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Critique de maliroland


Reçu dans le cadre de Masse critique.

De Malraux je me souviens de deux gros pavés, la Condition humaine et l'Espoir lus difficilement lorsque j'avais dans les 20 ans, une photo rimbaldienne les cheveux au vent, puis plus âgé et voix tremblotante lors du discours sur Jean Moulin, le ministre de la culture et ses maisons du même nom, le compagnon gaullien, la résistance, la guerre d'Espagne, ses tics et Louise de Vilmorin.
Malraux, plus guère évoqué de nos jours, ce livre arrive à point face à l'ingratitude mémorielle.

L'homme qui osait ses rêves me laisse néanmoins partagé. de plus Guillaume Villemot est un inconditionnel de Malraux, quel crédit accorder à son discours d'autant qu'il y a souvent, une fois mort cette tendance à idéaliser le disparu devenu alors le meilleur des hommes.

Agréable à lire, en une journée et agrémenté d'une vingtaine ou trentaine de photographies.
Cependant regrettons des impasses ou des gommages.

L'enfance et l'adolescence, périodes cruciales pour le développement de la personnalité ne sont qu'à peine survolées. Et écrire p 22 que son statut d'enfant ne lui plaît pas, il fait tout pour s'en échapper en dévorant des livres, en arpentant les galeries d'art et les musées, c'est un peu court pour justifier le balayage.

Idem, vie familiale, enfants et femmes de sa vie. Nada. Comportement exemplaire ou peu glorieux, cherchez d'autres sources.

Autres critiques négatives.

- L'auteur compare Malraux à Tintin, Indiana Jones, Corto Maltèse et autres du même acabit. Cette approche puérile est réductrice et en partie fausse l'honnêteté ayant parfois fait défaut au grand homme.
- Enfin, le farfelu a ne pas confondre dixit Villemot avec le pas sérieux un peu dérangé mais à rapprocher du papillon italien illustration de liberté emportée par la légèreté du vent. Soit, mais le concept n'ayant pas pris reste l'imprégnation loufoque.
- Terminons par la dimension littéraire, idem que pour l'enfance, à peine évoquée hormis quelques titres tout de même cités.

Que dire. Des aspects négatifs et des aspects positifs.

Négatifs : aventurier soit, mais escroc et trafiquant sur les bords. Ainsi vente de faux livres anciens et pillage de pièces antiques au Cambodge en particulier. Guère sympathique que tout cela. Remercions les collectionneurs grugés et les pays spoliés.
- Sa tendance à édulcorer la vérité, à majorer ses faits d'armes, voir des mensonges éhontés. Guère sympathique non plus. Résistant soit mais de l'avant dernière heure et pourquoi cette implication tardive en regard de ses faits d'armes espagnols.
- Sa propension à ce mettre en scène, posant en uniforme et béret basque ( il aurait inspiré le Che ces ) et enfin ce titre de colonel qu'il s'attribue même si le mérite le rattrapera.

Positifs.
Ses choix et luttes à son niveau contre toutes sortes de fascisme.
Ses talents d'écrivain malheureusement peu détaillés ici.
Ses talents de communiquant.
Son âme d'aventurier.
Et surtout son ministère de la culture. le premier mis en place grâce à De Gaulle et ses actions multiples intelligentes novatrices et ne voulant pas se limiter à une élite intellectuelle.

Personnage à multiples facettes pour le pire et le meilleur. le meilleur prenant le dessus, rejoignons Guillaume de Villemot avec son merci en dernier mot. Et laissons Tintin là où il est, Malraux existe suffisamment de part lui même, lui qui n'existait pas suffisamment au yeux de ses parents.
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