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Critique de Eynaf


Aaah, la famille... J'ai passé des fêtes de fin d'année très compliquées. J'ai 38 ans, et il faut dire que la relation que j'ai avec ma famille est pour le moins compliquée et surtout très toxique, depuis sans aucun doute plus de 20 ans, et en réalité certainement depuis toujours. Chaque rencontre ou réunion de famille est systématiquement pénible, et en général tendue. Alors le jour de Noël, après la deuxième entrée, lorsque ma mère m'a gratuitement et violemment insultée de c*nn*sse et lorsque mon père a banalisé cette agression en sous-entendant que je l'avais certainement cherché et en me demandant de prendre la situation avec humour, j'ai définitivement compris que je n'avais rien en commun avec mes ascendants.

Cette introduction très personnelle n'est hélas pas une fiction. Si je ressens le besoin d'en parler en introduction de cette critique, c'est parce que j'ai décidé que je devais arrêter de me taire ou de vouloir protéger un éventuel lien familial sentimental avec mes parents, puisque je sais désormais définitivement qu'il n'y en a aucun.
Et cette introduction toute personnelle me permet surtout ici de faire le lien avec ce livre, que j'ai commencé à lire par hasard quelques jours après Noël, et qui pour le coup est vraiment tombé entre mes mains au bon moment.

J'ai tout simplement adoré ce roman.
Suivre cette famille américaine ordinaire, des années 1950 à nos jours, a été très réjouissant pour moi.

Dans ce livre, aucune mère n'insulte gratuitement sa propre fille le jour de Noël. Je me suis pourtant évidemment sentie très proche de David, qui lui non plus n'a rien en commun avec sa famille, et qui lui aussi a toute a vie été le fruit de blablas, de critiques et de jugements. Ce David qui a pris soin, pour se protéger et pour avancer, de s'exprimer le moins possible, et de limiter les rencontres avec ses parents au strict minimum. Ce qui ne l'empêche pas de construire sa propre vie, et d'être très sentimental et très épanoui avec la famille qu'il a choisie : celle qu'il a choisi de construire. Comme moi.

Le roman est très bien écrit, la traduction est très bien également. La famille Garrett est certainement semblable à de nombreuses familles : bien que liés par le sang ou par les alliances, ses membres sont tous très différents les uns des autres. Ils évoluent avec leurs différences au fil des décennies, en respectant tant bien que mal les caractères et les aspirations de chacun. Il y a même de l'amour dans ce roman.

Je vais oser faire un parallèle audacieux et effectuer une comparaison avec Blackwater de Michael McDowell. L'intrigue de Blackwater m'avait dans sa globalité profondément ennuyée, et je n'étais pas allée au-delà du deuxième tome. J'avais par contre pris beaucoup de plaisir à assister comme une petite souris aux intrigues et querelles familiales de la saga, que j'avais trouvées très bien écrites.
Dans Nos Tendres Cruautés, j'ai retrouvé ce plaisir coupable de petite souris, en parcourant l'intimité d'histoires de famille très bien écrites.

Alors si vous aussi voulez être une petite souris, je vous conseille vivement Nos Tendres Cruautés. Et je vous souhaite évidemment d'avoir passé un Noël plus épanouissant que le mien.
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