Je ne sais pas, vous, c'est quoi "l'oeuvre que vous avez lue trop jeune". Pour moi, c'est le Lancelot de Chrétien de Troyes.
Je vous jure, lire ça, ces êtres vertueux, cet amour si pur que la consommation ne peut que l'amoindrir... Ce n'est pas pour un adolescent en pleine puberté.
Je traîne donc mon amour de Chrétien de Troyes de longue date et j'ai même été expulsé d'un cours de littérature au collège parce que j'obstinais le prof sur l'interprétation d'un vers. (Quelqu'un aurait vraiment dû me mettre une baffe ou deux, à l'époque. Peut être encore aujourd'hui.)
Ce qui est chouette aussi, c'est que je peux lire le texte original et je n'ai qu'à prononcer les mots avec un accent québécois pour que le texte retrouve sa poésie. Prononcer les "moy" en "moé" et tout ça.
Bref : lisez
Chrétien de Troyes. Si vous vous attendez à y trouver des vieilleries poussiéreuses, vous serez surpris. On y retrouve des personnages féminins plus complexes que chez l'autofictionniste parisien moyen croulant sous les prix littéraires. On y suit des aventures sans recette gagnante, qui nous éloigne de la narration répétitive que l'on retrouve partout aujourd'hui.