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Aux États-Unis, 41 États autorisent le port d'une arme cachée. Sur ces 41 États, 31 l'autorisent sans aucun permis. 9 millions d'américains possèdent une arme de poing et peuvent donc se balader en toute impunité avec. Des chiffres qui font froid dans le dos !

Le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis dit, je cite :
"Le droit de chacun de posséder une arme ne doit pas être enfreint, pour ce qu'une milice bien organisée est nécessaire à la sécurité d'un État libre".

Si je devais résumer en une seule phrase le roman de John N. Turner, je citerais sans hésiter le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis car à lui seul il résume parfaitement ce récit.
Des histoires comme celles-ci il en existe des centaines à défrayer la chronique. Triste constat d'une Amérique en dérive où le port d'arme est majoritairement autorisé aujourd'hui.

Sous le pseudonyme de John N. Turner se cache un auteur chambérien bien de chez nous, médecin, chercheur, passionné par la culture américaine, Alabama Shooting est son deuxième roman.

John N. Turner nous sert un thriller psychologique redoutable et très efficace. L'intrigue est bien ficelée, le récit haletant, et sans temps mort.
L'auteur se met dans la peau du personnage principal, Joan Travers, qui devient la narratrice d'un double récit par alternance (un chapitre sur deux) amenant ainsi une approche psychologique fine et extrêmement poussée puisque dès les premières pages nous prenons entièrement possession des pensées sombres et de l'esprit torturé de cette dernière après qu'elle a abattu à bout portant 3 de ses collègues de l'université de Huntsville en pleine réunion du Département.

Qui est Joan Travers ? Que s'est-il passé le 12 février 2010 dans la salle 369 B du bâtiment Franklin de l'université de Huntsville en Alabama ? Comment cette épouse modèle, mère de 4 enfants (dont le petit dernier n'a que 8 ans), issue d'un milieu favorisé, qui porte le prestigieux titre de Docteur en neurosciences, devient-elle du jour au lendemain une dangereuse criminelle qui dézingue froidement 6 de ses collègues (en tue 3) avec un Rutger 9 mm, celui de son mari Richard ?

Pour répondre à cela il nous faut remonter petit à petit le fil de l'histoire et les souvenirs de Joan Travers. Les souvenirs d'une adolescente solitaire et mal dans sa peau, que ses camarades de classe surnomment cruellement "Tomboy", étouffée par l'image d'un frère cadet qui prend trop de place, toute la place...
Une pulsion meurtrière qui va se développer lentement, insidieusement, comme une bête tapie dans l'ombre du jour où ses yeux de gamine se posent sur le Mossberg 500 calibre 12 dont son père a fait l'acquisition après qu'ils aient été cambriolés.
L'histoire d'une femme que tout accuse mais qui réfute son crime, dit ne pas s'en souvenir et pire, semble n'avoir aucun remord vis à vis des victimes et devient l'une des personnalités les plus haïes des États-Unis alors qu'elle risque la peine capitale.

J'ai indéniablement apprécié la lecture de ce roman que j'ai lu d'une traite jusqu'au dénouement final (et quel dénouement !). J'ai pris du plaisir à détester cette femme dont l'auteur nous dresse un portrait effroyable. Je n'ai ressenti aucune compassion pour elle, pas même un peu d'empathie pour la mère de famille (j'ai essayé pourtant). Peut-être aurais-je dû car finalement à qui la faute ?

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Pour son deuxième roman noir, après l'excellent Amerithrax, John N. Turner partage à nouveau une page de l'Amérique contemporaine. Alabama shooting est en effet, une fois de plus, un récit fictionnel basé sur des faits réels. Mais la ressemblance s'arrête là.

S'inspirant librement d'un fait divers tragique de 2010, où une femme a été mise en cause lors d'une fusillade dans une université d'Alabama, Turner développe un récit à sa manière reconnaissable.

L'auteur est un scientifique de renommée internationale qui a travaillé sur l'anthrax. Cette fois-ci, il s'éloigne de ses domaines de compétence (sauf à lier ce choix au fait que la tireuse en question est également une scientifique).

Car c'est ce qui frappe de prime abord. La femme en question n'est pas une banale délinquante et John N. Turner nous brosse son portrait (pas toujours dans le sens du poil), à coups de retours vers le passé. Alternance de chapitres, entre l'après fusillade et la vie passée de la suspecte (présomption d'innocence oblige), avec un style d'écriture propre à l'auteur.

Je le répète, John N. Turner est un scientifique et il écrit ses livres tel un chercheur, disséquant les faits divers avec sa plume. Une écriture et une construction scénaristique au scalpel pour comprendre le cheminement d'une psychologie meurtrière (loin des poncifs du genre) et ce qui peut conduire à une folie destructrice.

Ne vous attendez pas à un thriller palpitant, le propos et les intentions de l'auteur ne sont pas là. Méthodiquement, il raconte l'histoire de cette femme, usant de ce coté rationnel qui lui est personnel et de son écriture analytique bien maîtrisée.

Même si ce parti-pris me fait regretter un petit manque d'émotion, ce roman est une formidable plongée dans cette société qui peut engendrer des monstres, à l'image de ce que le sujet met en avant par rapport à la légalisation des armes à feu aux États-Unis.

Oui, John N. Turner est en train de s'affirmer comme le scientifique (jamais barbant) du roman noir ; une place à part pour des romans à part.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Huntsville, Alabama, le 10 février 2010, en fin d'une réunion à l'université, la professeure Joan Travers sort une arme de son sac et tire sur plusieurs collègues, en abat trois et en blesse autant. Puis, avec calme, elle quitte la scène de tuerie et demande son mari de venir la chercher.
Mais cette mère de quatre enfants, diplômée de la prestigieuse université de Harvard, se fait arrêter. Mais en prison, elle nie en bloc toute culpabilité et dit ne se souvenir de rien depuis l'entrée dans la salle de réunion. Elle maintient sa version au fil des jours tandis que son cas défraye la chronique. Son avocat commis d'office, dépité par tous les témoignages qui accablent sa cliente, prépare néanmoins son jugement. En attendant son procès, Joan, retrace sa vie, de sa jeunesse près de Boston jusqu'à cette fameuse journée dont elle ne se souvient plus. Elle souffre, car ses enfants et surtout son fils, lui manquent.
À MON AVIS…
J'ai rencontré J. N. Turner (non, il n'est pas américain !) lors d'une dédicace à Chambéry. Il m'a laissé l'impression de quelqu'un d'affable très abordable, malgré un parcours de médecin et d'écrivain confirmé avec plusieurs romans à son actif.

J'ai choisi de découvrir son style avec ce roman pour le moins déroutant, basé sur un fait divers d'une tuerie de masse, un mass murders, selon le phénomène tristement répandu aux États-Unis. Sa plume a su retranscrire avec des mots justes et le ton approprié les sentiments, l'amertume et le désabusement de Joan Travers, la narratrice accusée toute désignée de ces crimes. Une vie bien remplie qui retrace celle d'une génération aux États-Unis dans les années 90's.

Alors cette mère de famille socialement intégrée présente une vie en apparence normale. Alors si c'est elle à l'origine du massacre, pourquoi ce coup de folie soudain ?

COUPABLE, INNOCENTE
La prisonnière, sur le point de se retrouver dans le couloir de la mort, couche ses confidences par écrit. Beaucoup d'amertume, et une prise de recul lucide nous font comprendre la solitude intellectuelle et affective dans laquelle elle vit. Pourtant, même si les preuves crient sa culpabilité dans la scène meurtrière, elle refuse de l'admettre et poursuit sa narration pour capter le lecteur impatient de la comprendre et croire à son innocence.

En tout cas, on la suit le cours de la jeunesse à aujourd'hui de ce personnage digne d'intérêt grâce à un destin qu'elle semble maitriser depuis toujours. D'abord plongée à corps perdu dans les études, grâce à son intelligence et sa combativité elle a rejoint l'élite universitaire. Son récit aborde le thème des études supérieures selon des problématiques communes à la France quand elles touchent le domaine de la recherche : compétitivité, compétition, rivalité dans les publications, servilité à l'égard de leurs « maitres », quand ne se mêle pas le favoritisme fondé sur la discrimination avec la misogynie ou le racisme.

Et ce Graal intellectuel compense largement le désastre d'une vie terne, mais les frustrations s'accumulent pour notre héroïne particulière… mais qu'importe, pour elle, seuls ses enfants ont de l'importance.

Dès le début du roman, on identifie la relation mère-fille comme la charnière du problème. Une nette préférence pour son frère cadet, Keith, a marqué Joan durant son enfance. Alors, à la mort accidentelle de celui -ci, elle a alors conditionné ses projets dans le but de combler le manque de la présence du fils idéal pour sa mère. Cependant, le lecteur lira une ambiguïté sur la distanciation entre les deux femmes car, en prison, sa mère reste son inconditionnel et unique soutien, par le biais de ses lettres.

En conclusion,
l'écriture fluide très agréable et bien construite avec un vocabulaire précis, permet une lecture addictive. En effet, la personnalité affirmée de l'héroïne est attachante. Son récit biographique, linéaire est plaisant, et à défaut de trépidations, on bascule aisément dans la société américaine contemporaine.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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3.75/5 : Avec un tel résumé, je ne pouvais qu'être intriguée par ce roman, avec une telle thématique, je ne pouvais qu'être fascinée par ce livre. Mêlant le polar à la psychologie, John N. Turner signe un très bon roman noir !

Rappelant la thématique de nombreux autres romans ou films, ici l'auteur reprend un fait divers où ce n'est pas l'élève qui prend une arme mais le professeur. Qu'en est-il dès lors dans la pensée des témoins, du lecteur, de n'importe qui ? Qu'est-ce qui peut amener une femme bien sous tout rapport à sortir une arme et abattre des gens ? Cela amène t-il à une véritable paranoïa dans ce pays où cela semble arriver presque tous les jours ? L'écrivain réussit à donner la parole à tous et laisse le champ libre au lecteur pour se faire son propre jugement.

Le lecteur rentre ainsi dans la tête de Joan Travers, une femme qui semble a priori heureuse, sympathique et stable. Une femme qui ne comprend pas ce qui a pu se passer, qui nous livre son passé, ses sentiments, ses déceptions cachées et ses décisions. Je me suis vraiment attachée à elle, je souhaitais comprendre ce qui l'avait amené à ce drame. Je me suis même parfois dit qu'il y avait manipulation et qu'elle n'y était pour rien.

Il n'en reste pas moins que l'auteur amène une certaine objectivité à son histoire. Par la même il cherche à expliquer, à comprendre, à percevoir son personnage d'un point de vue rationnel, sur des faits tangibles, sur des circonstances atténuantes. En bref : j'ai eu l'impression de voir un chirurgien disséqué la psychologie et la vie d'une personne et je trouve cela très rafraichissant dans ce genre de roman.

En définitive, une lecture originale, intéressante qui ne cherche pas le sensationnel mais la vérité !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Joan Travers est arrêtée par la police alors qu'elle quitte le campus universitaire sur lequel elle vient de tirer sur les personnes présentes à la réunion devant décider de sa titularisation, en tuant trois sur le coup, en blessant gravement plusieurs autres. Mais Joan Travers se souvient de tout sauf des quelques minutes de la fusillade. Elle nie en bloc être le tireur fou.

John N. Turner s'attaque à un fait divers américain réel pour construire un livre en deux temps alternés chapitres après chapitres : le temps présent qui part de la fusillade et avance petit à petit pendant les deux semaines suivantes, retraçant l'incarcération de Joan, sa dénégation constante de se responsabilité, les rencontres avec son avocat,… et le temps passé, de son enfance à la réunion qui a précédé la tuerie, retraçant la jeunesse de Joan, sa solitude, son mariage, ses grossesses, son parcours professionnel.

Dans la vie de Joan, tout a été chaotique. Dans son parcours, elle s'est fait autant de mal qu'on lui en a fait. de sa mère qui l'a constamment comparée au petit frère « parfait », à ses camarades qui se moquaient de son côté garçon manqué, cause de son incapacité à s'intégrer tant dans les groupes de filles que de garçon, en passant par sa seule amitié qu'elle détruira elle-même, par son père qui la rabaisse parce qu'elle n'est pas à la hauteur de ses espérances ou par son mari qu'elle présente comme un chancre de la beaufitude américaine dans toute sa splendeur, Joan se construit un schéma psychologique de solitude, de haine (haine envers les autres qui trouve sa source dans la haine de soi), de médiocrité.

Se dessine donc devant le lecteur un cercle vicieux dont les racines s'imbriquent tellement les unes dans les autres qu'il est impossible d'en sortir une cause unique.

Le coup de force de John N. Turner est bien de réussir à créer une fiction autour du personnage de Joan parfaitement cohérente avec les faits réels de ce sombre fait divers. Cette symbiose entre fiction et réalité doit être une des fiertés de l'auteur à qui j'ai posé la question directement. En dehors de sa réponse que je vous livre juste après, il a eu la gentillesse de ne pas soulever le fait qu'il avait déjà dû répondre 100 fois à cette question…

Pour la réalité, John N. Turner est parti de la chronologie des faits et bien évidemment la fusillade de 2010 en Alabama et les trois morts. Il s'est aussi basé sur l'histoire familiale (profession du père, activisme de la mère) de la meurtrière, de son passé et de sa relation avec son frère basée sur la jalousie. John N. Turner a ensuite brodé sur les descriptions des personnages, sur leur psychologie même si le physique peu amène de Joan Travers (ah au passage, ce n'est pas le vrai nom de le meurtrière…) n'est pas inventé, sur le descriptif de l'enfance, sur celui de la vie de famille de Joan Travers ou de sa vie professionnelle…

Par ailleurs, l'écriture de John N. Turner est fluide et les quelques 230 pages du livre défile à une vitesse constante et rapide. La structure du livre est intelligemment faite et repose donc sur l'alternance des chapitres du passé (les plus longs) avec ceux du présent qui montrent une coupable (présumée, soit) qui parce qu'elle n'a aucun souvenir de la scène du crime la rejette comme étant incompatible avec l'image qu'elle a d'elle-même. Cette image est bien évidemment fausse. Elle s'est créée un portrait-robot pratiquement à l'opposé de la réalité et c'est le processus mental de souvenir de son passé qui va finalement pouvoir lui faire prendre conscience de qui elle est et de ce qu'elle a fait, en 2010 en Alabama ou quelques années avant (mais chut...) , et de sortir du déni dans lequel elle est engoncée.

Bref, une vraie réussite ! A vous donner envie de lire Amérithrax (premier livre de l'auteur) qui vient de sortir en poche.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-tx
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Un roman noir marquant. Pour essayer de comprendre un crime abominable, l'auteur exploite un récit parallèle (l'histoire de son personnage) pour, non pas comprendre le crime, mais lui octroyer une causalité articulant des mécanismes par lesquels le lecteur va percevoir le « dévissement » psychologique du personnage. Cette exhumation du passé aura son importance pour le personnage lui-même, et sera par ailleurs l'occasion de mettre en perspective des problèmes de société susceptibles de concerner pas mal de monde. Une expérience de lecture assez fascinante.
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« Alabama Shooting » – John Turner
Éditions de l'aube – Noir

John Turner, je l'ai croisé à Annecy l'an dernier. On avait fait ensemble un concours de nouvelles. Chouette mec. Pas la grosse tête comme certains « zôteurs ».
Je vais nommer personne, pas la peine.
Donc John, pas le genre comme ça.
Son bouquin, c'est le deuxième. Il a déjà écrit « Amérithrax » en 2014 je crois. J'ai lu aussi qu'il avait dit : « Moi, je veux juste raconter des histoires. »
Ben John, il les raconte drôlement bien.
Déjà, il se met dans la peau d'une fille. « C'est pas aisé » comme m'a dit une copine. Et c'est vrai que pour un mec, écrire comme une nana, c'est pas simple.
Ben John, il y arrive bien.
T'as vu, presque 10 lignes pour te parler de rien… Je suis balèze.
Donc, le livre.
La base, c'est un fait divers. Une nana, prof d'université, qui vrille et fait un carton dans une salle de réunion. Elle a fait Harvard quand même, le genre de boîte qui fabrique des gens à peu près responsables.
Je croyais.
Elle, elle se souvient de rien. Tout l'accuse, l'arme, les témoins, mais elle se souvient pas.
T'oublies pas non plus que là, on parle d'une nana.
C'est rarissime.
D'habitude, ce genre de massacre, c'est plutôt un truc de mec. Ils sont assez coutumiers du fait.
La narratrice, Joan Travers, elle te raconte tout.
Son enfance et ses quelques jours en prison.
Turner alterne donc le présent et le passé.
C'est super bien fait.
Comment elle est arrivée juste là ?
Juste à la bordure de la ligne qui te fait basculer du côté des tueurs en série ?
Elle a décompensé ? Elle est psychotique, mais elle a vraiment bien caché son jeu ?
Je te dis pas.
Histoire d'un couple aussi.
Lui, il est pas très futé. Il est mou. Il a pas d'envergure. Pas le genre albatros quand il déplie ses ailes.
D'ailleurs, des ailes, il en a pas.
C'est pas simple de se contenter d'une relation qui n'est faite que de vides au milieu des riens. Quelques aller-retours dans un ventre qui le supporte. de quoi faire quatre gosses.
T'en connais aussi des couples comme ça ?
La force de ce roman, entre autres qualités, c'est de te faire aimer Joan. de ressentir pour elle la compassion liée à ce qu'elle te raconte. T'oublies même qu'elle a descendu des gens.
Mais Bon Dieu, qu'est-ce qui l'a amenée là ?
Alors tu tournes les pages. Les unes après les autres.
En tout cas, c'est ce que j'ai fait.
J'ai tourné les pages.
D'aucun ont dit que ce roman manquait d'émotions.
Je dis d'aucun, comme ça, je me fâche avec personne.
Ils ont tout faux.
Ils ont pigé que dalle.
L'émotion, elle est dans toutes les pages, au fur et à mesure que Joan se raconte et quelle tente de comprendre aussi les non-dits.
Les secrets de famille, encore…
Et puis tu piges aussi qu'être une gonzesse, parfois, dans certains pays vachement libres (tellement libres que tu peux acheter un flingue au carrefour market), ben c'est pas évident.
Je vais pas te faire un paragraphe sur la place faite aux femmes, mais merde, il y a un moment où il faut se poser des vraies questions.
J'ai remarqué aussi que si je ne lis pas le dernier chapitre, ni l'épilogue, le roman est toujours aussi bon.
En tout cas, il garde toute sa force.
C'est un signe.
Va chez ton libraire, mardi, et commande-le.
Tu regretteras pas.


Lien : http://www.leslivresdelie.com
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Un roman noir, plus qu'un thriller et deux histoires parallèles séparées par un drame. Pour une fois, ce n'est pas un élève qu'on accuse d'avoir tiré dans une école, mais une prof ! Pourquoi a-t-elle agi ainsi ? Pourquoi nie-t-elle ce qui semble évident pour tous ? Les réponses sont dans sa vie d'avant. Et la question de la femme et de la place des armes dans la société américaine sont centrales.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Roman basé sur un fait divers réel, malheureusement récurrent aux États-Unis. Ensuite l'auteur bâtit son histoire et modèle son personnage principal d'une manière bluffante qui nous tient de bout en bout sans jamais nous lâcher. Nous sommes dans la tête de Joan Travers, c'est elle qui s'exprime. On est aussi étonné qu'elle lorsqu'elle est arrêtée pour la fusillade, puis lorsqu'elle est interrogée et qu'elle nie toute participation. Lorsque les preuves s'accumulent on prend un peu de recul, et c'est à ce moment là que l'auteur débute la jeunesse de Joan. Née en 1965, elle devra se construire entre des parents qui "ont toujours campé aux antipodes. (...) Mon père était aussi taciturne que maman était volubile. Il était aussi ombrageux et cassant qu'elle pouvait être douce et avenante." (p. 29). Plutôt hippies mais avec une petite volonté bien enfouie -qui ne demande qu'une occasion pour sortir- de s'élever dans la société. Lorsque cette occasion se présente, ils viennent s'installer à Boston et feront désormais partie de la bourgeoisie locale. Keith, le frère de Joan naît. Surdoué, il la dépasse très vite et Joan est oubliée. Toute son enfance sera marquée par la volonté d'être un garçon, elle comprend vite qu'elle ne pourra pas être aimée seulement parce qu'elle est une fille. "Keith et moi n'appartenions pas à la même caste. le couperet était tombé. Pour mon plus grand désespoir, mon père avait la même vision sexiste et rigide que maman." (p.78/79) Elle subira son adolescence plus qu'elle ne la vivra, pour preuve cette simple phrase qui résume bien tout cela : "En 1983, nous atterrîmes mollement en terminale." (p.71) Et je vous laisse découvrir la suite tout aussi morose.

John N. Turner maîtrise totalement son sujet et sous sa plume Joan se révèle. Un portrait dense et fort de cette femme et de son parcours qui la mènera jusqu'à ce geste incroyable. le roman se lit sans s'arrêter, aucun temps mort et même si le rythme n'est pas trépidant, on est totalement happé par cette histoire et cette femme qui se dévoile. Plus j'avançais dans ma lecture et plus je me disais -parfois à voix haute, il m'arrive de me parler tout seul, mais bon lorsque vous saurez que je parle aussi aux distributeurs automatiques, aux pompes à essence à carte... bon en fait, souvent, je ne fais que répondre à leurs bonjour, au revoir et merci... euh, parfois je peux leur demander si leur journée à été bonne...-, pouf pouf, je disais donc que plus j'avançais, plus je me disais que ce livre était bien écrit et finement traduit, élégance du style, français impeccable. Je suis donc retourné aux premières pages chercher le nom du traducteur ou de la traductrice. Et là, surprise, John N. Turner est Français ! Selon l'éditeur, il est un scientifique de renommée internationale, fin connaisseur des États-Unis, qui écrit là son deuxième roman. RRrr, j'en ai marre de ces gens qui sont bons partout, ça va finir par me donner des complexes.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Livre très prenant et très belle intrigue.
Un bon aperçu des problèmes liés à l'accès facile aux armes à feu aux USA.
Dénouement auquel on ne s'attend pas.
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