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Critique de Renatan


« L'important, c'est d'arriver. Peu importe la durée du voyage »

Sors ton Kanuk et tes bottes à poil, tes mitaines et ta tuque, direction le 66e parallèle de latitude nord du cercle polaire arctique. Douillets s'abstenir…

J'ai ce goût de l'Alaska, du Nunavut et du Grand Nord. Eh oui... Pourquoi me regardez-vous de travers? Parce que tu n'en as pas assez de la neige cinq mois par année, à moins 40, qu'on me dit? Mais non, la neige pour moi, c'est comme un grand poème d'amour. Les flocons dansent dans le ciel, s'épanouissent dans la chute et viennent mourir sur ta joue. C'est pas romantique ça? Je suis une femme d'hiver, née un jour de tempête de neige, en plein coeur d'un janvier frileux. C'est sans doute ce qui a forgé en moi ce goût passionné des extrêmes. Une attirance vers ces bouts de monde à la Sepulveda et Tesson, version sud, version est. Un désir, plus fort que la rage encore, de vivre en harmonie avec la nature sauvage, d'escalader les montagnes ou les pics glaciers, ailleurs qu'au mur d'escalade de la rue du Vieux-Port. Ce goût des aiguilles de pin qui tapissent le sol et l'odeur du feu de bois qu'on regarde s'éteindre jusqu'à la dernière braise. Ce décor figé dans la glace et pour lequel je fonds d'amour…

« La quinzaine de petites tentes luisaient dans la nuit claire, comme des lanternes éclairées de l'intérieur et disposées sur le sol en prévision d'une cérémonie secrète. L'ensemble évoquait un village d'êtres féeriques, tout droit sortis d'une vieille légende. Un voyageur aurait douté de sa réalité... »

Nicolas Vanier, lui, n'a pas peur du froid. Passionné du Grand Nord québécois, il a suivi les traces des Indiens montagnais, puis traversé la péninsule du Labrador, guidé par ses chiens de traîneau et accompagné de ses loups. Il a vécu dans une cabane des Rocheuses et de la Colombie-Britannique, puis parcouru le Yukon jusqu'en Alaska. Voyagé face au vent dans les forêts glacées de Sibérie. Descendu des rivières en radeau de sapin et en canoë jusqu'au détroit de Béring. C'est un voyageur de l'extrême. Extrêmement passionné, infiniment passionnant.

Serguei, 17 ans, est ému par le spectacle d'une louve jouant avec ses petits. de la lueur qui éclaire ses yeux, à la vue du spectacle, il est conscient de violer les lois de son peuple nomade. Pire encore, comme futur chef, il doit les abattre. Il refuse. Rejeté de son clan, il devra survivre seul avec ses « loups », en pleine Sibérie. Les destins se croisent, car le jeune Ohio du « Chant du Grand Nord », 15 ans, sera aussi chassé de son peuple pour les mêmes raisons. Il a refusé de respecter les traditions de sa tribu Nahannis et partira avec ses Huskies. Tous deux sont allés au bout de leurs convictions. Ils ont choisi une vie en solitaire à la mort de leurs plus fidèles compagnons. Leur destin a basculé du jour au lendemain. Et jamais ils ne se sont retournés pour regretter.

« À force de parler à ses loups, il avait l'impression de les entendre lui répondre. Il lisait dans leurs yeux la moindre interrogation, la plus petite peur. Surtout, il y reconnaissait la confiance absolue et permanente qu'il avait fini par conquérir, au prix du renoncement ultime, celui auquel nul être humain n'avait consenti avant lui. L'abandon de tout ce qui, jusque-là, avait fait de lui un homme parmi les hommes. »

Je poursuis mes lectures de Vanier, un peu pour me rappeler les igloos de mon enfance et les gros bonhommes de neige avec un foulard autour du cou. Beaucoup pour ces odeurs de bois dans la cheminée. Énormément, rien que pour sentir la neige qui fond sur la langue. Extrêmement, comme un souvenir de bouts de doigts gelés et d'orteils qu'on ne sent plus. Passionnément, pour toutes les batailles de boules de neige auxquelles je suis imbattable (sourire). Finalement, à la folie, pour le plaisir de boire un grand chocolat chaud avec des guimauves qui flottent à la surface... Miam! Sans oublier les queues de castor au Nutella. Mortel...

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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