Je vous en supplie, je souhaiterais vivement, si cela est possible en quelque manière, connaître votre nom.
Je désire avancer plus rapidement, car qui se hâte de progresser en droite ligne dépasse celui qui s'écarte du chemin ; voilà pourquoi je ne souhaite pas m'arrêter.
Le silence n'a jamais nui à personne, mais la parole cause maintes fois du tort.
A leur suite, s'élance, piquant des éperons,
un chevalier nommé Erec.
Il faisait partie de la Table Ronde
et jouissait d'une très grande faveur à la cour.
Depuis qu'il y séjournait,
il n'y eut chevalier plus aimé
et il était d'une beauté telle qu'en nulle terre
on ne pouvait espérer trouver plus beau que lui.
Mout estoit biaus et preuz et janz,
Et n'avoit pas vint et cinc anz.
Onques nus hon de son aage
Ne fu de greignor vasselage.
Que diroie de ses bontez?
Sor un cheval estoit montez,
Afublez d'un mantel ermin
Galopant vint tot le chemin,
S'ot cote d'un diaspre noble,
Qui fu fez an Costantinoble.
Chauces de paile avoit chauciees,
Mout bien feites et bien tailliees,
Et fu es estriers afichiez,
Uns esperons a or chauciez;
Si n'ot arme o lui aportee
Fors que tant solemant s'espee.
La reïne vint ateignant
Au tor d'une rue poignant.
– Vous ne passerez pas ! – Je passerai
A propos d'Erec :
Il était d'une beauté telle qu'en nulle terre
On ne pouvait espérer trouver plus beau que lui.
Le vilain dit dans son proverbe :
chose que l'on dédaigne
vaut bien mieux qu'on ne le croit.
Aussi faut-il approuver celui qui s'applique
à faire œuvre sage, quelle que soit son intelligence
car qui néglige cette tâche
risque fort de passer sous silence chose
qui plus tard viendrait à beaucoup plaire.
Qui eüst de ma fille honte,
Qui tant par est bele a mervoille
Qu'an ne puet trover sa paroille?
Mout est bele, mes miauz assez
Vaut ses savoirs que sa biautez.
Onques Deus ne fist rien tant sage
Ne qui tant fust de franc corage.
Quant je ai delez moi ma fille,
Tot le mont ne pris une bille.
C'est mes deduiz, c'est mes deporz,
C'est mes solaz, c'est mes conforz,
C'est mes avoirs, c'est mes tresorz.
Je n'aim tant rien come son cors.