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Critique de Laureneb


Je n'apprécie guère les autobiographies... Celle-ci a en plus un titre intimidant pour moi, puisque c'est une référence à la fois à Saint-Augustin et à Rousseau - "je forme une entreprise qui n'eut jamais n'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur", le prologue du texte étudié pour le bac et qui ne m'avait pas laissé un bon souvenir...
Sauf que Verlaine sous-titre l'ouvrage "Notes sur ma vie". Dans le tout premier paragraphe, il explique que le terme de Confessions est trop prétentieux pour lui, que celui de "notes" est "trop modeste". Nous voilà donc, lecteurs, prévenus, ce n'est pas une autobiographie classique que nous allons lire, elle sera pleine d'humour, elliptique aussi - d'ailleurs, elle ne semble pas finie, s'arrêtant justement à ce qui pourrait intéresser le plus aujourd'hui, c'est-à-dire la période de la vie de Verlaine avec Rimbaud, son séjour en prison... Est-ce parce que Verlaine a déjà en partie traité de ce sujet dans certains recueils poétiques ? Est-ce aussi parce-que ce texte est une oeuvre de commande, à un moment où Verlaine accepte de nombreux travaux littéraires pour gagner de l'argent ?
Ce n'est donc pas une autobiographie classique, tant mieux pour moi. Ce sont des souvenirs épars, des brèves de vie, quelques scènes, portraits, dialogues, vers inédits. On y lit donc le portrait d'un homme avec ses défauts, alcoolique, jouisseur, plutôt lâche - dans son récit sur la période de la Commune, Verlaine se présente comme un planqué qui reste dans ses bureaux administratifs. C'est un mauvais fiancé qui ne pense qu'à la future nuit de noce en courtisant sa promise, un mauvais mari qui se querelle bien vite avec sa femme et la bat. Verlaine dresse donc un portrait plutôt négatif de lui-même, avec un certain humour, mais sans rien exclure.
Cependant, c'est aussi le portrait d'un futur écrivain qui se dessine peu à peu, en creux. Si la poésie et la littérature ne correspondent pas à une vocation initiale - ou innée ?, elles le deviennent grâce aux premières lectures, aux premiers émois devant la lecture des grandes oeuvres passées et contemporaines comme Baudelaire. La chaste fiancée inspire le premier recueil - avec des vers plus licencieux qui ne sont pas publiés. Et la rencontre avec Rimbaud est présentée comme déterminante, même si, je le répète, le texte s'arrête là.
Il me faudra lire d'autres textes en prose de Verlaine pour avoir la suite de son regard rétrospectif sur sa vie, même si c'est dans ses poèmes qu'il s'exprime le mieux.
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