Le couple de Solène vole en éclat, ou plutôt, il s'est tout simplement désagrégé sans qu'elle y prenne garde. Résultat, la magistrate si sûre d'elle au prétoire s'enfonce tout doucement dans la dépression tandis que son ex-mari, peintre incompris, loge sur les trottoirs où il fait la manche. C'est Juliette, une jeune femme vive et enjouée malgré les difficultés de la vie, qui sera le catalyseur de leur renaissance à tous les deux.
L'idée fondatrice du roman est vraiment intéressante; c'est d'autant plus dommage que ce roman soit si court. En effet, on lit plutôt une longue nouvelle et dans ce format, il n'est pas possible d'exploiter autant de sujets que ce que l'autrice veut y mettre. En pagaille, on a la déliquescence d'un couple, la chute sociale, la dépression, les SDF, les enfants nés sous X, les réfugiés de Calais, la maltraitance infantile, l'alcoolisme, la part d'ombre tapie en chacun de nous. Ca fait vraiment beaucoup, beaucoup et donc trop. Parce que tout est frôlé, effleuré, et donc le tout dégage un sentiment de superficialité, laissant même certains points de l'intrigue dans le flou, alors que chaque problématique aurait pu faire l'objet d'un roman à elle toute seule.
Le choix volontaire d'un format court oblige l'auteur à sélectionner les thèmes qu'il veut vraiment exploiter. Ce n'est pas le cas ici où l'autrice n'est vraisemblablement pas parvenue à choisir. Bien sûr qu'on sent où elle veut en venir et le message qu'elle veut faire passer, voire les messages parce que là aussi par moment on hésite entre la résilience (très à la mode), la société de consommation (très à la mode), le regard de l'être humain sur ses congénères moins bien lotis que lui, la balance entre bonne et mauvaise conscience, la réflexion autour de l'altruisme qui peut-être n'existe pas...
De plus, les personnages n'ont pas le temps de prendre toute leur ampleur. Une fois qu'on les a rencontrés, on peine à les comprendre en dehors de leur apparence et on doit déjà les quitter.
Bref, ça foisonne d'idées, bien souvent de bonnes idées, mais j'ai trouvé que l'ensemble n'était pas abouti.
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Ce livre à d'immenses qualités, à commencer par l'idée de l'histoire, qui sort des sentiers battus, et propose le point de vue de trois personnages qui évoluent grâce ou non à l'autre, et qui sont liés tous ensemble. En soit, c'est plutôt intéressant, on voit ce qu'il se passe, on découvre leur lien, et comment chacun aide l'autre sans le savoir, ou se descend. Mais si l'écriture est poétique, très bien tourné, j'ai trouvé qu'il y avait trop d'exclamations, trop de points d'exclamation qui venaient déranger ma lecture et rendait le tout superficiel.
Le style était adapté au roman choral, mais donnait parfois l'impression d'en faire trop. Ensuite, les personnages sont vraiment développés. Aucun ne m'a plu subjectivement parlant, mais il n'empêche qu'ils étaient développés et intéressants. On sentait leur développement, leur lien, etc.
J'ai bien aimé, mais sans plus, et je trouve vraiment qu'à force de lecture, le tout devient un peu redondant et ennuyeux, voire longuet. Et c'est dommage, parce que l'idée était bonne, le tout aussi, mais au bout d'un moment, on se lasse de l'écriture, des personnages, et de ce qui s'y passe.
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J'ai déposé les armes et notre vie amoureuse s'est arrêtée là, non pas comme un naufrage en pleine tempête, mais plutôt comme une noyade. Pas de fracas, juste l'amour emporté par les eaux...
Dans la vie, on tire des fils, on essaie de tisser une trame et parfois ça fait des noeuds, la vie parfois ça bouloche.