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Citations sur Pas son genre (34)

Avant de rencontrer Jennifer, j'avais souvent déploré la gravité des femmes à propos du désir, leur méfiance, leur façon inquiète de le concevoir. Les femmes attendent des certitudes, des preuves d'amour car la sexualité ne leur suffit pas ; elles craignent d'être lésées, de se donner pour rien, comme elles disent, sans contrepartie de sentiments ; plus les femmes se sentent aimées plus elles désirent, et plus elles désirent plus elles aiment. Chez elles, les choses s'additionnent.
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– On dit souvent que dans un couple, il y en a un qui aime plus fort que l’autre. Tu y crois à ça toi ?
– Je ne sais pas, dis-je pour avoir la paix, et parce que je sentais qu’il me faudrait engager un raisonnement avec lequel elle serait en désaccord, comme lui dire, par exemple, que la question de l’amour ne se posait pas en ces termes, que l’amour était un grand malentendu, que l’on n’aimait peut-être moins des personnes que des genres, et que, au fond, l’on ne pouvait croire à l’amour sans croire à son absurde.
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Le proviseur du lycée Gambetta m'avait permis de regrouper mes cours sur trois jours - du lundi au mercredi - en échange de quoi je devais renoncer aux meilleures Terminales, les Scientifiques (S) et les Littéraires (L), réservées aux collègues locaux. Me restaient donc les Economique et Social (ES) et les Techniques (STG): les premiers ne travailaient pas la philosophie, les seconds la travaillaient trop studieusement; les premiers, arrogants, petits-bourgeois, méprisaient les seconds, enfants des classes laborieuses, qu'ils exploiteraient plus tard, et considéraient que la philosophie ne leur serait d'aucune utilité pour intégrer une école de commerce; les seconds sages et appliqués, s'étaient convaincus depuis des générations de prolétariat de leur infériorité sur les premiers et que la philosophie ne permettrait pas de restaurer ce sentiment.
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En amour, il m'arrive de penser que je n'ai rien vécu, que j'ai peut-être manqué les choses essentielles, et que si j'ai connu des femmes, si j'ai déjà aimé, je ne me suis jamais résolu à m'engager, à me marier et à fonder une famille, par paresse sans doute, par volonté de ne pas bouleverser ma vie ou de préserver mon indépendance, que sais-je, par indécision aussi, parce que je sens que m'engager ne me satisferait pas plus que ne pas m'engager, et que rien ne me paraît plus absurde que de choisir entre une insatisfaction et une autre (p.11)
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« Bien souvent, je n’avais rien à lui dire. La philosophie nourrissait mon existence quand les magazines people dévoraient la sienne. Son avenir dépendait de l’horoscope, le mien de l’étude. Son manque d’instruction, ses lacunes intellectuelles, sa culture plaquée rendaient impossible pour moi de l’admirer, sans doute de l’aimer tout à fait, je veux dire, sans la mépriser. »
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Depuis longtemps, je n’attendais rien des femmes. Je sortais, je faisais des rencontres, je plaisais ou je déplaisais, je quittais ou j’étais quitté, rien n’avait d’importance. J’aimais, je jouais, je jouais à aimer, j’aimais pour jouer.
Je surfais sur les sentiments, seul, comme si l’action de conquérir, d’additionner les conquêtes, n’était jamais que la peur d’être moi-même un jour conquis.
Toutes les femmes se valaient. Je ne me décidais pour aucune, sûr de pouvoir les aimer toutes, c’est-à-dire incapable d’en aimer une seule, ignorant combien le plaisir qu’on cherche auprès des femmes est une fuite, une manière de s’oublier, de se désennuyer, un vide aussi, la multiplication vaine d’un désir qui se condamne à toujours manquer sa cible, une recherche éperdue d’infini, de cette éternité provisoire qui, dans l’infernal jeu des fins et des recommencements, des rencontres et des séparations, nous donne l’illusion d’une permanence.
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Faisant des choix, on n'en fait pas d'autres, on renonce à des vies possibles, alors on a le sentiment de passer à côté de choses... et, disons que choisir laisse fatalement des regrets ! Mais comment savoir si la vie que nous n'avons pas choisie serait meilleure que la vie que nous nous sommes justement choisie? C'est impossible, non?
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Tu sais,je crois qu'il n'y a pas d'amour sans jalousie.
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Pour la convaincre, je me lançais dans des comparaisons fumeuses, des parallèles entre la coiffure et le travail littéraire. Je prenais l'exemple d'un client sur lequel elle avait réalisé une coupe ordinaire pour lui démontrer que les difficultés de la coupe n'apparaissaient pas à un non-initié qui jugerait seulement du résultat : achevée, la coupe produisait même l'effet d'une grande simplicité ; cependant, si j'essayais de réaliser moi-même une coupe identique sur un proche, je ne parviendrais sans doute pas à donner une si belle harmonie à son visage [...]
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Je la remercierais pour ce qu'elle m'avait apporté, ce qu'elle m'avait fait comprendre sans le vouloir, et je me disais que notre histoire n'avait pas été un échec, qu'il n'y avait jamais d'échec, au fond, mais des choix, seulement des choix, qui valent pour un temps, le temps d'une histoire ...parce que l'on est toujours pris dans une histoire...parce que l'important est qu'il se passe quelque chose
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