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Critique de l-ourse-bibliophile


Après deux livres – dont le purement génial Sukkwan Island – dans le décor glacial de l'Alaska, Impurs nous plonge dans la chaleur étouffante, éblouissante de la Californie. Ce sera le théâtre du déchirement d'une famille. Galen, 22 ans, se veut végétarien, bouddhiste et recherche la transcendance et un détachement du monde trivial. Fâcheusement, il est, d'une part, très attaché (plus ou moins volontairement) à sa mère, Suzie-Q, une femme excentrique et égoïste et, d'autre part, obsédé par le sexe et par Jennifer, sa jolie – et tout aussi sadique – cousine.

On comprend vite que les relations dans la famille – à compléter avec une grand-mère à moitié amnésique et Helen, mère de Jennifer et tante de Galen, une femme envieuse – vont être tendues : un passé meurtri par la violence du père et perverti par des non-dits, un héritage convoité et un favoritisme pour Suzie-Q au détriment d'Helen. Leurs liens sont tordus, glauques et malsains : pleins de haine et de rancoeurs entre Galen et sa mère d'une part et entre les duos Suzie-Q-Galen et Helen-Jennifer de l'autre, mais aussi emplis d'érotisme incestueux entre Galen et sa cousine. Tout un programme…

L'histoire se divise en deux actes (le premier se déroule avec tous les membres de la petite famille, le second est un face-à-face entre Galen et sa mère), mais le roman entier est haletant en dépit des délires mystiques de Galen dans la seconde partie. On voit Galen, ce personnage qui sombre mais qui apparaît dès le début comme étant plutôt déséquilibré, s'enfoncer jusqu'au point de non-retour. David Vann nous plonge dans la folie de ce jeune homme qui trouve son ennemi en sa propre famille. La tension monte doucement jusqu'à un échange dramatique et terriblement prenant entre la mère et son fils, point de rupture du roman.

Les points négatifs pourraient être quelques répétitions (mais insuffisantes pour générer des longueurs) et une fin qui m'a quelque peu laissée sur ma fin au premier abord. Toutefois, après réflexion, je la trouve appropriée et réaliste.

Si le meilleur reste pour moi Sukkwan Island, David Vann signe là un roman coup de poing qui accroche dès la première ligne. Si elle m'a captivée, cette tragédie familiale plutôt glauque m'a bien remuée par le malaise qu'elle distille.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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