Quand on devient végane, tout son entourage devient subitement spécialiste en nutrition. Étonnamment, C'est moins le cas quand il s'agit d'aller manger au McDo.
On oublie parfois que l'on n'est pas né-e végane et que brandir chiffres et vidéos sanglantes ne suffit pas toujours pour convaincre les autres d'abandonner, non seulement une vision du monde, mais également des repères quotidiens auxquels sont associés plaisir, souvenirs et habitudes sociales.
13500 litres d'eau sont nécessaires pour produire 1kg de boeuf, contre 2700 seulement pour 1kg de soja et 1200 pour 1kg de blé. À l'heure actuelle, l'agriculture utilise 80% de l'eau sur Terre, dont l'immense majorité est investie, directement ou indirectement, dans l'élevage. Plus de la moitié des récoltes agricoles mondiales sert à nourrir le bétail. [...] quand on sait que plus d'un milliard de personnes sur Terre n'ont pas accès à l'eau potable et que, dans moins de quinze ans, ce sont les deux tiers de l'humanité qui souffriront du manque d'eau, on est en droit de s'interroger sur cet énorme gaspillage de l'eau disponible sur notre planète.
En fait, rencontrer un-e végane aujourd'hui, c'est un peu comme lire les Lettres persanes au XVIIIE siècle : on se rend compte que la norme en vigueur dans une société n'est qu'une construction sociale et culturelle. Rien ne nous oblige à la suivre.
Ce n'est pas parce que les animaux sont les victimes les plus nombreuses de l'oppression humaine qu'il faut relativiser les souffrances des autres groupes humains. Nous ne vivons pas dans un monde débarrassé du racisme et du sexisme, alors ne dîtes pas, s'il vous plaît : "avant, il y avait le racisme et le sexisme : maintenant il y a le spécisme ". Combattez plutôt le racisme et le sexisme dans vos propos et n'oubliez jamais de faire le point sur vos propres privilèges.
Le philosophe et jurisconsulte Jérémy Bentham dont les propos sur la sensibilité animale deviendront célèbres : "la question n'est pas : peuvent-ils raisonner? Ni : peuvent-ils parler? Mais : peuvent-ils souffrir? "
Pour Plutarque, l'idée que les êtres humains sont faits pour manger de la chair est absurde : nous n'avons ni bec, ni griffes, ni dents tranchantes, ni estomac assez fort pour dévorer de la chair crue.