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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De son propre aveu, Kanô est un bon à rien qui vit aux crochets d'une femme. Or cette femme, Okayo, n'est pas son épouse mais sa maîtresse, une ancienne geisha qui gère désormais son propre établissement. Lui a fait péricliter la teinturerie familiale et fait le brocanteur en dilettante pour gagner son argent de poche. Et ce n'est pas là le pire de ces méfaits ! Son acte le plus honteux a été de quitter Ohan, son épouse légitime, alors qu'elle attendait leur enfant. C'était il y a sept ans et depuis il n'a pas revu sa femme et ne connaît même pas son petit garçon. Pourtant, quand un soir d'été, il la croise par hasard, Kanô est bouleversé. Soudain il ne pense plus qu'à cette femme lâchement abandonnée, se reprochant son inconduite. Beau parleur, il réussit à se faire pardonner et la situation s'inverse : il devient l'amant de sa propre femme. Il se rapproche également du petit Satoru, son fils inconnu, et décide de quitter Okayo pour emménager avec Ohan. Pourtant il ne suffit pas de décider, il faut agir aussi et Kanô n'est pas un homme d'action. Comment laisser Okayo et Osen, la fille qu'elle vient d'adopter, sans la faire souffrir et sans en pâtir lui-même ? Comment faire patienter Ohan et Satoru, impatients de former une famille ? Pris entre deux feux, Kanô tergiverse, hésite, promet, se ravise, ne sait laquelle choisir.

Indétrônable figure des romans d'amour, le triangle amoureux est ici dessiné avec la délicatesse d'une estampe japonaise. Avec beaucoup de pudeur, de retenue et un sens aiguisé de la dramaturgie, Chiyo Uno raconte l'histoire banale d'un homme qui ne peut choisir entre les deux femmes qu'il dit aimer. Banal l'homme l'est aussi, dans son égoïsme, sa lâcheté sa frivolité. Les femmes le sont moins. Ohan, mère aimante, épouse patiente, femme humble et digne qui s'inquiète pour sa rivale. Okayo, forte, ambitieuse, entreprenante, amoureuse de son vaurien d'amant. Et puis il y a les enfants, une fille, un garçon, tous deux cherchent un père et là encore Kanô ne saurait être à la hauteur, lui qui fuit les responsabilités comme la peste. Mais à être inconstant et volage, la vie ne fait pas de cadeau et se charge de punir le faible qui veut tout et ne donne rien. Le drame, prévisible, inévitable, frappe de plein fouet un Kanô qui découvre quand il le perd, ce à quoi il tenait le plus sans se l'avouer.
Un petit bijou comme seule la littérature japonaise peut en proposer, tout en poésie, en délicatesse. Dans un Japon intemporel, la ritournelle des sentiments au gré du passage des saisons. A découvrir.
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Je ne suis pas sûre qu'un occidental puisse apprécier pleinement ce livre. D'abord parce que la postface fait état d'un style mélangé que la traduction ne peut rendre. Ensuite parce que les réactions des personnages sont parfois curieuses ; celle d'Ohan qui plaint son mari et se sent coupable, mais aussi celle de l'oncle qui a laissé Satoru partir le soir par temps de tempête et qui ne se sent aucune responsabilité dans le drame.

Ce qui n'empêche pas que ce livre soit très plaisant à lire.

Kano, le narrateur, a laissé sa femme enceinte pour partir vivre avec une geisha. Pendant sept ans, il ne s'est soucié ni d'elle ni de son enfant. Mais une rencontre fortuite le fait renouer avec sa femme Ohan, en cachette de sa maîtresse Okayo. Il passe ainsi de l'une à l'autre sans prendre de décision, faisant des promesses qu'il ne tient pas. le pire est qu'il ne semble pas si heureux, ni avec l'une, ni avec l'autre, mais il se laisse entretenir. La rencontre de son fils Satoru dont on ne sait s'il se doute qu'il s'agit de son père semble vraiment le remuer mais sans pour autant qu'il prenne sa vie en mains, trahissant les espoirs de l'enfant. C'est la vie qui prendra les décisions auxquelles il ne se résout pas, le laissant comme toujours s'accuser de veulerie mais restant bien au chaud dans sa routine.


Challenge ABC
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Ohan est un très court récit, un récit sous forme de confidence. Un homme nous relate sa vie à travers son triangle amoureux. Il partage son amour entre Ohan, sa femme qu'il a quittée il y a 7 ans quand il a rencontrée Okayo, une geisha. Depuis, il vit au crochet de la dame de compagnie quand il rencontre Ohan, qui est officiellement toujours sa femme qui lui apprend qu'ils ont un fils Satoru né peu après lors séparation.

Le narrateur est partagé entre ses deux femmes, il les aiment toutes les deux et ne souhaite décevoir aucune d'elles. Cet homme est un minable, il est incapable de prendre une décision et de s'y tenir, il est lâche. le personnage typique que l'on souhaiterait détesté et pourtant je n'y suis pas parvenue. J'explique cela de deux façons : D'une part, il prend le lecteur à témoin comme s'il est un intime, le lecteur devient un acteur à part entière de l'histoire. D'autre part, il est conscient de ses faiblesse et fait de ce récit une sorte de mea culpa, il sait que ses agissements sont impardonnables. Peu à peu, sans m'en rendre compte je me suis liée à ce bon à rien.
Dans ce roman, il y a bien sur sa relation avec ses deux femmes mais aussi celle avec son fils qu'il découvre et aime, il veut prendre soin de lui avec la même efficacité qu'avec ses « femmes ». Cela mêlé à un Japon traditionnel. Les fêtes traditionnelles rythment le roman, elles sont le signe signe du temps qui passe.
Chiyo Uno réussit avec de roman la prouesse de se glisser dans la peau d'un homme pour décortiquer tous ses états âmes en prises avec ses faiblesses. Elle nous fait également pénétrer dans son Japon dont on entend les getas claquées sur le sol, dont on se régale de la végétation.
On effleure également dans ce roman la tradition des geishas, ce roman m'a donner envie d'en savoir plus sur ces femmes.
Ohna est un roman profond et subtil qui m'a beaucoup marqué. J'ai adoré cette lecture.
Lien : https://mesexperiencesautour..
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Une petite merveille. Ce roman a été publié il y a 60 ans, et pourtant il est tellement actuel. Un homme n arrive pas à prendre une décision: sa femme, sa maîtresse... laquelle choisir, comment faire.
Une petite petite qui se lit très rapidement mais que l on aurait voulu plus longue. A découvrir sans plus tarder
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