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Critique de Pavlik


"Les Maîtres des Dragons et autres aventures" est un recueil de quatre romans de Jack Vance, paru en 2004. Il est composé, outre des "Maitres des Dragons", des romans "Les langages de Pao", "Les Domaines de Koryphon", et "Un Tour en Thaérie". La présente critique s'intéresse au "Maîtres des Dragons"

Dans le cadre du challenge Jack Vance j'avais entamé le cycle de la "Terre Mourante" mais, déçu par les deux premiers tomes, je me suis réorienté vers la partie davantage sf de l'oeuvre de Vance, bien que celle-ci présente des frontières pour le moins poreuses entre ce genre et la fantasy.

"Les Maîtres des Dragons" est un roman assez court mais Vance réussit a y mettre en place un univers vraiment sympa et je commence à comprendre sa réputation de bâtisseur de monde à l'imagination fertile. Sur la planète Aerlith subsistent les restes de l'humanité qui, autrefois, dominait l'amas stellaire de l'étoile autour de laquelle gravite la planète. Une grande guerre contre les Basiques (des aliens reptiliens) a anéanti cet empire. Depuis lors ces derniers, à parti de la rougeoyante étoile Coralyne, mènent régulièrement des raides contre les deux principales communautés d'Aerlith : le Val Banbeck, la plus prospère, dirigée par Joaz Banbeck et la Vallée Heureuse menée par Ervis Carcolo. Notons que ces deux leaders ne s'apprécient guère et qu'une guerre chronique empoisonne les relations des deux groupes, depuis des décennies. Les raids des Basiques ont pour but de "prélever" des humains afin de les transformer en serviteurs ou soldats dociles. En observant le ciel, Joaz comprend que la planète des Basiques est dans une phase de sa révolution qui lui confère une relative proximité avec Aerlith et anticipe, bien qu'on n'est pas vu les Basiques depuis longtemps, une attaque imminente. Il essaye d'avertir Carcolo....

J'ai nettement préféré ce roman, à l'ambiance davantage sf vintage, voir science-fantasy, que le début du cycle de la "Terre Mourante". L'ensemble est rythmé, on ne peut pas dire que l'on s'ennuie. le mélange entre des élément purement sf (aliens, vaisseaux stellaires, lasers et armes thermiques) et d'autres plutôt fantasy (les dragons, les armes blanches et mousquets des humains) fonctionne bien car on comprend que les hommes ont connu un déclin technologique. L'ajout, aux deux communautés déjà mentionnées, de la secte des sacerdotes est intéressante et permet à Vance de mettre en lumière ses propres rapports à la religion, ce qui n'est pas sans rappeler le chapitre sur les Pèlerins dans "Cugel l'Astucieux". Je ne suis toujours pas vraiment emballé par la prose mais ce n'est pas ce qui me chagrine le plus.

En effet, certains défauts passent tout de même difficilement et je vais sans doute apparaitre redondant avec les récentes critiques d'Alfaric, sur le cycle de Tschaï, mais force est de constater que je le rejoins sur certains points

-Vance est réputé pour être misogyne et c'est vrai qu'il introduit, au début du roman, un personnage féminin qui ne sert strictement à rien, sinon à se faire rabrouer ou moquer par Joaz Banbeck.

-les principaux protagonistes (Banbeck et Carcolo) sont assez caricaturaux et Joaz se révèlent même, à la fin, carrément inhumain (certains diraient peut-être pragmatique) sans que cela ne se justifie (Alfaric dirait qu'il n'est pas sympathique du tout)

-l'univers, bien qu'intéressant, n'est finalement qu'à peine esquissé et on en ressort un peu frustré.

-les scènes de batailles sont assez mal rendues et un peu ennuyeuses.

Néanmoins, "Les Maîtres des Dragons" demeure un divertissement relativement agréable, même si on a du mal à se défaire de ce sentiment d'un travail prometteur mais, au final, bâclé.

PS
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