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Brigitte Mariot (Traducteur)Jean-Pierre Pugi (Traducteur)Arlette Rosenblum (Traducteur)
EAN : 9782207254301
800 pages
Denoël (18/11/2004)
4.12/5   13 notes
Résumé :
«Que ce soit en ce jour de l'été 1960 (ça l'était) où j'ai ouvert mon premier Jack Vance, ou en une quelque autre saison de cette insignifiante et avant-dernière année américaine de 1962, j'ai découvert dans cette œuvre une prose inégalée et la poésie de la science-fiction, me condamnant alors, non seulement à tenter d'écrire un jour dans le même domaine que ce Maître des Dragons, mais aussi à essayer de jouer les notes simples dont ce maestro faisait de si parfaits... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le maitre des dragons

Jack Vance Les maitres des dragons et autres aventures

Ce volume contient :
Les langages de PAO
Les maîtres des dragons
Les domaines de Koryphon
Un tour en Thaérie

4 romans qui sont sans rapports les uns avec les autres mais qui nous plongent dans ce qui se fait de mieux dans le dépaysement culturel en science-fiction .
Des récits aux très grandes qualités .
Des univers très soignés et variés avec des intrigues subtiles qui reposent sur un substrat complexe et riche .

Des personnages bien posés qui posent des questions de grande envergure généralement.

Un seul regret .. c'est des récits " isolés ".
Il est regrettable que Vance n'en a pas fait des cycles ..
Surtout ( selon moi ) Les domaines de Koryphon et un tour en Thaérie ! : qui sont ( toujours selon moi ) comparable au cycle de tchai !
Décidément et encore une fois : le seul reproche que l'on puisse faire à ces récits : c'est que l'auteur ne leur ait pas donné de suite .

Un reproche néanmoins à l'éditeur :
Il ne se donne pas la peine de mentionner le détail des oeuvres que contient ce recueil ..
les recommandations de dan Simmons sont appréciables mais le lecteur aurait apprécié de savoir le contenu du bouquin en vue de l'acheter ( surtout en ligne )
La moindre des choses en somme .

Bref une excellente ballade très représentative du meilleur de Vance en ( SF ) avec ici des textes qui se situent dans le genre SF mais qui pour certains sont délicieusement à la lisière de la fantaisie ...

Les langages de Pao :
Un bon moment de distraction ...
Fidel au projet général de l'oeuvre de Vance ... ce roman est une ballade et un vrai voyage dans des civilisations étrangères .
L'intrigue mobilise la politique .. la guerre ... la paix .. la conquête .. La résistance ...l'oppression ...
On reproche parfois à ce roman de proposer des personnages légers et de s'appesantir un peu trop sur des données ethnologiques !
Effectivement c'est un livre très dépaysant qui à ma première lecture ( et aux suivantes ) ne m'a pas déplu parce que c'est plaisant et parce que le lecteur prend la route .
Par contre ce texte est encensé par la critique non pour ses qualités indéniables ( dépaysement ... ) mais parce qu'il serait une réflexion profonde sur les rapports qui existent entre linguistique et psychosociologie et il constituerait un roman qui reposerait avec pertinence sur la psycholinguistique !
Personnellement je suis convaincu que Vance n'en demandait pas tant .
A la lecture du roman on se rend compte que Vance souhaitait simplement sensibiliser à ce sujet tout en restant très accessible à son lectorat .
De ce fait le lecteur n'a rien à redouter ou aurait tort de trop espérer d'un prétendu soubassement scientifique trop prononcé de ce roman .
Car de psychosociologie il est effectivement question : mais excessivement superficiellement .
Je dirais même que l'auteur ne fait que poser des questions ( des bonnes ) mais , sans y répondre .
Les choses restent en effet sur le plan du naïf et du distrayant et c'est agréable et bien plaisant tel quel .
La véritable question serait peut-être de savoir à quel point les pacifistes sont pacifiques et à quel point le pacifisme est soluble ou non dans la manipulation et dans la double contrainte .
Bon , mais de ce point de vue aussi le roman n'est toujours pas une thèse de troisième cycle ....
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Au début des années 2000, on assiste à une vague de retraductions et de rééditions de romans de Jack Vance. Participant au mouvement, les éditions Denoël publient deux omnibus de romans de l'auteur aux traductions remaniées. Les Maîtres des Dragons et Autres Aventures est l'un d'eux.

L'ouvrage collecte quatre romans :
* Les Langages de Pao (1958)
* Les Maîtres des Dragons (1962)
* Les Domaines de Koryphon (1974)
* Un Tour en Thaérie (1976)
Pourquoi ceux-là ? Une logique sous-tend-elle ce choix ? Je crois que je ne le saurai jamais (et, vous me direz, on s'en fiche).

Toujours est-il qu'ils ont en commun d'ouvrir des fenêtres sur les mondes de l'Aire Gaïane, une partie de la Voie Lactée colonisée par l'homme. Un sentiment de petitesse devant les éons qui ont dû nécessiter ce déploiement humain baigne les récits, car les planètes ont été le théâtre de plusieurs vagues de colonisations humaines et ces hommes évoluent étrangement, dans leur physique, dans leurs rapports sociaux, dans leur rapport aux écosystèmes.

Pourtant, le héros est toujours immédiatement identifiable à un américain de la fin du 20ème siècle, même si Jack Vance lui attribue parfois des moeurs curieuses. C'est toujours un homme (les femmes ont peu de place dans l'oeuvre de Jack Vance), souvent seul ou qui s'isole. C'est souvent quelqu'un qui cherche à se venger, quelqu'un qui cherche à progresser dans la société ou à s'emparer d'un pouvoir qui seul le mettra à l'abri de l'adversité qui veut l'éliminer. Et quand il atteint ce pouvoir, il le pratique seul, en maître absolu mais pas forcément en tyran. le héros vancien veut se placer au sommet de la chaîne alimentaire et tirer les ficelles afin d'éviter d'être lui-même croqué, quitte à provoquer d'attristant dommages collatéraux. Je pense qu'il aurait bien apprécié l'impérialisme américain.

Le point fort de ces romans réside dans l'exploration de cultures exotiques, de planètes surprenantes ; dans les fabuleux voyages sur canapé que Jack Vance nous fait vivre.
Le point faible est dans la pénétration quasi absente dans la psychologie de ses personnages. Il est quasiment impossible d'éprouver de l'empathie pour eux. S'ils nous attraient, c'est pour des raisons plus intellectuelles qu'émotionnelles. Jack Vance est une sorte d'anti David Gemmell sur ce point.
Je lis cet auteur depuis plus de trente ans, et je me rends compte qu'en vieillissant, j'ai un peu plus de mal à me passer des émotions chez un personnage. Autrefois, la matrice mathématique à travers laquelle j'appréhendais le monde vibrait de plaisir à la lecture de Vance. Je vibre encore aujourd'hui mais je suis moins monomaniaque scientifique. Il manque quelque chose.

De ces quatre récits, les deux derniers sont sans conteste les meilleurs. Je crois que dans les années 1970, Jack Vance est au sommet de son art.
J'ai mis deux ans pour finir cet omnibus, séparant chaque roman par des mois d'autres lectures. J'ai publié un billet sur la fiche Babélio de chaque roman, pour ceux qui sont intéressés. Et je suis loin d'en avoir fini avec Jack Vance. Nonobstant ce que je vous ai dit plus haut à propos du manque, je continue à être titillé chaque fois que mon regard croise un Vance que je n'ai pas lu ou que j'ai lu et adoré.
Jack Vance m'accompagnera jusqu'à la fin, j'en suis sûr.
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"Les Maîtres des Dragons et autres aventures" est un recueil de quatre romans de Jack Vance, paru en 2004. Il est composé, outre des "Maitres des Dragons", des romans "Les langages de Pao", "Les Domaines de Koryphon", et "Un Tour en Thaérie". La présente critique s'intéresse au "Maîtres des Dragons"

Dans le cadre du challenge Jack Vance j'avais entamé le cycle de la "Terre Mourante" mais, déçu par les deux premiers tomes, je me suis réorienté vers la partie davantage sf de l'oeuvre de Vance, bien que celle-ci présente des frontières pour le moins poreuses entre ce genre et la fantasy.

"Les Maîtres des Dragons" est un roman assez court mais Vance réussit a y mettre en place un univers vraiment sympa et je commence à comprendre sa réputation de bâtisseur de monde à l'imagination fertile. Sur la planète Aerlith subsistent les restes de l'humanité qui, autrefois, dominait l'amas stellaire de l'étoile autour de laquelle gravite la planète. Une grande guerre contre les Basiques (des aliens reptiliens) a anéanti cet empire. Depuis lors ces derniers, à parti de la rougeoyante étoile Coralyne, mènent régulièrement des raides contre les deux principales communautés d'Aerlith : le Val Banbeck, la plus prospère, dirigée par Joaz Banbeck et la Vallée Heureuse menée par Ervis Carcolo. Notons que ces deux leaders ne s'apprécient guère et qu'une guerre chronique empoisonne les relations des deux groupes, depuis des décennies. Les raids des Basiques ont pour but de "prélever" des humains afin de les transformer en serviteurs ou soldats dociles. En observant le ciel, Joaz comprend que la planète des Basiques est dans une phase de sa révolution qui lui confère une relative proximité avec Aerlith et anticipe, bien qu'on n'est pas vu les Basiques depuis longtemps, une attaque imminente. Il essaye d'avertir Carcolo....

J'ai nettement préféré ce roman, à l'ambiance davantage sf vintage, voir science-fantasy, que le début du cycle de la "Terre Mourante". L'ensemble est rythmé, on ne peut pas dire que l'on s'ennuie. le mélange entre des élément purement sf (aliens, vaisseaux stellaires, lasers et armes thermiques) et d'autres plutôt fantasy (les dragons, les armes blanches et mousquets des humains) fonctionne bien car on comprend que les hommes ont connu un déclin technologique. L'ajout, aux deux communautés déjà mentionnées, de la secte des sacerdotes est intéressante et permet à Vance de mettre en lumière ses propres rapports à la religion, ce qui n'est pas sans rappeler le chapitre sur les Pèlerins dans "Cugel l'Astucieux". Je ne suis toujours pas vraiment emballé par la prose mais ce n'est pas ce qui me chagrine le plus.

En effet, certains défauts passent tout de même difficilement et je vais sans doute apparaitre redondant avec les récentes critiques d'Alfaric, sur le cycle de Tschaï, mais force est de constater que je le rejoins sur certains points

-Vance est réputé pour être misogyne et c'est vrai qu'il introduit, au début du roman, un personnage féminin qui ne sert strictement à rien, sinon à se faire rabrouer ou moquer par Joaz Banbeck.

-les principaux protagonistes (Banbeck et Carcolo) sont assez caricaturaux et Joaz se révèlent même, à la fin, carrément inhumain (certains diraient peut-être pragmatique) sans que cela ne se justifie (Alfaric dirait qu'il n'est pas sympathique du tout)

-l'univers, bien qu'intéressant, n'est finalement qu'à peine esquissé et on en ressort un peu frustré.

-les scènes de batailles sont assez mal rendues et un peu ennuyeuses.

Néanmoins, "Les Maîtres des Dragons" demeure un divertissement relativement agréable, même si on a du mal à se défaire de ce sentiment d'un travail prometteur mais, au final, bâclé.

PS
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- AÉE est le sigle de l'Association pour l’Émancipation des Erjins. Je ne voudrais pas que vous nous taxiez de sensiblerie, mais nous luttons contre une injustice flagrante: l'asservissement d'êtres doués de raison. Valtrina, qui a des serviteurs erjins, fait partie de nos cibles et nous avons bon espoir de l'envoyer croupir en prison. A moins qu'elle ne fasse amende honorable et n'affranchisse ses esclaves.
- Ah! Il faudrait pour cela remplir deux conditions... non, trois! Premièrement, que vous me prouviez que Sim et Slim sont autre chose que des animaux savants. Deuxièmement, que mes deux beautés noires et moutarde souhaitent être émancipées. Et troisièmement, que vous leur trouviez des remplaçants aussi dociles, stylés et disponibles.
("Les Domaines de Koryphon")
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L'enfant né dans une famille eiselienne contracte une dette de naissance qui doit un jour ou l'autre être remboursée à ses parents. Les bâtards estiment avoir de la chance. Ils ne sont pas redevables de cette dette de naissance. L'enfant fugitif qui se prétend bâtard afin d'échapper à sa dette de naissance est loin d'être une exception. Une fois adulte, l'enfant doit entretenir ses parents s'ils sont dans le besoin. Toutefois, si les parents sont malades, séniles ou représentent simplement un trop lourd fardeau financier, le fils ou la fille a la possibilité de les soumettre à l'euthanasie.
("Un tour en Thaérie")
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-Alors, vous possédez des armes ?
Les doux yeux bleus du sacerdote parurent abattus. Dissimulation ? Lassitude ? Joaz réitéra sa demande.
-Oui, lâcha le sacerdote. Ses genoux fléchirent, mais il se redressa avec fermeté.
-Des armes de quelle sorte ?
-Diverses et variées. Des projectiles, des cailloux, par exemple. Des armes perforantes, des bâtons pointus, par exemple. Des armes tranchantes et coupantes, des ustensiles de cuisine, par exemple [...]
-Assieds-toi, repose-toi, le pressa Joaz. Ton inventaire m'intéresse, mais son efficacité me semble discutable.
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Une personne issue de la tradition paonaise héritait d'une insensibilité envers la souffrance humaine - attitude qui relevait, non de la froideur, mais d'une compréhension intuitive du destin. Pao était un monde à forte densité de population, et les catastrophes touchaient automatiquement un très grand nombre d'individus. Ainsi, un Paonais se laissait attendrir par l'état critique d'un oiseau à l'aile brisée, alors qu'il restait insensible à la disparition de dix mille personnes emportées par un raz de marée.

("Les Langages de Pao")
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-- Il suffit. Laquelle de ces suppositions - ou une autre que tu n'as pas encore divulguée - considères-tu comme la plus vraisemblable ?
-- Aucune."
Joaz haussa de nouveau un sourcil. "Comment justifies-tu cela ?
-- Étant donné qu'aucun nombre précis de suppositions ne peut être avancé, le dénominateur de tout rapport de probabilités est variable et le concept global n'a plus aucun sens d'un point de vue arithmétique."
("Les Maîtres des Dragons")
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Vidéo de Jack Vance
Extrait du livre audio « Madouc, Lyonesse, T3 » de Jack Vance, traduit par E.C.L Meistermann et Pierre-Paul Durastanti, lu par Marvin Schlick. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/madouc-9791035410391/
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