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Critique de Levant


Lorsque j'ai attribué des étiquettes à cet ouvrage dans ma bibliothèque Babelio, je lui ai affecté "classique" et "littérature jeunesse".

On ne me contestera sans doute pas la première. La seconde fera débat. Car si je l'ai affublé de cette étiquette pour l'avoir lu alors que mon corps était encore élastique et mon esprit plein de rêves, je retrouve Jules Verne avec le même plaisir en cette année alors que beaucoup d'eau a passé sous les ponts. Un plaisir peut-être même accru car le seul nom de ce géant du conte fantastique est un peu la madeleine de Proust de tous ces jeunes lecteurs que nous étions. Il nous fait remonter en mémoire des univers qui se sont embrumés depuis, des souvenirs d'un temps d'insouciance, de secrets entres copains et tout ce qui peuple les rêves de jeunesse, avec au premier chef l'urgence qui était la nôtre de devenir grand, d'avaler le monde.

Mais au-delà de ces souvenirs, la maturité venue, puisque grand je suis devenu, donne à pareille lecture un éclairage forcément différent. Un éclairage dénué de la naïveté juvénile qui caractérise les jeunes années. Cette naïveté perdue est sans doute le plus grand dommage causée par l'accumulation des années. On se pose trop de questions lorsqu'on a perdu la puérilité de croire à des choses qui ne peuvent exister, si ce n'est que dans l'imagination d'un conteur.

Et dans ces souvenirs d'une lecture de jeunesse, je suis sûr de n'avoir pas su discerner le fabuleux observateur des choses de ce monde, le visionnaire, et surtout le philosophe qui se cachaient derrière le conteur. Cela donne moins de regret d'avoir perdu un peu de naïveté et faire ce bond en arrière, en un temps où avec les copains on se parlait encore à la sortie du collège, notre attention n'étant pas en ce temps-là monopolisée par un écran guère partageux. On se disait que quand on serait grand on irait en Chine vérifier s'il y a bien un mur aussi long que Jules Verne le dit dans Tribulations d'un chinois en Chine. Et puis alors que nous rêvions d'avaler le monde, c'est ce dernier qui a été le plus fort et s'est goinfré de notre candeur.

Elle est superbe cette collection du Livre de Poche avec sa belle couverture rouge et argent et ses illustrations originales.
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