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Critique de Elamia


Un premier tome assez déroutant mais qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page.

J'ai lu des avis très mitigés au sujet de ce livre, des gens avec qui je partage d'ordinaire des goûts proches avaient été déçus. Et pourtant, hypnotisée à mainte reprise par la couverture, j'ai fini par céder car je voulais à mon tour me faire un avis dessus.

Les deux premiers chapitres m'ont un peu ennuyée, j'ai été déstabilisée par le langage du jeune Peter, capable à la fois de vulgarité et d'un langage soutenu, et ce dans la même phrase. de plus, il ne m'a pas touchée plus que ça, le sport très peu pour moi, donc je n'ai pas eu d'atomes crochus avec ce héros sportif.
Mon impression s'est améliorée dès lors que l'on rentre dans le passé des Outrepasseurs. A la première plongée des héritiers, l'univers Moyen-Âgeux m'a davantage plu.

Cette histoire a le mérite de nous offrir un panel de personnages divers et variés, représentants d'une communauté médiévale et de ses divers métiers.
Frère François est à mon sens le réel héros de ce voyage dans le temps. Il m'a touchée à plusieurs reprises et si j'avais été un personnage de cette histoire, je l'aurais suivi sans aucun doute. Homme d'église, il n'en possède pourtant pas les défauts et cherche à faire le bien autour de lui. Les villageois sont d'une manière générale attachants même si j'ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Niels. L'aversion qu'il porte à son fils est pour moi incompréhensible et injustifiée et les trois quarts du roman, je l'ai réellement trouvé antipathique.

Je comprends mieux pourquoi certains lecteurs n'ont pas apprécié de livre. Il est clair qu'il y a un côté assez malsain. Ces fés sont des êtres débordants de méchanceté, de vrais démons qui représentent toutes les malversations du monde. Ils se repaissent de sexe, et de violence, et n'ont rien à voir avec les êtres féériques et mignons des contes ou des légendes folkloriques. Ce n'est pas un monde enchanteur et merveilleux qui nous est conté ici, mais bien un combat acharné contre une malédiction ancestrale dévastatrice.
Le mythe développé par Cindy van Wilder à savoir, la chasse sauvage est un thème qui revient dans certains romans de Fantasy et qui me dérange assez. Si je devais comparer Les héritiers, je le rapprocherais volontiers de Faërie de Raymond Fest, ou encore, de la fille du roi des elfes de Lord Dunsany, romans qui développent ce même sujet et qui possèdent aussi ce côté dérangeant voire malsain.

Pourtant, je ne saurais dire pourquoi, mais cette lecture m'a captivée. J'ai tenu le livre pendant une journée entière, sans fatiguer, et il est rare que je lise un roman d'une traite comme cela sans marquer de pause. Je pense que la plume soignée de l'auteure y est pour beaucoup, et même si l'histoire souffre de quelques longueurs, le style a le mérite de nous emporter et les pages défilaient sous mes yeux. Cerise sur le gâteau, les allusions à la Croisade Albigeoise (sujet que j'ai longuement étudié) à la cité médiévale de Minerve, et à ma ville natale, ont fini par me convaincre. C'est bizarre, mais il a suffi de ces quelques mots pour que je me sente d'un seul coup proche de ce récit.

Finalement, mon impression est mitigée. C'est une lecture qui m'a dérangée à certains moments, car non exempte de violence, l'univers ne m'a pas enchantée plus que ça, mais pour une raison qui m'échappe encore, je n'ai pas ressenti de lassitude et j'ai dévoré ce premier tome. Je me suis prise d'affection pour certains personnages, et en ai détesté d'autres.
Malgré toutes ces contradictions, déçue et captivée à la fois, je poursuivrai certainement l'aventure des Outrepasseurs, bien que j'appréhende de retrouver le présent et le jeune Peter.

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