Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m'a donné son lait ? Je n'en sais rien. Quel que soit le sein que j'ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j'étais tout petit ; je n'ai pas été dorloté, tapoté, baisoté ; j'ai été beaucoup fouetté.
J'enfermerais trente ans de sensations dans le cadre de la politique et de l'histoire, et il y aura de l'amour et de la misère, des sanglots et des fanfares , des portraits d'heureux, des paysages de bataille, des odeurs de campagne, de l'ironie de Paris ! Je voudrais qu'après avoir lu ce livre la génération qui vient nous plaigne, nous pardonne et nous aime. [...] Un roman comme celui-là peut être un événement.
L'histoire de Jacques Vingtras est celle d'une sensibilité blessé de trop bonne heure, et si profondément que ces blessures ne se sont jamais cicatrisés.