Il n'aimait pas vraiment le cinéma, sauf à titre de diversion, de passe-temps. La moralité des lois d'antan, qui récompensait la vertu et punissait les méchants, lui paraissait si éloignée de la vie réelle qu'elle risquait même de corrompre cette mystérieuse famille dont le cinéma espérait flatter les goûts en lui montrant un univers béat, loin des sordides réalités qui nous entourent tous. Cet heureux optimisme semblait à Hilary presque indécent.
La retraite est toujours un moment difficile pour ceux qui estiment qu'elle est survenue trop tôt, et Hilary, qui avait toujours mené l'essentiel de sa vie active comme s'il avait pris une retraite prématurée, commença alors à se sentir tendu et nerveux lorsqu'on voulut lui imposer la torpeur qu'il avait toujours cultivée.