La vertu a été nouée au crin sur mon front. Il m'a été donné le pouvoir de voler sans ailes.
De la pointe de mes oreilles au flot de ma queue, l'appel bédouin résonne dans ma gorge et dans mes yeux. Oh, merveille, avec les nuages flottants, je dérive dans les cieux enflammés de soleil.
Oh, quels feuillages d'émeraude ombrent cet oued, silencieux, hormis le tintement des clochettes des chameaux. En avant se trouve l'enclume du diable, et un chemin fulgurant vers l'enfer. Intrépides, mes esprits s'élèvent car j'ai respiré le vent au parfum salé d'Aqaba.
A nouveau je dois galoper à travers les flots, car l'appel de la marée montante est un appel furieux et un appel clair qui ne peut être ignoré.
Aux sources Andines je glisse, caressant les cumulus de mes ailes de condor ourlées de neige ou du simple flot de ma crinière.
La courbure de mon cou enflammé par le feu de mon oeil fut la glorieuse figure de proue d'où Le Cid poussa son cri de guerre espagnol