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Citations sur Opération menhirs (14)

— Pas de traces d’engin de levage, ni de quatre-quatre.
— Non, répond Pierre, l’air embarrassé. Rien de tout ça, j’avais déjà vérifié.
Édouard intervient :
— Vous voulez dire qu’une bande de comiques a soulevé votre truc pour l’embarquer ?
Un rire s’échappe de la gorge de Jean. Son regard croise celui de Pierre qui ne peut s’empêcher de sourire, malgré l’angoisse.
— Ben voyons, une bande de comiques… pour quoi faire, pas besoin d’être plusieurs, réplique d’un ton railleur le capitaine. Ils ont tout simplement embauché Obélix.
— C’est ça, foutez-vous de moi, capitaine.
— À question conne, réponse du même acabit.
Jean s’approche d’un des menhirs, pose sa main dessus, avant d’ajouter :
— Notre menhir devait ressembler à celui-ci, je me trompe ?
— À peu près, confirme Pierre.
— Donc, notre caillou, comme l’appelle notre ami, doit peser au bas mot plus d’une tonne.
— Largement.
— Édouard, vous avez essayé de déplacer un bloc de plus d’une tonne ? Combien de personnes pour y arriver ?
— Les Gaulois y sont parvenus, si je ne m’abuse, proteste Édouard.
Jean se déplace, éclaire le sol,
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— Un tas de cailloux ? C’est tout ce que vous inspire ce site ? Ici, mon petit, c’est toute l’âme de la Bretagne qui repose, son histoire, sa culture, sa façon même de vivre. Les petits couillons de votre genre, tout juste débarqués de la ville, vous croyez tout savoir. Un petit coup d’Internet et hop, on est le roi du monde, mais ici ça ne se passe pas comme ça. Un peu de respect, si vous voulez que cela marche entre nous.

Édouard, paralysé de surprise, renâcle.

— Bien, capitaine, j’ai compris la leçon…
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Sylvie bondit de rage, renverse Amanda avant de l’agripper par le col. Surpris, le notaire observe la scène, bouche bée. Deux furies se crêpent le chignon à coup de cris et d’insultes, sur son propre tapis berbère. Du jamais vu ! La secrétaire, vieille dame au visage respectable, fait irruption, croyant son patron en danger. Elle ne peut que rester bras ballants devant le triste spectacle
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Le salopard, s’amuse-t-elle. Qu’ira-t-il encore inventer pour me pourrir la vie ? Le notaire, loin de cette considération métaphysique, poursuit sa lecture, non sans un malaise visible. Pas facile d’être le porte-parole d’un énergumène aux idées farfelues, surtout face à ces deux harpies. Qu’importe, il est notaire, pas psychiatre.
— Bien sûr, je me doute que ma proposition n’enchantera guère ma femme, encore moins mon ancienne épouse.

— Ça, c’est sûr ! raille Amanda.
Sylvie, le visage dévasté, ne peut s’empêcher de lâcher un pathétique :
— Pourquoi… pourquoi m’a-t-il fait une saloperie pareille ?
Des larmes perlent sur ses yeux de biche bafouée. Amanda se demande combien de temps son mascara tiendra, devant les six millions de livres qui risquent de s’envoler. Allez, un petit coup pour l’achever, cette garce :
— Eh bien, ma jolie, tu ne devais guère être douée au plumard…
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— Mesdames. En trente-six ans de maison, je n’ai jamais vu ça, et pourtant, croyez-moi, j’en ai vu…

Un silence gêné s’installe. Le notaire souffle et reprend une lecture qui s’avère fastidieuse.

— D’un montant de six millions de livres, en parts égales entre ma femme et mon ancienne épouse citée ci-dessus à la condition suivante : toutes deux devront vivre sous le même toit, dans ma maison de Vannes, partager le déjeuner et le dîner chaque jour et, bien entendu, y dormir, cela durant un an. Un chèque de six mille livres, ici joint, servira à mandater les moyens nécessaires pour vérifier que cette condition suspensive est honorée.
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— Je disais donc : maison de Bretagne, située à Vannes, à mon épouse Sylvie Thomsayer, nom de jeune fille Béranger, ainsi qu’à mon ancienne épouse, Amanda Tapling. Je lègue également ma fortune personnelle, d’un montant de six millions de livres, en parts égales entre ma femme et mon ancienne épouse citée ci-dessus…
— Six millions, coupe Amanda, où a-t-il eu tout ce fric ?
— Qu’est-ce que ça peut te faire ? rétorque Sylvie. Tu pourrais au moins respecter sa mémoire, au lieu de ne penser qu’à l’argent.
— Respecter sa mémoire ? Tu rigoles, j’espère. Je te rappelle qu’il s’est tiré avec toi, sans me laisser un sou. Rien, pas le moindre penny, et j’apprends que monsieur avait six millions de livres en banque.
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Un raclement de gorge la rappelle à ses devoirs. Devoirs… un bien grand mot, elle ne connaît même pas la raison de sa présence dans ce bureau maussade. L’image du notaire, vieil homme à la mine fatiguée, n’y change rien. Il décachette une enveloppe scellée, attrape une liasse de papiers et la dépose sur son bureau. Le désordre règne sur la surface acajou, les dossiers s’accumulent. Amanda se demande comment cet homme s’y retrouve dans un tel fatras. Une pensée sarcastique la traverse, une habitude chez elle. Bientôt la retraite, mon petit père ? Mais non, voyons, tant qu’il y a des gogos à plumer…

— Mesdames, je vous ai fait venir ici conformément aux vœux de sir Richard Thomsayer.
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Amanda de son côté n’éprouve aucun sentiment. Rien, pas l’once d’une peine, pas l’entame d’un remords. De l’agacement, à la rigueur. Le contraire serait surprenant. Six ans de mariage avec ce cochon de Richard, pour le voir débarquer au petit matin dans leur appartement de Londres, la mine défaite. Tous les quinze jours, ce sagouin rendait visite à sa succursale de Quimper, histoire de faire le point. Succursale, tu parles ! Bas résille et jupe ras le string, Amanda voit d’ici le tableau.
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Froid… de la tapisserie au mobilier rétro, une tombe, c’est le mot. L’odeur même reflète la mort, tout comme cette comtoise qui ne cesse de geindre tous les quarts d’heure. La fuite d’une vie, distillée par une pendule pitoyable.
Amanda jette un œil sur sa voisine, une jeune femme de huit ans plus jeune. Une gamine, petite Française trouvée par son ancien mari lors d’un déplacement en France. On peut légitimement se demander qui a mis le grappin sur l’autre, tant la veuve éplorée en fait des tonnes.
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Son regard se fige. Depuis plusieurs minutes, il gravite entre les menhirs aux formes variées. Les ombres de chacune des pierres s’allongent sous le crépuscule mourant. Il en connaît chaque forme, chaque contour. Et pourtant…
Pierre allume sa torche, tant cela paraît incroyable, impossible. Il balaye de son faisceau la surface devant lui, tourne sur lui-même, répète l’opération. Incrédule, il s’avance, cherche à comprendre. Sa gorge se noue, il a du mal à respirer. Affolé, il fait demi-tour et court à en perdre haleine…
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