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Critique de Sachenka


Mon bel oranger, c'est le genre de livre que je regrette ne pas avoir lu quand j'étais tout petit. Il est évident qu'il aurait trouvé une résonnance en moi et que j'en aurais chéri longtemps le souvenir. Mais bon, même adulte il a réussi à me toucher. En effet, qui ne peut s'émouvoir du sort de Zézé, ce jeune garçon de cinq ans, intelligent mais livré à lui même dans un quartier pauvre du Brésil. Il peut trouver un certain réconfort auprès de sa soeur Gloria mais surtout auprès d'un petit pied d'oranger qui pousse rapidement. On trouve les amis qu'on peut quand on souffre de la solitude ! Et que confie-t-il au juste ? Les brimades répétées et injustifiées qu'il subit, la faim, le monde des adultes qu'il ne comprend pas, etc. Son grand frère Totoca lui apprend bien certaines choses de la vie mais ça ne saurait suffire.

Dans ce récit à saveur autobiographique, José Mauro de Vasconcelos livre les souvenirs, les secrets, les états d'âme, les espoirs et les craintes du petit garçon qu'il a été il y a plusieurs décennies. Son témoignage prend des airs de roman d'apprentissage qui peut convenir à tout un chacun. Parfois comique, parfois dramatique, toujours juste. Et la plume de l'auteur brésilien y est pour beaucoup car, si son écriture est légère (malgré les thèmes difficiles abordés), une poésie certaine s'en dégage. Elle réussit à atténuer la misère environnante et à transformer le quotidien en un jeu merveilleux.

On pourrait croire qu'il n'y a pas vraiment d'intrigue à cette oeuvre, qu'il ne s'agit que d'une suite de péripéties sans lien les unes avec les autres. Mais c'est faux ! C'est qu'il faut attendre à la toute fin pour les voir converger magistralement. L'oranger dont le jeune Zézé s'occupe (qu'il entretient et auquel il parle), son inscription à l'école, ses relations qu'on pourrait croire peu affectueuses avec les membres de sa famille, ses démêlés avec le Portugâ, son amitié avec lui qui s'est développée, etc., des fils les ramifient. Et si, malgré tout, certaines semblent péripéties semblent peu contribuer à l'intrigue, c'est qu'elles aident à mieux comprendre Zézé, ce garçon précoce confronté à des problèmes qui le dépassent… ou tout simplement parce que c'est de jolis passages. A-t-on vraiment besoin d'une raison supplémentaire ?

La finalel est un peu mieilleuse et larmoyante mais on pardonne aisément toute effusion de sentiments quand ils sont sincères. Que ne serait l'enfance sans les élans de tendresse et les manifestations d'amour ? Mon bel oranger est un roman classé en littérature jeunesse mais je le recommande à tous.
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