien particulière d'affronter cette épreuve. Il y a aussi la famille proche, très présente, et les amis.

Près de 40 ans après ce drame, il aura fallu 2 ans et 5 jours à JeanLouis Tripp pour mettre à jour ce roman graphique, le temps pour lui de faire remonter à la surface des souvenirs traumatisants, ce qui est enfoui sous la peine et que l'on croyait disparu. Ce fut aussi l'occasion pour lui d'échanger avec sa mère, de confronter leurs souvenirs sur des moments suspendus ou qu'il avait complètement oubliés.

L'histoire est déchirante et les graphismes, en nuance de noir et blanc, ronds, donnent l'impression d'être dans une bulle, de vivre toute cette peine et ce travail de deuil avec la famille de JeanLouis. (mais on en est bien loin évidemment...). Aucun pathos, juste des mots et des images justes et simples, qui frappent en plein coeur. Certaines planches sont d'une intensité et d'une sensibilité telles que plusieurs fois j'ai eu les larmes aux yeux.
Ce roman graphique est un véritable choc et un hommage magnifique rendu à son petit frère! Quelle belle manière de le faire vivre à travers ses souvenirs, ceux de sa mère et de ses frères...

A travers cette lecture, très forte, l'auteur peut être assuré que la mémoire de Gilles vivra encore longtemps.
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Roman graphique autobiographique de l'auteur qui a perdu son jeune frère dans un accident de la route pendant des vacances en Bretagne et que la culpabilité a suivi jusqu'à la rédaction de cet album.
Jean Louis Tripp avait 18 ans quand son jeune frère a été happé par une voiture qui a pris la fuite, il lui tenait la main à ce moment là, la vie a continué mais au fond de lui un sentiment confus de culpabilité persistait, cet album comprenant des documents d'époque et des souvenirs de sa famille est un hommage à son frère et un exutoire à sa peine.
De beaux dessins fouillés en noir et blanc qui s'éclaire de couleurs au fur et à mesure du dénouement de la résilience.
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