Citations sur Le dictionnaire de ma vie (52)
Une autre peur m’a longtemps terrorisée, celle de me perdre, de ne pas retrouver mon chemin. C’est pour cette raison que je suis toujours équipée de cartes routières en France et à l’étranger.
Ce qui me démoralise quelquefois c’est de réaliser que, malgré les années qui passent, le travail accompli, les peurs de l’enfance sont toujours là, comme un volcan que l’on croit endormi et qui se réveille à la première alerte.
Peur des ascenseurs, peur de me perdre, peur d’être exclue, peur d’être humiliée, peur que mes proches se blessent, peur de dépendre des autres… j’ai peur de tellement de choses ! La peur était souvent au centre de mes décisions. Elle m’a fait faire de mauvais choix. Ma plus grande trouille, c’est de me retrouver à la rue, sans un sou.
Elles me disent : « Tu as de la chance ! Tu vois tellement de gens grâce à ton métier, c’est facile pour toi de rencontrer quelqu’un. » À force d’entendre toujours le même discours, je me suis demandé pourquoi certaines femmes restent célibataires très longtemps et d’autres non. Une des raisons, à mon avis, c’est la rigidité de leurs critères, leur manque d’audace, d’esprit d’aventure.
Pour moi, délicieux n’est pas synonyme de sophistiqué. Des œufs brouillés aux fines herbes, par exemple, peuvent être merveilleusement moelleux et parfumés ou complètement ratés et cartonneux. Un poisson trop cuit, c’est juste abominable. Une viande sèche, des frites trop grasses, des légumes sans saveur, un pot-au-feu fadasse ou un couscous trop aqueux… il y a plein de façons de rater un plat !
À mon goût, les gargotes sont souvent meilleures que les restaurants avec nappe blanche et vaisselle raffinée. Je salive encore rien qu’en repensant à la saveur d’une daurade grillée sur la braise dans une guinguette du port d’Essaouira.
Les artistes ne sont pas là pour montrer la vie telle qu’elle devrait être mais telle quelle est. Il faut garder cette subtilité du jeu de séduction et ne pas devenir des puritains ennuyeux et réactionnaires, mais pour y parvenir il me paraît indispensable de passer par cette crise aiguë. On ne pourra pas construire des rapports harmonieux entre les hommes et les femmes si on ne dénonce pas d’abord toutes les violences qui nous sont faites.
Nos armes sont trop souvent la séduction, comme si pour réussir il fallait toujours en passer par le désir des hommes. Et ce ne sont pas les émissions de télé-réalité qui donnent une image moderne des femmes, encore moins certaines chanteuses qui mélangent musique et érotisme torride. Nous avons du mal à croire en nous, à oser, à nous imposer, à prendre le pouvoir. Nous avons été trop longtemps complices. Inconsciemment ou non. Moi-même, en écrivant un sketch sur « comment séduire un homme en faisant la biche », je répondais à la volonté de se soumettre à une injonction masculine.
La présomption d’innocence était piétinée et on pouvait briser des vies si les accusations étaient fausses. Mais la justice peut difficilement s’exercer dans les cas d’abus sexuel vingt ans après. Où sont les preuves ? C’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. Et la plupart du temps ces plaintes sont classées sans suite. Il ne reste plus pour arrêter ces abuseurs que de les dénoncer soi-même en utilisant les médias.
La présomption d’innocence était piétinée et on pouvait briser des vies si les accusations étaient fausses. Mais la justice peut difficilement s’exercer dans les cas d’abus sexuel vingt ans après. Où sont les preuves ? C’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. Et la plupart du temps ces plaintes sont classées sans suite. Il ne reste plus pour arrêter ces abuseurs que de les dénoncer soi-même en utilisant les médias. C’est très efficace. C’est ce qu’elle a fait.