J'aime lire l'avenir dans le livre de tes mains.
Résistance
Aucune télécommande ne dirige mon regard. L'éloge de la contemplation commence par la liberté d'en déterminer soi-même l'objet incontournable. Dans ma cellule, comme une chanson secrète, de mes yeux les plus purs je te regarde parce que toi.
Désormais j'île, je vague, je gouffre. Je frivole en mal de vertiges.
Le temps se ferme sur mes yeux. Ou est-ce moi qui les ferme une dernière fois ?
Quel spectacle que la vie. J'envie ceux qui y entrent par l'entrée des artistes. Moi, je ne fus qu'un spectateur.
Mon regard s'est arrêté là, comme sur la pente la plus douce on s'arrête à mi-chemin entre la mer et l'étoile pour jouir, le temps d'un rêve, de la beauté du monde.
Si j'avais le talent sur lequel repose la vanité des grands peintres, je te dirais : je te vole ta beauté, mais c'est pour te la rendre.
Parfois j'habite un long prologue. Glouton, à l'heure du soleil couchant, j'avale tout le bleu du monde.
Il m'a toujours été difficile de commencer mes phrases par "je". Peut-être quelque chose de malsain, une sorte de piège, se cache-t-il dans ce besoin d'effacement qui me condamne au bégaiement.
Ma géographie est faite de visages. Quand j'étais libre, j'aimer marcher, prenant au bord des routes des arrêts sur visage.