AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de horline


Les Bucegi, prairies verdoyantes entourées d'une «muraille presque verticale» de montagnes calcaires, ont trouvé leur conteur en la personne de Nestor Urechia. Avec une écriture éclatante de lyrisme, l'auteur évoque cette vallée des Carpates roumaines comme un monde d'enchantement non par la création d'un monde fantastique, mais par l'observation minutieuse et la célébration de la beauté de cette vallée malgré la succession des guerres et des occupations.

Pas de déflagration dans le récit, l'histoire est avant tout un prétexte pour l'auteur à interpréter avec des mots enthousiastes un hymne permanent à la nature sauvage et à la paysannerie roumaine qu'il affectionne. Il y a parfois la tentation de rapprocher ce roman à Walden ou La vie dans les bois de Henry David Thoreau, mais là où l'auteur américain revendique une éthique environnementale, Nestor Urechia adopte une approche purement émotionnelle. Il porte l'attention du lecteur sur le bonheur suscité par la contemplation de la nature et avec notre regard actuel on est séduit par le mode de vie harmonieux décrit que l'on qualifierait de nos jours de sobriété heureuse.
J'ai toutefois été surprise de découvrir cette philosophie à travers la voix d'un ermite vivant à flanc de montagne ; au XIXe siècle, la randonnée et la valorisation de la nature telles qu'envisagées par l'auteur étaient des activités bourgeoises. Loin des gens austères pénétrés par le froid des montagnes, notre guide est un paysan bienveillant doté des aspirations les plus nobles et qui agit consciencieusement selon les principes de son défunt père d'ascendance française.

Ce roman est a priori de l'ordre de l'insignifiance, l'exaltation de ce territoire enclavé relève parfois du panégyrique et l'auteur ne donne guère de relief à ses mots bien que le roman se déroule en montagne. Et pourtant cette lecture a quelque chose d'apaisant en ces temps troublés. le dépaysement est assuré : le texte charrie une profusion de descriptions, et tellement de noms de fleurs et d'herbacés que l'on a la sensation de lire tout ça sur papier millimétré.
Cette lecture a été une invitation à l'évasion salutaire.

Commenter  J’apprécie          572



Ont apprécié cette critique (56)voir plus




{* *}