La civilisation occidentale s’est détournée de la nature ; elle foule aux pieds toutes les lois morales. Aujourd’hui, on estime davantage un homme possédant des autos, des yachts, qu’un sage ou un philosophe cherchant la vérité pour assurer au monde une vie meilleure. Une existence mécanique, matérielle, sur laquelle pèsent de grandes menaces, comme celle de l’atome, voilà tout ce que votre civilisation offre à l’Homme. Et je veux détruire cette civilisation afin que tous les Humains puissent, dans l’avenir, goûter une vie paisible dans ce beau jardin qu’est notre planète.
Qui est l'Ombre Jaune ? Toutes les polices du monde en ont entendu parler, mais personne ne la connait. Elle est partout à la fois. Elle fait régner la terreur. Elle tue à distance. Rives brumeuses de la Tamise, landes sinistres, quartiers mal famés de Limehouse, c'est dans ce décor que Bob Morane devra livrer un combat âpre et farouche contre un ennemi cruel et sans scrupules.
L'Ombre Jaune est la vie, mais il est aussi la mort... il peut sauver l'humanité, mais il peut aussi la détruire.
Qui est l'Ombre Jaune ?
Toutes les polices du monde en ont entendu parler mais personne ne la connaît. Elle est partout à la fois. Elle fait régner la terreur. Elle tue à distance...
Qui est l'Ombre Jaune ?
(quatrième de couverture du volume paru aux éditions "Pocket Marabout" en 1973)
Londres. La nuit pesait lourdement, en ce début de printemps, sur Green Park désert, dont une brume légère voilait les frondaisons jusqu'à leur donner un aspect de paysage onirique, à mi-chemin de la fantasmagorie et de la réalité.
Un petit frisson de terreur lui naquit au creux des reins à la pensée de ce personnage que, jusqu'à présent, en son for intérieur, il n'avait désigné encore que par ce pronom impersonnel "Lui", comme s'il craignait de formuler son vrai nom. On craint ainsi de nommer certaines puissances mauvaises, de peur qu'elles se manifestent.
Un Chinois, ou un Mongol, au visage de lune, aux yeux couleur d'ambre et dont le crâne rasé brillait doucement dans la pénombre. On l'eût dit vomi par l'Enfer.
Cet après-midi-là, Morane avait erré à travers les docks de Londres, cet univers en miniature, où toutes les races se côtoient, à tel point que c'est tout juste si, à tout moment, on ne s'attend pas à voir surgir un Martien ou un Jupitérien au détour d'une rue.