Autant le dire tout de go : la lectrice de moins de 50 ans que je suis a vibré à la lecture du dernier roman de
Paul Vacca, certainement son meilleur à ce jour. J'ai tremblé, j'ai ri, j'ai (presque) pleuré, telle une midinette des faubourgs, aux aventures du jeune feuilletoniste révolutionnaire
Eugène Sue dans les quartiers luxueux de Paris comme dans ses entrailles populaires. Car si le personnage central de ce roman est l'écrivain des "Mystères de Paris", la ville "la Capitale, l'Unique" est au coeur de l'histoire. Paris, à la fois jeune élégante pré-hausmanienne et hirondelle de banlieue. Comment Marie-Joseph Sue, fils, petit-fils, etc... de médecins, prince de Dandyland est-il devenu Eugène, le romancier à succès, dont les personnages avaient une réelle existence pour leurs lecteurs ? Comment le jeune homme aisé, habitué au luxe, est-il devenu un passionario de la cause ouvrière ? C'est dans un style enlevé, léché, plein de verve, qui rend la lecture particulièrement fluide, que
Paul Vacca nous relate les pérégrinations entre deux mondes de l'écrivain. Un style qui n'est pas sans rappeler celui de
Jean Teulé (énorme compliment pour moi) tant il mêle langue contemporaine au récit (vocabulaires et expressions directement issues du XIXe siècle) et délicieux anachronismes, surtout dans les dialogues (Sue chantant "I'm singing in the rain" par exemple), avec de belles envolées sensuelles et des rappels aux romans précédents de l'auteur (ce qui semble être une tendance chez nos auteurs contemporains). Pari réussi donc, puisque je n'ai qu'une envie... lire "
Les mystères de Paris" ;-)
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