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Critique de LivresdAvril


Ce recueil s'ouvre avec "Comptes de Noël" de Delphine de Vigan
Elsa, petite fille précoce adore les chiffres. Et en ce réveillon de Noël, elle va être servie : sa souris Balthazar vient de donner naissance à neuf souriceaux. Sachant qu'une souris à une espérance de vie de deux ans, que sa gestation varie entre dix-huit et vingt-et-un jours et qu'en une année une souris peut avoir huit portées de cinq à dix petits, dans combien de temps sa maman s'apercevra-t-elle que Balthazar n'est PAS un mâle ?

Les sept très courtes nouvelles de Timothée de Fombelle qui suivent disent son attachement aux gens à la marge, aux accidentés de la vie. Certaines sont aussi très personnelles, on sent l'envie de partager un souvenir, une émotion, une réflexion.

Comment et de quoi rêver quand on subit la promiscuité d'une vue à six dans une chambre d'hôtel de treize mètres carrés ? Timothée de Fombelle apporte une réponse avec "Un parfum de rose et de sapin sec" : trois pages et un espoir immense.

"J'ai attendu" est la réflexion d'un (ancien) prof sur ce moment si particulier qu'est la rentrée.
"Dans ces deux ou trois heures d'un matin mouillé de septembre, toute la vie est déjà là : quitter les siens, en rencontrer d'autres, grandir, franchir des caps, faire des pas dans l'inconnu, créer tout seul du familier à partir de ce qui ne l'était pas, accepter la loi, se résoudre à ne pas tout choisir, partir seul..." et voir une rencontre faire vaciller ses habitudes.

Dans "Il était une fois", Timothée de Fombelle raconte ce qui habite ses histoires, l'équilibre délicat à trouver entre merveilleux er réel. "Divertir ou parler du monde ?" s'interroge-t-il. Ceux qui le lisent savent qu'il trouve le juste équilibre, chaque fois. N'est-ce pas là ce qui est réellement merveilleux

En découvrant "Un peu de lenteur" je ne peux m'empêcher de penser à la dernière publication de Timothée de Fombelle, "Esther Andersen". Éloge du temps infini des grandes vacances, et les aléas d'une panne qui obligent à ralentir, écouter, rencontrer.

Ce sont les leçons de vie inattendues du quotidien qui animent "Scène de comptoir". Et une réflexion sur le don particulièrement pertinente.

"Mon jardin inconnu" parle de jardins familiaux fantasmés, "îlots de civilisation qui se louent à l'année de saison en saison", "modèles réduits d'un monde un peu plus doux", rêve inaccessible pour quelqu'un capable de laisser mourir un cactus !

C'est à "Victoria rêve" que m'a fait penser "Il travaille". Ou la place délicate du chômeur de longue durée dans la société, ses effets sur l'estime de soi et sur le regard des proches.

Suivent deux nouvelles de Caroline Vermalle, que je découvre à cette occasion.
La première, intitulée "Le dernier tour" relate une discussion entre deux hommes, une nuit pluvieuse d'automne. Un manège, un vieil homme ayant précieusement conservé son âme d'enfant, un boxer, et une petite serveuse. Très touchant.

"La fille du déménageur" m'a moins convaincue. C'est mignon, plein de bons sentiments, de provinciaux généreux et de clichés. le souci c'est que c'est écrit comme parlent les personnages, pour "faire vrai" sans doute, lourdeurs et répétitions comprises. Ça m'a fait penser à du Barbara Constantine. Pour parler comme le déménageur du titre : y'en a qui aiment, moi j'aime pas.

Dommage de terminer sur cette fausse note, car dans l'ensemble ce recueil est une belle découverte.
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