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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sonderkommando : équipes spéciales chargées par les SS de vider les chambres à gaz et de bruler les corps des victimes , avant d'etre éliminées à leur tour au bout de quelques mois .
Shlomo Venezia a longtemps tu son calvaire éprouvé à Auschwitz-Birkenau . Etreint , tout d'abord , par ce sentiment assez paradoxal d'en avoir été l'un des rares survivants là ou tant d'autres avaient péri . Puis , à cela , s'ajoute une culpabilité abyssale qui le taraude , sorte de réminiscence cancéreuse du quotidien , ultime cadeau empoisonné d'un passé obsessionnel offert à ce rescapé rongé par la sensation viscérale d'avoir participé activement à l'extermination des siens .


Préfacé laconiquement par Simone Veil , symbole représentatif s'il en est de cette sombre période , ce livre est passionnant à bien des égards car , de façon directe dénuée de tout pathos , il nous instruit un peu plus sur la barbarie nazie en nous détaillant par le menu ce que furent les Sonderkommando . Contrairement à la Vie Est Belle d'un Roberto Bénigni extatique , ce bouquin n'est qu'un long cauchemar spectral qui hante inlassablement ses principaux acteurs de jour comme de nuit !

Un document historique passionnant ! Béatrice Pasquier retranscrit fidelement les différents entretiens qu'elle a pu avoir avec Shlomo Venezia pour mettre l'accent sur la déportation et l'extermination des Juifs de Grece , but ultime et avéré de la Shoah , n'en déplaise à certains révisionnistes , pseudos historiens auto proclamés mais véritables et fiers représentants d'une droite aussi extreme qu'inutile...

Une enfance pauvre à laquelle succedera l'exode forcé de tout un peuple vers de prétendus camps de réhabilitation . Arbeit macht frei : le travail rend libre pouvait-on lire en y pénétrant . Treblinka , Sobibor ,Buchenwald , Dachau , Stuthoff , Chelmno...autant de noms éructés comme une gifle à l'histoire . Pour Shlomo , ce sera Auschwitz-Birkenau . de constitution robuste , il intégrera , des son arrivée , les Sonderkommando , échappant ainsi aux chambres à gaz mais devenant alors un " collaborateur " bien involontaire de la solution finale ! Assigné désormais aux crématoires , il connaitra la double peine , sorte d'enfer dans l'enfer ! Son travail , son tourment : assister jour apres jour à l'éradication de ces familles décimées par le ziklon B au prétexte d'une douche bienfaisante . Complice bien accidentel de ses bourreaux , il accompagnera journalierement ces sursitaires souvent conscients de ce qui les attendait , les aidant à se déshabiller , les calmant , les rassurant tout en sachant pertinemment qu'ils vivaient là leurs derniers instants ! le gaz ayant éffectué sa triste besogne mortifere , il était alors temps de récuperer cheveux , peau et dents en or , la machine Allemande pratiquant le recyclage morbide à l'envie...Puis derniere étape essentielle au processus exterminatoire , ces fours crématoires qu'il fallait nourrir sans faillir , H 24 , et qui crachaient inlassablement leurs fumées de cendres , vestiges d'autant de vies désormais rayées de la surface terrestre . Pas de témoins, pas de corps , pas d'Histoire : tel était le plan mondial d'une Allemagne ayant élevé le pogrom au rang d'institution !
Sans grandiloquence aucune , Shlomo décrit la faim , le froid , la déshumanisation . Ses reperes familiaux ont explosé . Sa foi en l'humain vacille un peu plus chaque jour . L'on assiste à une lente mais inexorable descente aux enfers dont l'épilogue , il le sait , n'est autre qu'une derniere douche ou une balle dans la tete .

Un récit glaçant , dérangeant , à la limite de l'insoutenable tant les détails affluent . A noter la justesse et l'honneteté d'un calvaire retranscrit sans aucun ajout . Shlomo parle uniquement de ce qu'il a vu et fait . Aucune supputation , aucune supposition ! du factuel dans toute son horreur ! Pour venir asseoir un peu plus le quotidien de ces pourvoyeurs de mort , il y a été judicieusement inséré quelques dessins au lavis et à l'encre de chine de David Olere , qui tout comme Shlomo fut l'un des rares rescapés du terrible camp d'extermination d' Auschwitz-Birkenau .

Sonderkommando , le nouveau visage de la bestialité Hitlerienne...
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Le témoignage de Shlomo Venezia prend toute sa valeur lorsque l'on sait qu'il est un des rares survivants des Sonderkommandos d' Auschwitz-Birkenau encore vivants . Les membres des « équipes spéciales » étant régulièrement « liquidés ».
Ces hommes étaient les ultimes témoins du processus d'extermination.
Il était prévu qu'aucun ne survivrait. Shlomo à vu, à touché, a sentit , a vécu au contact de la mort. Elle était omniprésente, elle imprégnait son corps entier, détruisait petit à petit son humanité.
Shlomo Venezia est la petite voix qui a survécu, il avait une chance sur six millions de survivre face à l'implacable organisation Nazi.
Il était dit que la petite voix devait survivre pour témoigner du calvaire de ces millions d'êtres humains envoyés à la mort.
Je pense que ce livre ne se raconte pas, il faut le lire puis méditer sur la nature humaine.
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Sonderkommando dans l'enfer des chambres à gaz est un témoignage rare et essentiel sur la Shoah.

Sous forme de questions-réponses , le récit de Shlomo Venezia est aussi ponctué de quelques illustrations au réalisme dramatique de Davide Olère (affecté lui aussi au Sonderkommando).

Le commando spécial c'était saisir à pleines mains l'enfer de la mort au quotidien. Les déportés y étaient mieux nourris, moins battus, avaient moins froid. Pourtant Shlomo aurait échangé sa place pour n'importe quelle autre. Et en effet, la lecture de son témoignage est dure, terrible, bouleversante.

Ce n'est qu'en 2006 qu'il se raconte, plus d'un demi-siècle plus tard.
Il ne dit pas grand-chose de la vie « après »… mais son long silence témoigne de quelque chose qui ne trouve pas de mots.

Il dit tout de même « La vie. Je n'ai plus jamais eu une vie normale. Je n'ai jamais pu prétendre que tout allait bien et aller, comme d'autres, danser et m'amuser en toute insouciance...
Tout me ramène au camp. Quoi que je fasse, quoi que je voie, mon esprit revient toujours au même endroit. C'est comme si le "travail" que j'avais dû faire là-bas n'était jamais vraiment sorti de ma tête...
On ne sort jamais vraiment du crématoire. »

A lire absolument.
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Shlomo Venezia, auteur du récit « Sonderkommando, dans l'enfer des chambres à gaz », n'apporte pas un témoignage parmi tant d'autres sur l'enfer de la Shoah. Déporté comme des millions d'autres Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, il fut également membre de ces terribles unités spéciales vouées au travail forcé dans les chambres à gaz, les Sonderkommandos.

Né à Salonique en Grêce en 1923, Shlomo Venezia est Juif italien. Ses ancêtres, expulsés d'Espagne, sont tout d'abord passés en Italie avant de s'installer en Grêce. Lorsque la guerre éclate, la menace nazie semble très lointaine pour Shlomo et ses compatriotes. Pourtant, le danger se rapproche… Lorsque la Grêce est attaquée par l'Italie mussolinienne en 1940, les Juifs italiens pensent pouvoir bénéficier d'une certaine protection de part leur nationalité. Mais c'est sans compter la présence nazie qui est bien décidée à appliquer sa politique d'épuration. En 1944, Shlomo et sa famille sont déportés à partir d'Athènes où ils avaient fui. le 11 avril 1944, ils arrivent à Auschwitz-Birkenau.
Shlomo, par une série de hasards, par chance et aussi grâce à sa jeunesse et à sa bonne constitution, n'est pas sélectionné pour les chambres à gaz. Il va connaître différentes affectations dans le camp, notamment celle dans un Sonderkommando. Dans cette unité, il va connaître le pire et se faire complice forcé des bourreaux. du déshabillage des victimes au nettoyage à la chaux du lieu de supplice, en passant par l'évacuation des corps entremêlés, Shlomo devient le fossoyeur de ses camarades. Avant de recommencer encore et encore.

Pourtant, d'une manière incroyable, il ne va pas connaître le destin funeste réservé aux membres d'un Sonderkommando, qui au bout de trois mois étaient éliminés et remplacés.
Coups du sort et imprévus dans les rouages de la machine de mort nazie vont permettre à cet homme de survivre à l'enfer. Incapable de relater ce qu'il a vécu au sortir de la guerre, ce n'est qu'en 2006 que son témoignage est publié sous forme de livre. Terrifiant et hallucinant, le récit de Shlomo est captivant, souvent insoutenable et implacable au sens où l'auteur relate purement et simplement ce qu'il a vécu. Un témoignage historique glaçant mais forcément nécessaire.
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Un témoignage très intéressant quant au rôle des sonderkommandos et la façon dont leur être intérieur les conduisait à agir dans le cadre de la "Solution finale". Cet ouvrage nous narre "froidement" leur quotidien sous forme d'un dialogue. Des questions très brèves appelant des réponse incisives et sans âme. Car comment témoigner avec style lorsque l'on est mort intérieurement ? Un énoncé de faits simple et brutal. Pour ne pas dire percutant. Car il n'y a derrière le mot que de la violence à l'état brut sans une once d'humanité. Là où les hommes se sont comportés tel que même les bêtes sauvages ne le font pas. A lire pour savoir ! Pour connaître la face sombre de certains hommes ! Pour ne pas oublier à une époque où l'horreur n'est plus seulement "brune" mais prend aussi la couleur "verte" sous la bannière du fanatisme religieux...
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Un témoignage bouleversant. J'ai lu de nombreux documents et témoignages concernant la 2de GM et la Shoah, j'ai d'ailleurs lu un autre livre sur le sonderkommando, mais celui de Shlomo Venezia m'a retourné le coeur et les tripes. Certains passages sont très durs mais ils permettent de mieux comprendre le fonctionnement de la solution finale au coeur des chambres à gaz.
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