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Citations sur Canicule (24)

Pas vrai ! Pas vrai que ça puisse exister ! Tant d'argent à la fois! Même pas des billets ordinaires! Des coupures à trois zéros ! Toutes rangées. Épinglées. Des liasses. Et aussi des George Whachintone, général et homme politique assez connu ( comme le vérifiera plus tard Chim en ayant recours à son dico) Des dollars en pleine Beauce dans son dictionnaire).
Incroyable, c'était incroyable ! Des picaillons pour toute la vie. Chim en revient pas. En revient vraiment pas!
Assis sur son cul, plein soleil, les jambes écartées, la terre autour de lui, le sac de nylon d'un côté et celui en toile écrue de l'autre, il plonge et replonge son bras dans les profondeurs du trésor. Chaque fois, c'est des millions qui remontent. Pleines poignées. Plus que dans aucun film qu'il ait jamais vu!
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Quatre-vingts centimètres de profondeur. Le trou : largement de quoi contenir le sac de nylon. Il l'a volé tout à l'heure aux deux campeuses installées à la corne du bois. Le seul bois à la ronde.
Dedans, il a glissé le sac de toile grise. Le sac qui lui vaut d'avoir toute la meute après lui.
Les flics et les autres.
Il a un regard furtif du côté du bois. Les deux tentes semblent fermées. Le camp est désert. Ses yeux inquiets dérivent plus loin. Ils se posent à nouveau sur la ferme.
Trapue, repliée sur elle-même, fortifiée presque, elle n'offre que peu d'ouvertures du côté plaine.
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Cobb lève la tête. Il voit l'ombre de l'autre qui se ramasse. Chat-tigre et compagnie. Et puis d'un coup :
— A glinglin ! il gueule, Jésus. A zamais ou en enfer ! Si zé meurs, c'est là qué zé vous attends !
Et y saute, l'enfoiré. Trois étages de vide. De quoi rester stropia pour toute sa vie.

Instinctivement, Cobb se rejette en arrière. Un coup de reins, il a poussé la porte derrière lui.
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Dehors, l'asphalte fond sous les pas des policiers.
Jo Rojinski regarde Brambilla. Il fait un geste compassé pour ouvrir un bouton de plus à sa chemise. Il promène son index à l'intérieur de son col pour essuyer sa transpiration.
— Combien de temps qu'on marche sur le même trottoir, Ray ?
Brambilla ne répond pas. Il marche.
— Une sacrée paye ! Bientôt quinze ans, je dirais, égrène Rojinski. Ça en fait des journées de planque !
Ils font quelques pas côte à côte.
— Ça en fait ! répète Rojinski. On a vu du chaud. Et on a vu du froid. De la neige et de la pluie. Mais un soleil pareil sur ce putain de ciment, c'est sûrement ce qu'il y a de pire, Ray. Non ? Hein ? Tu ne trouves pas ?
Brambilla ne répond pas. Il émiette une cigarette pour ne pas fumer. Rojinski consulte sa montre.
— Ha ! Il faudrait que j'aille appeler ma femme, dit-il. Tu connais Nelly. Elle aime savoir où j'en suis.
Brambilla marche. L'asphalte fond. Rojinski dit :
— T'aimes bien Nelly, toi, non ? Ray ? Hein ? Vous vous entendez bien, j'ai l'impression.
Brambilla ne répond pas. Les deux flics marchent en plein soleil. De temps en temps, des voitures fantômes avec des croix de lumière sur les chromes glissent au carrefour.
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Comment expliquer ?
A cette minute même, Cob lutte pour chasser de son esprit la douloureuse impression d'être tombé dans un traquenard. Sans doute la sensation d'étouffement que procure cette architecture-piège. Nulle générosité dans ce casernement rural. Et, à part deux ou trois meurtrières à la paupière lourde, pas le moindre regard accordé au monde des autres. Au bout de la plaine, la vie.
Et ici, entre ces tenailles qui parenthèsent l'espace, juste la perspective d'une concentration inévitable, un creuset où toutes les folies, toutes les déraisons, doivent immanquablement éclore, ronger et lanciner le coeur des hommes.
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Il aborde une zone de lumière crue. Il gagne l'angle d'un bâtiment crépi. Il découvre l'immense cour en U. Toutes les fenêtres tournées vers l'intérieur. En Beauce, les secrets sont bien gardés.
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L'ombre du hangar mange la silhouette du fuyard. Il s'appuie à un pilier. Au travers de la structure métallique, il voit s'éloigner l'hélicoptère. Le danger.
Il récupère son souffle. Son cœur reprend sa place.
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L'hélicoptère surgit au bout de la plaine. Cockpit aux yeux qui cherchent, l'appareil rase-motte l'argile rouge. Trace. Glace. Menace. Il renifle les routes, escalade les champs, sonde les talus. Brasse, passe, chasse. Son ombre multigire fait le gros dos par-dessus le fossé où se cachait Chim.
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Cours ! Hache ton souffle ! Une forge dans ta poitrine, cours, Cobb ! Poussière, insectes, air torride, l'homme-cible court pour sa vie. Liberté, liberté ! A tord-chevilles, à travers tout, rebondit, titube, repart, l'homme aux vêtements de noce halète, éclate et dévale.
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Enfant, il ressentait déjà cette sensation étrange. Vitale. Quand il avait très peur, le soir. Il se souvient. Ses oreilles bougeaient vers l'arrière. Comme un sens oublié.
Et là, maintenant, il se retourne. Il se retourne, les yeux mi-clos, face à la lumière qui l'attrape et l'aveugle. Il respire. Il bloque ses poumons. Il écoute.
Il écoute.
Infime comme un tic-tac intérieur, puis, plus grave que le grésillement de l'électricité dans les câbles survoltés, un bruit flip-flappe vers lui.
Aussitôt, Cobb bouge. Droit devant lui, il bouge vers le couvert. A deux cents mètres, l'abri le plus proche.
Au bout du sentier : la ferme.
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