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Citations sur L'invention de nos vies (155)

Tu es venu pour avoir bonne conscience. C'est ce dont l'homme rêve toute sa vie. Pouvoir s'endormir en pensant : Je suis un homme bien. De ce côté-là, on échoue toujours, quoi qu'on fasse...
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A partir d'un certain âge, seuls les ouvriers perchés très haut sur les échafaudages te sifflent encore.
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« Personne ne me connaît. Si un jour, quelqu’un prétend le contraire, ne le crois pas. » (p. 216)
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« Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir »
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Le malaise, lorsqu’il arrive à destination, la vision d’horreur — l’encrassement du territoire de l’enfance —, la sensation de pénétrer dans une zone de perdition totale — une misère pareille à une heure de Paris, c’est possible ? La dégradation des lieux, c’est tout ce qu’il voit. La sexualisation du décor, les murs recouverts de graffitis obscènes ou d’insultes machistes, les arbres écorcés à coups de canifs, les carcasses de voitures gisant, éventrées, au milieu de terrains vagues ravagés de ronces piquantes comme des aiguilles, envahis d’orties d’un vert tirant sur le noir — les plus urticantes —, partout un hérissement de pièces détachées, de mitrailles et de fragments de bois taillés comme des pieux, et ces gosses de dix-douze ans qui arpentent le bitume, patrouillent, l’oeil vigilant, l’injure aux lèvres, rictus harponné comme un signe distinctif, prêts à en découdre, viens là si t’oses. Le saccage du langage. L’abâtardissement. Les petits trafics. La misère.
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L’obligation de réussir – cette menace qui pèse sur vous dès la naissance, cette lame que la société vous place sous la gorge, qu’elle maintient fermement jusqu’à la suffocation et ne retire qu’à l’heure de la proscription, ce moment où elle vous met hors jeu, vous disqualifie, c’est l’heure du grand nettoyage, on élimine comme on dérode ! – ce qu’il y a de jouissif dans ce bannissement dont on ne sait jamais s’il est provisoire ou définitif, cet instant où l’on est admis dans la confrérie des finis/des ratés/des has been, ceux que l’âge ou l’échec ont marginalisés, les sans-papiers et les sans-grade, les petits et les simples, les inconnus et les ternes, ceux qui pointent aux Assedic, se lèvent tôt, dont le nom ne vous dit rien, ceux que l’on ne prend pas au téléphone, que l’on ne rappellera jamais, auxquels on dit « non », « plus tard », pour lesquels on n’est jamais libre et jamais aimable, les moches, les gros, les faibles, les femmes jetables, les amis ridicules, les débarrassant – enfin – de la peur de décevoir, de la pression que le souci de plaire fait peser sur eux, ces impératifs que l’on s’impose à soi-même, par individualisme/goût des honneurs/soif de reconnaissance/de pouvoir/mimétisme/instinct grégaire – tous ces effets dévastateurs des rêves avortés de l’autorité parentale/du déterminisme/des utopies hallucinatoires, cette injonction brutale qui régit l’ordre social et jusqu’aux rapports les plus intimes – Soyez PERFORMANTS ! Soyez FORTS ! il y avait été soumis comme les autres -, mais moins prégnantes aujourd’hui où personne n’espérait plus rien de lui, où lui-même n’aspirait qu’à jouir de son identité retrouvée, la lame avait ripé, au suivant !
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Comment (…) aurait-il pu imaginer que ce basculement de l'anonymat à la notoriété serait si violent, physiquement, moralement, une expérience humaine intense qui électrise et fait disjoncter le cerveau ? (…) Cette réussite, il en a rêvé, il l'a ardemment convoitée, il ressentait de la rage au temps où il en était privé et maintenant il a un peu honte de reconnaître qu'il ne supporte pas cette notoriété factice, superficielle - la horde des courtisans. Il ne supporte plus ces déplacements aux quatre coins de la France ou à l'étranger quand il voudrait rester chez lui à écrire. Il ne supporte pas non plus la médiatisation et les préparatifs qu'elle nécessite : les heures passées entre les mains d'une maquilleuse, d'une coiffeuse pour être 'séduisant à l'antenne', 'accrocher la lumière', les aveux qu'il faut faire face caméra, les poses qu'on lui demande de prendre, il aimerait pouvoir dire non, ou aimer ça, mais il se ferme. Michel Houellebecq a raison, le succès rend timide.
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"Avec le mensonge, on peut aller très loin ; mais on ne peut pas en revenir."
Proverbe Yiddish
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- Tu veux entendre une vérité brutale ? Le genre de choses qu'on ne dit pas publiquement pour préserver la paix civile ? La vérité, c'est que les Arabes se sentent humiliés et les juifs, persécutés. La vérité, c'est que les Arabes réagissent encore comme si on cherchait à les dominer, à les coloniser, et les juifs, comme s'ils risquaient toujours d'être exterminés. Chaque groupe doit composer avec ça… et parfois même, ça mène à une concurrence victimaire : qui a le plus souffert ? Qui souffre le plus ? Qui a le plus de morts ? Qui est le bourreau ? La victime ? C'est nous ! Non, c'est nous ! C'est pitoyable, c'est indigne. Ça me désole… Ça me désole de n'exister qu'à travers le prisme du rapport de faiblesse, de la compétition des martyrs...
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Quelque chose de fort le reliait encore à elle [sa mère] sans qu'il fût capable d'expliquer précisément quoi. Un lien filial solide ? Un amour névrotique ? Oui, sans doute, comme tout fils nourri au lait de la tendresse humaine la plus pure, sa mère restait la femme la plus importante de sa vie, mais il y avait une autre raison à la survivance de ces liens qui pourtant l'entravaient : la crainte d'écarter trop brutalement, la peur de blesser une femme qui avait eu une vie dure, une vie d'humiliations, une de ces existences sordides dont on cherche en vain à nommer les responsables, à déterminer les causes : une enfance pauvre, un mariage forcé, l'exil et la misère, la manipulation - une vie de merde. Il ne pouvait pas penser à sa mère sans être révolté, sans avoir la rage.
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