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Citations sur Le Bachelier (60)

Le sentiment du repos et le désir de l’existence calme sous la charmille ou au coin du feu ne me sont pas venus ! – Sacrebleu non !
J’ai d’abord à briser le cercle d’impuissance dans lequel je tourne en désespéré!
Je cherche à devenir dans la mesure de mes forces le porte-voix et le porte-chapeau des insoumis. Cette idée veille à mon chevet depuis les premières heures libres de ma jeunesse. Le soir, quand je rentre dans mon trou, elle est là qui me regarde depuis des années, comme un chien qui attend un signe pour hurler et mordre.
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J’ai toujours étouffé dans des habits trop étroits et faits pour d’autres, ou dans des traditions qui me révoltaient ou m’accablaient. Au coup d’Etat, j’ai avalé plus de boue que je n’ai mâché de poudre. Au lycée, au Quartier latin, dans les crémeries, les caboulots ou les garnis, partout, j’ai eu contre moi tout le monde ; et cependant j’étreignais mon geste, j’étranglais ma voix, j’énervais mes colères …
Mais nous ne sommes que deux à présent ! … Il y a plus. Ma balle, si elle touche, ricochera sur toute cette race de gens qui, ouvertement ou hypocritement, aident à l’assassinat muet, à la guillotine sèche, par la misère et le chômage des rebelles et des irréguliers …
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Allons, Vingtras, en route pour la vie de pauvreté et de travail ! Tu ne peux charger ton fusil ! Prépare un beau livre !
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Je ne m’en suis ouvert à personne - J’emporterai ce secret avec moi dans la tombe - Mais, je le sens bien, je n’ai rien dans la tête, rien que mes idées ! voilà tout ! et je suis un fainéant qui n’aime pas à aller chercher les idées des autres. Je n’ai pas le courage de feuilleter les livres. Je devrais mettre de la salive à mon pouce, et tourner, tourner les pages, pour lire quelque chose qui m’inspire. Je ne trouve pas de salive, sur ma langue, et mon pouce me fait mal tout de suite.
Rien que mes idées à moi, c’est terrible ! Des idées comme en auraient un bon paysan, une bonne femme, un marchand de vin, un garçon de café !- Je ne vois pas au-delà de mes yeux, pas au-delà ma foi non ! Je n’entends qu’avec mes oreilles - des oreilles qu’on a tant tirées !
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Moi, j’ai beaucoup de peine – plus qu’un autre – à me tenir au courant des nouveautés, à cause de mon chapeau.
Je le mettais à terre d’abord, mais on croyait que j’allais chanter, et l’on se retirait désappointé en voyant que je ne chantais pas – j’avais l’air de promettre et de ne pas tenir.
J’ai dû renoncer à mettre mon chapeau par terre.
Je ne puis, on le voit, suivre les progrès de l’esprit nouveau comme ceux qui peuvent lire des deux mains, - aussi, s’il venait à quelqu’un l’idée de m’accuser d’ignorance, qu’il réfléchisse d’abord avant de me condamner ! J’aurais appris, moi aussi, et je saurais plus que je ne sais, si j’avais pu mettre mon chapeau sur ma tête pendant que je lisais, si je n’avais pas eu les mains liées ! …
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Au bout d’un mois, M.Maillart me fait appeler.
« Monsieur Vingtras, je ne puis décidément pas vous garder ! Ce serait vous voler votre temps - ce qui n’est pas honnête et ne m’avancerait à rien.
« C’est moi qui suis coupable d’avoir pu croire qu’un garçon lettré et d’imagination pouvait se rompre à la méthode et à l’argot commercial. Jamais vous n’aurez ce qu’il faut. Vous avez autre chose, mais ce serait folie de rester ici. Ne pensez plus au commerce, croyez-moi, et cherchez une voie plus en rapport avec votre intelligence et votre éducation.»
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Que faire ?
Je n’ai qu’une ressource, aller trouver Matoussaint, l’ancien camarade qui restait rue de l’Arbre-Sec. S’il est là, je suis sauvé.
Il n’y est pas !
Matoussaint a quitté la maison depuis un mois, et l’on ne sait pas où il est allé.
On l’a vu partir avec des poètes, me dit le concierge… des gens qui avaient des cheveux jusque-là.
« C’est bien des poètes, n’est-ce pas ? et puis pas très bien mis ; des poètes, allez, monsieur », fait-il en branlant la tête.
Oh ! oui, ce sont des poètes, probablement !
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Ah ! je sens que je suis bien un morceau de toi, un éclat de tes rochers, pays pauvre qui embaumes les fleurs et la poudre, terre de vignes et de volcans !
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Huit jours après je reçus avis que tout cautionné et tout républicain qu'on fût, on ne pouvait se hasarder à publier mon travail. Je ferais condamner le journal.
Alors l'empire a peur de ces quatre feuilles que j'ai écrites dans mon cabinet de dix francs !
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Il faut attendre un nouveau régime. Je ne crois même pas qu'un journal républicain, politique, vous prendrait cette page ardente.
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