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Critique de milbilou


Entre 1987 et 2006, Paris 18ème côté Barbès, à proximité des puces de Saint-Ouen et de la Goutte d'Or, un quartier éloigné des guides touristiques. En revanche, dans ce quartier, proche de Montmartre, des musées et des artistes, une population y vit : immigrés sans statut et sans emploi, familles pauvres ou appauvries par les accidents de la vie, personnes affaiblies par la faim, le froid, la peur et les jours sans lendemain. L'économie souterraine et le marché du crime proposent une activité régulière.
« Barbès trilogie » rassemble trois romans noirs de Marc Villard aux titres évocateurs : Rebelles de la nuit, La porte de derrière et Quand la ville mord. Cette description de cette partie du 18ème n'est donc pas celle d'une provinciale émue par tant de misère, mais celle de l'auteur à travers ces trois tableaux.
Dans chacun sont mis en scène les mêmes acteurs -quand ils sont encore vivants entre un roman et l'autre- qui, en réalité forment un grand réseau, montrant à la fois le meilleur mais surtout le pire.

Jacques Tramson, personnage principal, éducateur de rue, ne se laisse pas diriger par des codes quasi sectaires, lui qui est chargé de protéger des mineurs égarés ou en voie de l'être. Pour apporter de l'aide voire pour sauver des vies, il faut comprendre les méandres du milieu, voire s'immiscer ou carrément s'ingérer dans l'organisation du commerce de la drogue ou des corps. Ceci implique de nombreuses rencontres qui, dans ce contexte de violence quotidienne et généralisée, peuvent être porteuses de trahison mais aussi vectrices d'amour et d'amitié.

En participant à la masse critique d'octobre, j'ai choisi de dévier ma trajectoire habituelle de lecture pour me « polariser »… Je ne change pas mon fusil d'épaule, je déteste la violence même en fiction. Dire que je sois restée impassible sur cette trilogie serait faux. Au fur et à mesure de la lecture, des meurtres et autres viols, je me suis attachée à certains personnages, qu'ils soient éducateur, flic ou victime.
Par ailleurs, l'image du 18ème arrondissement parisien sous cette plume acérée de circonstance invite forcément à la réflexion sur les multiples politiques de lutte contre la misère sociale et sur la distance existant entre discours et réalité de terrain. Bref, c'est le reflet du malaise d'une société.

Ceci dit, cette trilogie ne déroge pas à ma frilosité envers le polar notamment pour la régularité du schéma de construction: le fait dans son contexte, l'enquête, le coupable, la vengeance… j'en oublie le suspens ! Je reconnais cependant que l'écriture de Marc Villard n'est pas que le reflet de la brutalité, mais insère de temps en temps, judicieusement, un petit souffle de … « poésie ? ».

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard de m'avoir extrait de mon confort littéraire. Nul doute que les stations Barbès- Rochechouart, Blanche et autres me ramèneront à cette lecture.




Lien : https://mireille.brochotnean..
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