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Critique de Elouarn


Dans Colibri, la nature est totalement anéantie par le développement des villes… ne reste que le souvenir du chant d'un oiseau, en cage…
Avec La saison des flèches, elle prend le dessus, envahit l'espace préfabriqué des hommes, rendant un genre de justice aux amérindiens, qui retrouvent un instant la terre avec qui ils vivaient en harmonie…
Dans son inventaire, Guillaume Trouillard nomme ce qui est. Ce qui était comme ce qui sera, peut-être, et surement si on ne fait rien.

A travers Aquaviva, il nous donne la vision d'un monde sans plus aucune nature. Défiguré par les humains, il tombe en déliquescence... la violence est là comme l'air... les seules oranges qu'on y trouve sont mécaniques. L'homme n'a même plus de place, et la nature est coincée dans une boite… En négatif de cette photo désolée, il reste un homme qui lutte, qui se tend vers un espoir, tracé en filigrane, entraperçu au coin d'une rue...

Les dialogues sont inaudibles, comme si une explosion terrible avait rendu le lecteur sourd... mais donne surtout le sentiment que ce qui se passe pourrait se passer n'importe où sur notre terre globalisée. Les seules lettres lisibles sont des étiquettes, des panneaux publicitaires... des mots qu'on n'a pas envie de lire mais qui s'imposent toujours à notre vue.

Le dessin de Guillaume Trouillard est comme toujours simplement magnifique. Il l'emplit de vie, met dans ses personnages et les lieux, une histoire qu'il n'a pas à raconter... des choses à deviner, à comprendre, à sentir. Il prend le lecteur pour quelqu'un d'actif dans son oeuvre, ce qui en fait un vrai moment de partage.
Et ses oeuvres, toutes engagées, ne prennent pas position. Son reportage dans la dernière revue dessinée, ou son inventaire montrent... mais pas seulement : ils interrogent. Il nous dit à mots couverts qu'on a le choix des choses qu'on veut installer dans notre monde. Aquaviva est un genre de cauchemar, mais que des humains vivent déjà, et qui nous rattrapera d'ici peu, sans doute. Surtout si on s'endort, si on accepte la laisse qu'on nous met, si on laisse le pouvoir à l'argent, à notre propre défaite.
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