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Critique de Cathy74


Le fil de cette histoire est tricoté autour d'un jeu de pistes, une "charade sino-cubaine", qui permet au lecteur de ne pas se laisser submerger par l'apparent désordre de la narration de cette histoire de famille, qui se déroule sur une centaine d'années et commence en Chine pour se finir à Cuba.

L'histoire en elle-même est celle, éternelle, des exilés. Poussés hors du nid par la force de l'histoire et le caprice de leur destin, ils fantasment le lieu de leur naissance, le parent de toutes les beautés ou de toutes les horreurs, et entretiennent une relation ambigüe avec leur patrie d'adoption.

Le lecteur suit les pérégrinations du fils parti à la recherche de son père, à une époque où le voyage était encore une aventure spatio-temporelle, où l'on pouvait y perdre la tête, au propre comme au figuré. C'est ce qui est arrivé au père, devenu amnésique au cours de son errance. Et c'est ce qui guette le fils, qui tente de rassembler sa famille éparpillée de la Chine à Cuba et qui, malgré sa sagesse bouddhiste, sombre dans une sévère dépression.

Le ton du récit, tout à la fois romancé et documenté, navigue de l'onirisme à la fantaisie, de la description sans complaisance de la brutalité humaine, jusqu'à la tendresse la plus pure, sans oublier la description faite avec beaucoup d'humour et de précision de la sexualité.

En tant que lectrice, je suis cependant restée un peu au seuil de la porte, déstabilisée par cette histoire ou tout (sentiments, morale, chronologie, histoire politique) se trouve sens dessus dessous ; mais après tout, peut-être ce miroir est celui que tend l'exilé à celui dont la vie a été protégée des ruptures.
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