On a beau être habile, savoir s’y prendre avec art, les garçons ne se laissent pas facilement entraîner à épouser une fille sans argent !
Elle avait donné son cœur, livré son âme, et on la sacrifiait à l’ambition, à l’égoïsme, à la vénalité. Etienne l’aimait peut-être, mais pas assez pour ne pas lui préférer l’argent, refuser la brillante situation offerte. Le cas était banal, classique ! pourtant, il arrive qu’on en meure et ceux qui ont connu de telles désillusions sont à jamais meurtris, leur confiance en la vie est morte.
L’amour est plutôt un mal qu’un bien, d’autres que moi l’ont expérimenté ! En mettant les choses au mieux, il encourage l’égoïsme ; en les mettant au pire, il engendre des jalousies, des peines de cœur et toutes sortes d’autres maux…
Son amour, son espoir, étaient des trésors sacrés qu’il ne fallait pas livrer à un étranger ; et elle baissa les yeux pour mieux enfermer son secret dans les prunelles profondes.
La vie, hélas ! ne nous donne jamais ce qu’on attend d’elle et il m’en coûte de vous parler ainsi, de détruire des rêves, des illusions que je partageais.