Dans la première partie du livre, Naître, nous découvrons Mo Ying enfant. Ses parents, l'un célèbre chanteur d'opéra, l'autre calligraphe talentueuse. Un couple d'artistes, qui s'aiment follement. Ses deux soeurs, la plus jeune trop sensible au bruit, et la seconde acrobate qui se bande les yeux, pour ne plus voir, dont l'ambition est de voler.
Cette première partie est la construction de Mo Ying. L'héritage de spiritualité, d'arts, de sensibilité.
Mais les choses changent en Chine, et l'art est devenue une menace pour le gouvernement. Pour échapper à ce silence, le père de Mo Ying décide de quitter son pays en quête d'une terre promise.
Seconde partie.
Mo Ying est vieux. Il a cent ans. Et il se tait. Comme une dernière rébellion. Ne plus parler. Il a élevé seul ses enfants, pas aussi bien qu'il l'aurait voulu, alors il a fini par les rejeter. Ne connaît pas ses petits-enfants.
Pourtant, il va croiser la route de l'une d'entre elles, Lola. Et pour elle, il va rompre ce silence. D'abord spirituellement. Se souvenir, raconter comment il est parti de Chine, à la recherche de son père. Comment il a atterri à Cuba, comment il y a vécu.
C'est une quête initiatique, une épopée familiale. On y découvre la vie des chinois à Cuba, qu'ils furent longtemps esclaves en Amérique latine, rejetés, réputés pour porter malheur. Ces deux cultures mêlés, Cuba et la Chine, donnent un roman aux couleurs bien particulières, on en ressort ébloui, par l'écriture de
Zoé Valdes, que j'aime énormément, et par toute cette magie.