Entre badinage précieux et marivaudage galant, les personnages - ou plutôt les silhouettes de ces courts poèmes - parlent d'
amour et le font, faire l'
amour voulant dire parler de sentiments, mais aussi s'unir charnellement. Les Colombine sont des bergères vêtues de soie, ces Arlequin et ces Pierrot sont des nobles cachés sous le masque. Ces fêtes permettent tous les plaisirs, gourmandise, danse, musique, et ces héros venus de la Comedia dell'arte profitent de la nuit ou du déguisement pour les caresses. Sans aller jusqu'à l'érotisme, certains vers sont très sensuels, tout en subtilité, comme dans "Les coquillages" où ceux-ci évoquent certaines parties du corps féminin...
Cependant, ces poèmes très beaux formellement, qui eux aussi sonnent et chantent, sont un peu courts, trop brefs, et peut-être un peu trop semblables pour que j'en retienne un en particulier. J'ai néanmoins apprécié la tonalité mélancolique qui apparaît peu à peu, les feuilles fanent, l'automne avec le froid et le vent arrive, le rossignol chante, et les sentiments se refroidissent, voire disparaissent. La fête et l'
amour ne peuvent donc se vivre qu'en été...