Il a laissé derrière lui l'écume scintillante des salons, leurs lustres éblouissants, les bulles de vin de Champagne et les rires flûtés. Et puis ses habits de lumière aussi. Il a troqué bottines cirées, redingote de velours, pantalon à rayures, étole chamarrée, chapeau, gants jaunes et canne à pommeau d'ivoire contre un déguisement parfaitement grotesque: une blouse d'ouvrier peintre maculée, une marinière, une casquette de marlou...
La tête d’Eugène lui tourna. Il était en train de vivre ce dont tout romancier a rêvé un jour ou l’autre : que l’on écrive à ses personnages comme s’ils existaient réellement !
La vocation d’Eugène tenait plus de l’appel des sens que d’une exhortation du destin. Nulle trace de transcendance ni d’une quelconque quête métaphysique. Juste une forme de frisson qu’il avait ressenti et qu’il souhaitait revivre.