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Critique de verobenjiorphee


Ce fut lors d'un salon du livre, qu'une exposante écrivaine me parla avec passion de Guy de Maupassant. Elle me transmit sa passion. Mais avant de lire les oeuvres de Guy de Maupassant, je voulus en connaître plus sur la vie de cet illustre écrivain, dont j'avais lu peu d'écrits dans ma jeunesse. Je découvris, alors, un homme tourmenté, passionné, avec ses propres idées, et qui vivait sa vie à travers les femmes et ses écrits.

Guy de Maupassant passionné de femmes, mais aussi de mer et de pêche, était un écrivain qui ne vivait que pas l'écriture. Il fut le novateur d'écrits courts, appelés nouvelles. Tous ses écrits sont inspirés de ses passions.
Henry René Guy de Maupassant est né au château de Miromesnil, le 5 Août 1850 à Tourville sur Arques en Seine Maritime. Sa mère était une passionnée de littérature, donc son meilleur ami était Flaubert. Celle-ci avait toujours rêvé de noblesse. Elle épousa Gustave Maupassant à condition que celui-ci recherchât dans sa famille, une parenté noble, afin d'avoir une particule à son nom d'épouse. Guy eut un frère, Hervé en 1856. Il n'eut jamais d'affinité avec celui-ci. Leur mère les éduqua dans un esprit de noblesse. Guy sera le fils qu'elle aima le plus. Les infidélités de son père créèrent de nombreuses disputes dans le couple et devant les enfants. Guy vit, très souvent, son père accompagné de nombreuses femmes. Plus tard, Guy écrira sous forme de nouvelles ces inlassables et violentes disputes entre sa mère et son père.
Ses parents se séparèrent. Disputes et séparation marquèrent le jeune Guy. Il était persuadé que tout mariage était voué à l'échec. Il plaignit sa mère et comprit son père : «  l'homme n'est pas fait pour vivre jour après jour et nuit après nuit avec la même femme », dira-t-il. Ce fut ainsi qu'il aima les femmes à sa manière. Il fut un amant irrassasiable, flamandes, filles de ferme, servantes, veuves, épouses insatisfaites, arabes, négresses, pensionnaires de bordel, bourgeoises mûres, femmes du monde. Celles-ci ne seront qu'un objet sexuel rien que pour le satisfaire.
Sa mère mit Guy dans les meilleures écoles , sur les conseils de son ami Flaubert. Guy aima la littérature dès son plus jeune âge, au grand bonheur de sa mère Plus tard, il écoutera beaucoup les gens, les paysans, et observera attentivement son environnement. Dès son plus jeune âge, il fut très attiré par la gente féminine. Il prit la religion en horreur, lorsque sa mère le mit dans une institution religieuse. Il écrivait des poésies en cachette. Sa première lectrice fut sa mère, qui fut émerveillée de ses écrits, et les envoya à Flaubert. Elle espérait qu'il serait écrivain. Guy ne cessera plus d'écrire. Il avait un appétit pour l'écriture brutale vulgaire et d'insulte contre l'ordre établi, ainsi que sur les femmes. Il se partagea, ainsi, entre l'amour de la chair, de la mer et de l'écriture. Ces trois passions ne le quitteront jamais, jusqu'à sa mort.
Guy de Maupassant ne pensait, peut-être, qu'aux femmes et à écrire, mais il avait un sens des affaires très strict. Il n'hésitait pas, non plus, à aider sa mère, sa belle-soeur et sa nièce lorsqu'elles manquaient d'argent. Il aida généreusement, aussi, son frère dans son entreprise. Il travailla dans des ministères assez longtemps, avec toujours cette peur au ventre de n'avoir jamais assez d'argent. Il n'en manquera jamais, grâce à son assiduité à écrire nouvelles sur nouvelles.
Il fut très fidèle en amitié avec ceux qui l'avaient aidé à devenir écrivain, comme son premier maître Louis Bouilhet et bien sûr son père spirituel, Flaubert. Il ne fut nullement rancunier envers ses concurrents écrivains qui le critiquaient. C'était un homme qui avait plus que jamais, soif
de paix, de succès, de plaisir et de perfection. Il passait, quand même, par des phases de mélancolie qui lui donnaient l'envie de se retrouver seul. Puis, très vite son manque d'amour glouton le reprenait. Il voulait les deux, écrire et vivre intensément, ce que lui reprochait souvent Flaubert.
A 27 ans, il commença à se plaindre de maux de tête, qui ne le lâcheront plus. Il refusa à croire qu'il était atteint de syphilis qu'il ne soignera, d'ailleurs, jamais. Il souffrit, et son mal atteignit son oeil droit. le mal avançant, il perdit ses cheveux et commença à avoir des défaillances physiques. Malgré ses souffrances, il continua à travailler et à publier ses écrits, comme ‘'Boule de suif'', qui fut un chef d'oeuvre dans le monde littéraire. En pleine gloire, il fut effondré, en apprenant la mort de son éternel ami, Flaubert. Il s'occupa personnellement des démarches et de l'inhumation. Il ne sut comment continuer à vivre sans son mentor.
le mal de Guy de Maupassant empira. Il était atteint de Syphilis du système nerveux à 80 %. Il endura ses terribles crises comme il pouvait. Il continua à écrire quand même, à publier, à voyager, à inonder les journaux de nouvelles. Il était inépuisable en écriture. Sa réputation grandissait. Il acheta un domaine, non loin d'Etretat, puis un nouveau yacht, qui symbolisa ses succès littéraires. Entre deux, fit des cures pour calmer son mal, et se fit soigner par plusieurs médecins. Ils eurent tous le même diagnostique.
Des bruits coururent qu'il avait trois enfants. Il ne les reconnaîtra pas et refusera toujours le mariage. Guy se considérait comme un animal reproduisant la race, mais il contribuera secrètement aux besoins matériels des enfants. Malgré ses nombreuses liaisons passagères, l'adultère était sans cesse présent à son esprit. Ce qui était un paradoxe pour cet homme.
Son frère fut atteint de méningites très sévères. Guy s'occupa de l'entreprise de celui-ci. Il dut le faire hospitaliser dans un hôpital d'aliéné à contre coeur. Son frère ne le reconnaissait plus. Ce fut horrible pour lui. Guy de Maupassant vivait dans la peur de devenir comme lui. Pendant ce temps, la maladie de Guy évoluait avec des hémorragies intestinales. Il souffrait horriblement. Son frère mourut dans une lamentable agonie. Sans que Guy de Maupassant s'en rendit compte, ses idées changèrent à la mort de son frère. Il parla de plus en plus de la mort, d'église, de curé, alors qu'il était si peu croyant. le traumatisme de la mort de son frère ne le lâchera plus. Il écrivit encore beaucoup, mais dans la souffrance, car sa main et ses doigts ne lui obéissaient plus. Il dictera ses articles et ses nouvelles à son valet, qui lui sera fidèle jusqu'à sa mort. Sa maladie le rendit agressif, et la souffrance se vit sur lui. Certains écrivains dirent qu'il était méconnaissable, que son corps paraissait fatigué.
Alors qu'il commençait son dernier roman, ‘'L'Angelus'', sans le savoir, il fut prit d'hallucinations, et n'était plus cohérent dans son langage. Il parla de se donner la mort. Quand ses crises d'hallucination devinrent trop nombreuses, les médecins durent l'hospitaliser en psychiatrie. Ce grand écrivain de génie si riche et fécond en littérature, sombrait dans la décrépitude. Son agonie fut horrible et longue. Il hurlait sa souffrance à tous. Il ne voulait qu'une chose que son frère et Flaubert viennent le chercher pour le libérer.
Quand sa mort fut annoncée, certains furent surpris, car ils le pensaient déjà mort. Lors de son inhumation, Zola fit une éloge émouvante: « Célèbre du jour au lendemain, il ne fut même pas discuté. le bonheur souriant, semblait l'avoir pris par la main pour le conduire aussi haut qu'il lui plairait de monter… S'il a été, dès la première heure, compris et aimé, c'était qu'il apportait l'âme française, les dons et les qualités qui ont fait le meilleur de la race. On le comprenait parce qu'il était la clarté, la simplicité et la force… Lui, grand Dieu ! Lui frappé de démence ! Tout ce bonheur, toute cette santé coulant d'un seul coup dans cette abomination… La seule consolation pour les survivants, c'est la certitude de la gloire inaltérable qui attend le disparu auprès des générations futures. Qu'il dorme donc son bon sommeil, si chèrement acheté, confiant dans la santé de l'oeuvre
qu'il laisse. Elle vivra et fera vivre. Nous qui l'avons connu, nous resterons le coeur plein de sa robuste et douloureuse image. Et dans la suite des temps, ceux qui ne le connaîtront que par ses oeuvres l'aimeront pour l'éternel chant d'amour qu'il a chanté à la vie ». Discours surprenant et touchant, quand on savait que Zola et d'autres l'avaient souvent beaucoup critiqué.

La vie de cet écrivain très talentueux, qui ne cessait jamais d'écrire en pensant que chaque nouvel écrit ou roman sera encore meilleur que le précédent, m'a particulièrement émue. Cet homme passionné par les femmes et son sens critique sur la manière de les qualifier fut l'écrivain le plus critiqué par ses confrères. Il souffrit toute sa vie de la douleur de chacun de ses organes, comme il l'écrira à sa mère. Son agonie solitaire fut longue et horrible.
Je conseille à tous de lire la biographie complète de cet auteur si talentueux, qui n'a connu que la souffrance toute sa vie.
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