C'étaient les autres qui voulaient jouer au gangsters: ils allaient tout le temps en ville pour voir des vieux films policiers français. Ils y voyaient des truands avec des flingues, des mitraillettes et des grosses bagnoles rapides dans lesquelles les attendaient toujours de belles femmes, avec de jupes entravées et de gros seins. ils pensaient qu'il fallait qu'ils ressemblent à ces caricatures. Ils étaient comme des gosses attardés, ils ne se rendaient pas compte que des gangsters comme ça ça n'existe pas dans la réalité;
Ne le poussez pas à bout. Soyez diplomate. Vous savez vous y prendre, Grijpstra. Surtout ne faites pas de zèle. Il est des cas où il faut foncer, il en est d’autres où il faut attendre.
Page 158 : Il prit brusquement conscience d'un fait qu'il du mal à admettre. Pour eux nous sommes des infidèles, se dit-il. Leur foi est si profonde que ne pas collaborer, c'est trahir. Ils sont prêts à sortir les armes, l'épée ou le pistolet, par acte de foi, simplement pour amener quelqu'un à reconnaître leur vérité. Si l'infidèle refuse d'être convaincu, alors ils tueront. Pour eux le meurtre n'est rien, c'est juste une sorte de rituel. Adhérez à ma croyance ou mourez.
Quelle joie ! Pas de femme. A la pensée des bigoudis en plastique il frissonna. Les femmes, jamais plus. Il pourrait lire le journal et barbouiller des aquarelles pendant ses loisirs. De Gier pourrait venir le voir de temps à autre pour faire une jam ; après avoir fait de la musique ensemble, de Gier repartirait, et de nouveau il aurait la chambre pour lui tout seul. Pas de femme, pas de télé. Cela dit, il y aurait encore le problème des enfants. Quand il en aurait la garde le week-end, il les emmènerait en balade avec d’autant plus de plaisir s’il s’agissait des deux petits derniers.
Le pays n’est pas grand et lui n’est pas très intelligent. Il ne peut pas s’échapper. Nous connaissons ses habitudes et il ne les changera pas, ça lui est impossible. C’est toujours pareil : il suffit de découvrir la voie qu’ils empruntent et de dresser une embuscade sur leur chemin, jamais ils ne s’en écarteront.
Il se voyait déjà en train d’essayer d’arracher l’hameçon de la gueule d’un poisson visqueux agité de soubresauts convulsifs et il frissonna. Il ne voulait pas faire souffrir un poisson. Il n’aurait pas dû autoriser Grijpstra à mettre un appât sur son hameçon. Il se pouvait très bien qu’en ce moment même il y eût un poisson près de l’appât, et qu’ouvrant démesurément sa stupide gueule, il s’apprêtât à avaler l’acier cruellement acéré. On ne devrait attraper les poissons qu’avec un filet, dans la limpidité d’une eau fraîche et scintillante, au large d’une île des tropiques. Avec des palmiers bien entendu, et aussi des filles couleur caramel vêtues de pagnes en peau de banane pour exécuter quelque danse exotique que des oiseaux de paradis accompagneraient de leurs battements d’ailes.
Les femmes gardent toujours les êtres et les choses qu’elles s’offrent.
L’angoisse et la rigolade ne vont pas très bien ensemble.
Il y a très peu de gens capables de toucher un homme entre les yeux à une distance de huit ou neuf mètres. Moi j’aurais du mal à faire mouche et pourtant je m’entraîne régulièrement. Parmi les gens que je connais, très peu auraient été capables d’accomplir cet exploit, surtout dans de telles conditions, en plein air dans un jardin. Vous êtes une tireuse d’élite et vous êtes aussi mathématicienne.
Les sports violents son généralement un moyen de libérer les tensions accumulées et les instincts refoulés. La passion des armes témoigne de tendances fortement agressives.