Citations sur Les tribulations d'un Chinois en Chine (30)
En passant devant la porte de l'Est, son regard s'accrocha , par hasard, à une douzaine de de cages en bambou, où grimaçaient des têtes de criminels, qui avaient été exécutés la veille. "Peut-être, dit-il, y aurait-il mieux à faire que d'abattre des têtes ! Ce serait de les rendre plus solides !"
Un proverbe chinois dit :
Quand les sabres sont rouillés et les bêches luisantes,
Quand les prisons sont vides et les greniers pleins,
Quand les degrés des temples sont usés par les pas des fidèles et les cours des tribunaux couvertes d'herbe,
Quand les médecins vont à pied et les boulangers à cheval,
L'Empire est bien gouverné.
Le Rouang-Ro, c'est le fameux fleuve jaune. Il descend directement du nord pour aller, à travers les provinces de l'Est, se jeter dans la mer qui porte son nom, sans être plus jaune que la mer Rouge n'est rouge, que la mer Blanche n'est blanche, que la mer Noire n'est noire. Oui ! fleuve célèbre, d'origine céleste sans doute, puisque sa couleur est celle des empereurs, Fils du Ciel, mais aussi "Chagrin de la Chine", qualification due à ses terribles débordements...
p 107
« C’est qu’il en est du bonheur comme de la santé. Pour en bien jouir, il faut en avoir été privé quelquefois. » (p. 44)
S’ennuyer seul dans la vie, c’est mauvais ! S’ennuyer à deux, c’est pire !
C’est que ces Taï-ping, ennemis déclarés des Tartares,
fortement organisés pour la rébellion, voulaient remplacer la dynastie des Tsing par celle des Wang. Ils formaient quatre bandes distinctes; la première à bannière noire, chargée de tuer; la seconde à bannière rouge, chargée d’incendier; la troisième à bannière jaune, chargée de piller; la quatrième à bannière blanche, chargée d’approvisionner les trois autres.
Il y eut d’importantes opérations militaires dans le Kiang-
Sou. Sou-Tchéou et Kia-Hing, à cinq lieues de Shang-Haï,
tombèrent au pouvoir des révoltés et furent repris, non
sans peine, par les troupes impériales. Shang-Haï, très
menacée était même attaquée, le 18 août 1860, au
moment où les généraux Grant et Montauban,
commandant l’armée anglo-française, canonnaient les
forts du Peï-Ho.
— Morts qui parlent… dit Craig
— Ne sont pas morts ! répondit Fry.
Le voyage par terre, à travers une province peu sûre, offrait des difficultés très sérieuses.
S’il ne s’était agi que de gagner la Grande Muraille, dans le nord de la capitale, quels que fussent les dangers accumulés sur ce parcours de cent soixante lis, il aurait bien fallu les affronter. Mais ce n’était pas dans le Nord, c’était dans l’Est que se trouvait le port de Fou-Ning. À s’y rendre par mer, on gagnerait temps et sécurité. En quatre ou cinq jours, Kin-Fo et ses compagnons pouvaient l’avoir atteint, et alors ils aviseraient.
- Un vrai Chinois est toujours orienté, monsieur le capitaine, reprit Kin-Fo d'assez mauvaise humeur, en citant un dicton très à la mode dans l'Empire du Milieu.
- Sur terre, oui ! répondit le capitaine Yin. Sur mer, non !
Et sa bouche de se fendre jusqu'à ses oreilles.
- Il n'y a pas matière à rire, dit Kin-Fo.
- Ni à pleurer, répliqua le capitaine.
Il se serait fait tué pour conserver la vie