(p.323 - l'interview d'un libraire turque vendant Mein Kampf)
Le type en chemise blanche intervient :
- On ne peut pas être neutre sur Adolf Hitler. Avec le recul, on peut se dire qu'il avait tort, mais, à l'époque, il avait raison.
- Ce n'est pas qu'on aime Hitler, surenchérit Emre, mais, à l'époque, ce qu'il a fait aux Juifs, c'est ce que les Juifs font aujourd'hui aux Palestiniens.
- Et quel est le rapport avec Mein Kampf ?
- Mein Kampf aide à comprendre la politique des Juifs aujourd'hui. C'est comme dans les films américains : les Américains sont toujours les gentils. Or, dans la réalité, c'est l'inverse. Eh bien, Mein Kampf, c'est pareil. Hitler révèle la vraie image des Juifs, conclut Emre.
(p.167)
Hitler, qui sur précédemment tirer profit de la république de Weimar pour parvenir au pouvoir, décrit à des proches, avec sagacité, le piège dans lequel il a su enfermer les puissantes démocraties occidentales et dans lequel elles semblent s'être précipitées. Il évoque "la confusion mentale, les sentiments contradictoires, l'indécision, la panique" comme ayant été ses plus utiles alliés. A la fin des années 1920, n'avait-il pas dit à l'un de ses lieutenants : "Notre stratégie consistera à détruire l'ennemi par l'intérieur, à obliger l'ennemi à se vaincre lui-même" ?
(p. 318)
La reconnaissance d'un génocide arménien perpétré entre 1914 et 1919 continué d'être jugé inacceptable par la majorité des Turcs. Mais Hitler n'a-t-il pas dit à ses généraux, le 22 août 1939, alors qu'il leur exposait ses projet pour l'Est : "Qui parle encore aujourd'hui de l'extermination des Arméniens ?"
(p. 156)
Bien avant les accords de Munich, on ne peut s'abstenir de penser qu'en 1934 le jugement du tribunal de commerce fut une défaite au nom du droit. Une défaite au nom des normes ordinaires de la civilisation, et à cause d'elles. Une défaite juridique annonçant les défaites politiques et militaires à venir.
Portant plainte au tribunal, Hitler montre une fois encore à quel point il sait tourner les armes des démocraties contre elles-mêmes. Telle est aussi la nature particulière, unique, de l'entreprise hitlérienne : un mal issu de la démocratie même.