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EAN : 9782951949850
78 pages
Editions de la Cerise (19/09/2007)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Sorte de déambulation onirique dans une mégalopole qui ressemble fort à celles qui poussent en Chine actuellement, Colibri se veut un récit improvisé, comme un long plan-séquence guidé par le pinceau. Mais derrière le numéro d’équilibriste, Colibri résonne en ces temps troubles comme un manifeste écologiste, une ode aux peuples premiers, en hommage au penseur pyrénéen Bernard Charbonneau, au compositeur Moondog et à Miyazaki.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Colibri, l'album du jeune auteur et éditeur bordelais Guillaume Trouillard, a remporté jeudi 24 janvier le premier prix BD des lecteurs de Libération. Une belle consécration pour cet album à l'encre et l'aquarelle qui dénonce avec force et originalité la dégénérescence du capitalisme moderne.

Article de Libération du 24 janvier 2008 "Colibri piégé" d'Eric Loret

"Et le gagnant est. un album tout en aquarelle et en paradoxes d'un jeune auteur et éditeur qui n'était dans aucune sélection et a échappé à la plupart des médias. Voilà qui augure bien des capacités de renouvellement du neuvième art pour 2008. Ce premier lauréat d'une série qu'on espère longue nous rassemble et vous ressemble : vous, lecteurs qui avez voté sur Liberation.fr, et nous, la rédaction, qui l'avions sélectionné avec neuf autres ouvrages.

Début janvier, nous vous avions soumis une liste concoctée en compagnie de Jean «Moebius» Giraud, le célèbre dessinateur de Blueberry et de l'Incal. Pour en arriver là, nous nous étions câlinés, mordus, engueulés, réconciliés, chacun s'amputant de quelques albums chéris pour boire son thé dans les tasses des autres. Il y eut donc : Gus de Christophe Blain (Dargaud), le Grand Autre de Ludovic Debeurme (Cornélius), Chroniques birmanes de Guy Delisle (Delcourt),Murena T. 6 de Dufaux et Delaby (Dargaud), Djinn Djinn T. 2 de Ralf König (Glénat), Exit Wounds de Rutu Modan (Actes Sud BD), la Vie secrète des jeunes de Riad Sattouf (l'Association) et Là où vont nos pères de Shaun Tan (Dargaud).

Mais c'est Colibri que vous avez choisi. Voici ce qu'en disait Giraud au moment de la présélection : «C'est unpremier album quirestitue l'univers oppressant de la ville moderne avec générosité et insistance, à l'encre et l'aquarelle. Il y a le souci de faire oeuvre de dénonciation par l'absurde : le caractère dérisoire de l'individu urbain se traduit par un scénario coq-à-l'âne et une technique volontairement "proliférante".» Et c'est vrai, chers libénautes, nos semblables, nos frères, que vous n'y êtes pas allés d'avant-garde morte. Colibri commence dans la forêt vierge. Un vieux hippie y joue de la batterie quand, soudain, il s'écroule. Une armada d'hommes en scaphandre vient alors désinfecter les lieux. L'auteur décrit ainsi son ouvrage : un «long plan-séquence guidé par le pinceau. Mais, derrière le numéro d'équilibriste, Colibri résonne en ces temps troubles comme un manifeste écologiste, une ode aux peuples premiers, en hommage au penseur pyrénéen Bernard Charbonneau, au compositeur Moondog et à Miyazaki». On n'ira peut-être pas jusque-là.

On se contentera d'adorer l'esthétique de la chute qui fait rebondir les dialogues à hue et à dia (à moins que ce ne soit à la Ruppert et Mulot), qui transforme les paysages et les situations, voire le graphisme lui-même, au gré de son contenu. On passe du rire à l'effroi moyennant d'habiles changements de rythme : tantôt les paysages urbains inspirés d'un voyage de Trouillard en Chine nous mettent en pause, tantôt la gymnastique rapide des corps malmène le voyage. Il y a des pubs cruelles, des éléphants en route pour le nonsense et une femme qui demande du feu dix fois avant qu'on ne lui en donne. Aussitôt, elle s'immole dans l'essence. A la page 49, un Rorschach, ou à peu près, permet à chacun de lire son avenir dans le marc de psyché. Et de penser à un capitalisme qui serait moins raté."
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Étonnant est le maitre-mot d'une telle BD. Étonnante graphiquement, étonnante scénaristiquement, étonnante par son propos.

Le dessin est le premier détail qui frappe, principalement parce qu'il a une patte atypique dans le paysage de la bande-dessinée actuel. Une colorisation en peinture qui peut sembler parfois un peu flou mais qui sait utiliser de plusieurs artifices pour être lisible (comme l'incrustation de flèches pour expliquer le sens de déplacement des personnages). Mais il regorge surtout de petites trouvailles et de détails inventifs. C'est amusant de rechercher ce qui se dissimule dans les détails de chaque case.

Pour le scénario ... il n'y en a pas en définitive, et c'est tout aussi bien. C'est une traversée de la ville tentaculaire avec toutes les dérives d'un système qui devient tentaculaire et étouffant. On y trouve aussi bien une critique du capitalisme que de la mondialisation, de la surconsommation, mais aussi de peuples premiers, critiquant le tourisme au passage. C'est un passage a travers plein de défauts de notre société en les tournants au ridicule. L'humour est plutôt acide et absurde, mais il fait mouche. Personnellement j'ai beaucoup aimé lire cette BD, et je pratiquement certain de retourner la lire, un jour où j'aurais envie d'un peu d'absurde et d'une petit dose d'humour. Je crois que je vais ranger soigneusement cette BD aux côtés de "Petit trait d'écologie sauvage", qui m'a semblé dans la même démarche. En plus optimiste peut-être ?
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C'est à la suite d'un voyage en Chine que Guillaume Trouillard a réalisé cette bande-dessinée. La métamorphose stupéfiante de cet immense pays et l'émergence de villes tentaculaires sont à présent source d'inquiétudes écologiques. L'auteur s'en est inspiré pour réaliser cette bande-dessinée qui surprend avant tout par son graphisme bien particulier et par sa construction incohérente, faite de saynètes surréalistes juxtaposées. L'aliénation de la société urbaine de consommation et la nature qu'elle dévaste inéluctablement sont mises en regard. Dans ce contexte de pessimisme ambiant, le tout peut paraître déconcertant mais tour à tour des nuances de clarté, de sensibilité et d'humour donnent un certain charme au récit.
Les planches sont peintes à l'encre et à l'aquarelle avec une palette de couleurs assez large et attestent de la maîtrise de Guillaume Trouillard. Un foisonnement de couleurs qui vient faire écho à la folie et à l'absurdité de ce monde capitaliste en perdition.
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Si je devais décerner un prix à Colibri, cela serait celui de la stupéfaction. En effet, je ne comprends pas comment une telle oeuvre a pu susciter tant l'éloge notamment le prix bd 2008 des lecteurs du journal de gauche Libération. Je n'invente rien car un sticker l'annonçant était collé fièrement à la couverture.

Une telle lecture dans un genre de déambulation onirique ne m'a rien apporté que de l'ennui. Cela part dans tous les sens au point de ne ressentir que de la stérilité voire de l'austérité. Certes, il y a cette critique du capitalisme et de la société de consommation mais dans laquelle je ne me reconnais pas. Graphiquement, ce n'est pas mon style. Tout est dit.
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Un graphisme un peu « fouillis », avec des flèches, comme un jeu de piste… un trait particulier et une B.D. déroutante. Bof !
Club de lecteurs de la Médiathèque des Chartreux
Lien : http://www.mediatheque-agglo..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! ». Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. »
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