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Solaire, intime et grave de cette beauté allouée à l'hédonisme « le Temps d'un abrazo » est un hymne à la rédemption. Dans ce repli du jour où le microcosme prend ses allures salvatrices. Aérienne, poétique, caressante et nourricière l'écriture est une nage dans un lac consolateur. Ou pas un courant, un nuage noir n'enfreint le verbal affirmé. Tout est raffiné, tendre et relevé. Ce roman est un abrazo, l'expression parabolique d'êtres qui puisent dans la musicalité l'empreinte du geste à retenir. Dans ces pas en quête de sens où l'initiation change d'épreuves selon la couleur du jour subrepticement. La lumière encense les lignes. L'instant devient quintessence et profondeur. Ce roman est calme et puissant. Dans cette idiosyncrasie du sud de la France où les mas tremblent sous les fissures liées au temps, où la chaleur gouverne le lecteur dans une symbolique gestuelle. Nina est le souffle chaud des pages. Belle triste et passionnée elle cherche le rai salvateur qui abolira en maître de feu ses tourments et le manque cruel d'Ivan son compagnon décédé tragiquement. Elle va rencontrer Jean, photographe, reporteur, un grand blessé de l'âme. L'histoire dépasse l'oraison dansante. le rythme est langoureux, riche de patience. Les chapitres sont portés par cette musique Argentine expressive et si nourricière. « Je suis cloué, ça reviendra toujours, ça ne cessera jamais, l'effroi des enfants, les hurlements des femmes… J'ai froid. Cette musique m'agresse. Vite retrouver les tourments de Piazzolla avec son acharnement et ses dissonances, la brutalité charnelle de Pugliese, m'oublier avec di Sarli, d'Arienzo, Canaro, Biagi… Leurs déchirements sont nobles… » Ce roman de rencontres, de fusions au-delà des êtres, est une parabole au croisement des destins qui s'entrechoquent pour se reconstruire. « On est le fils de celui qu'on choisit. » l'auteure aime le fondateur, l'alliage entre la pierre et la danse. Ce liant qui divinise la musique et octroie « le geste lent de celui qui franchit le seuil d'un temple. » « le temps d'un abrazo » est une marche sous la pluie d'été. L'importance du son écarquille les phrases et prolonge la langueur de l'instant à retenir. « Adios Cporazon » d'Héctor Sapelli est le point final qui relie la résilience et l'espérance. Sincère, « le temps d'un abrazo » d'Isabelle Vouin aux Editions Grand Angle est un donnant.
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Un roman vibrant, prenant, profond et sensuel. Je viens de tourner la dernière page de "le temps d'un abazo" conseillé par un ami. Un seul mot: déjà? On en veut encore. On a envie de rester avec Nina et Jean avec qui on s'est souvent identifié, de danser avec eux sur Adios Corazon, de caresser les pierres qui savent et protègent ... Lecteur de romans noirs et policiers, j'avais, je l'avoue, un à priori avec cette belle couverture qui évoquait plutôt un roman d'amour. Et les romans d'amour c'est pas du tout mon délire. Mais là, quelle surprise! Je me suis tout de suite retrouvé plongé dans les ressentis simultanés d'un homme et d'une femme brisés par la vie sur le chemin tortueux de leur rencontre. le style poétique et maîtrisé suit les variations des émotions calquées sur la musique avec l'alternance de phrases hachées et d'envolées crues. On s'interroge sur notre place dans ce monde fou, on plonge jusqu'au fond du trou, on s'accroche au corps de l'autre, on fuit, on a peur, on se perd, on tâtonne .... bref, la vie ... la nôtre...
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Dès les premières pages vous êtes happé par ce Roman au style poétique, imagé et fluide.
Les phrases s'enchaînent et vous transportent de lieux en lieux , d'émotions en émotions.
Le lecteur s'immisce dans l'intimité des âmes, dans leurs questionnements, leurs blessures leurs désirs enfouis. Malgré les coeurs meurtris, les corps vont imposer leurs propres langages.
même les pierres sont attachantes.....

Au son du bandonéon ,On ne cesse d'être porté par l'histoire, sans que l'envie de connaître la suite vous abandonne.
Et quand vous tournez votre dernière page, les personnages vous manquent déjà.
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Waouh ! ... puis silence ... pour rester plongé dans "Le temps d'un Abrazo"...
Suspendu à des mots qui nous fond voyager, nous plongent dans des univers différents à chaque page...
Pas le temps de respirer, on est transporté par tous nos sens, on vibre avec les personnages et les vieilles pierres qui nous révèlent leurs histoire... On reste suspendu à une sensation, une couleur, une odeur ... Juste un instant car on est déjà emporté ailleurs ...
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Le temps d'un abrazo est un roman délicat et sensuel. le rythme du récit suit la cadence de la musique. le style d'écriture, fluide et poétique, nous fait chercher l'âme au plus profond des corps. Les lieux eux-mêmes sont dotés de conscience. le lecteur entre dans cet enlacement de pierres, de vents, de soupirs, de replis, de langage subtil et de tendresse.
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Je suis sous le charme de ce roman et de son héroïne Nina, architecte et amoureuse des vieilles pierres. Avec elle on évolue dans un univers où la perte, la danse, l'émotion, la rencontre des corps, les changements, l'espoir s'harmonisent et s'ancrent dans la musique, la terre, la pierre et les oliviers. L'écriture est fluide et chaleureuse, les descriptions gourmandes. Les lieux, les bâtiments ressentent et se souviennent comme si ils étaient les chefs d'orchestre de la vie qui les traverse. J'ai vraiment beaucoup aimé.
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Le Temps d'un Abrazo, le dernier roman d'Isabelle Vouin, commence par des confidences singulières : celles d'un mas dans le sud de la France. Et c'est du reste cette maison, ce Moulin, qui vient conclure le livre et révéler les derniers secrets d'une histoire liant indéfectiblement amour et tango : "Les pierres ont une mémoire et nous observent. Elles enregistrent dans nos atomes les images et les émotions de nos vies."
Ce témoin silencieux porte le récit d'un deuil impossible et d'une reconstruction de deux êtres cabossés par l'existence, ne semblant s'ouvrir au monde et à la vie qu'à travers la danse et l'abrazo, cet art de l'étreinte et de se prendre dans les bras, moment essentiel dans la pratique du tango.
Nina a vécu heureux avec Ivan, danseur de tango doué mais décédé subitement, laissant sa compagne inconsolable. Elle choisit de se débarrasser de son passé et de vendre la maison qu'elle rénovait avec passion. Deux ans plus tard, elle y revient cependant, comme en pèlerinage : le mas est devenu, à la faveur de Salomé, sa nouvelle propriétaire, un lieu dédié au tango. Contre toute attente, un danseur accoste Nina et lui propose une danse. Elle accepte à contrecoeur. L'homme se nomme Jean, et il a lui aussi derrière lui un lourd passé. le tango et leur abrazo scelle bientôt une rencontre amoureuse.
Le Temps d'un Abrazo est scandé de références musicales – Alfredo de Angelis, Osvaldo Pugliese ou John Powell – avec en postlude les paroles d'Adios Corazón d'Héctor Sapelli et Lalo Etchegoncelay. le tango, l'étreinte, les pas à deux : Isabelle Vouin fait de la plus sensuelle des danses et de ces instants sur une piste une métaphore de la séduction, de l'amour et de la vie en couple. Pour Nina, le tango est à la fois le catalyseur de souvenirs la ramenant à Ivan, mais aussi ce moment d'abandon qui lui permet d'oublier : "M'oublier dans ses bras, ce corps, cette musique, cette moiteur, le sang qui pulse, cette énergie, n'être plus que tournoiements, effleurement, dialogues, abandons."
Dans cette histoire de passion et de tango, c'est bien de vie dont il est question. Les deux protagonistes, Nina et Jean, tentent chacun à leur manière de cicatriser et de renaître, l'une d'un décès brutal, l'autre d'un traumatisme survenu sur un champ de bataille. Quelques pas de danse pourraient-ils illustrer ce qu'est la difficulté de vivre ? Isabelle Vouin semble répondre par l'affirmatif, lorsqu'elle fait dire ceci à son héroïne : "Il faut m'éloigner du buste, des pupilles, des mains, de la peau, de l'odeur, de la transpiration, de cette vie qui m'aspire. Reculer pour ne pas se coller à nouveau." Jean, de son côté, expérimente aussi cette attraction irrésistible autant que tétanisante pour cette future partenaire : "Une sale sensation de manque, soudain. Et cette impression de trou dans l'estomac qui revient. Sa noirceur me manque. Oui c'est ça, sa noirceur. Sa fragilité. Son désintérêt de la vie."
Le tango, ce moment où se jouent le désir, l'art et la vie en mouvement, est l'autre personnage de ce récit amoureux. Isabelle Vouin en parle avec la même passion que ses personnages danseurs – Nina, Jean, Ivan ou Salomé : "Les danseurs évoluent dans le sens inverse des aiguilles du temps. Les dos se redressent, les genoux s'assouplissent, les traits se détendent, les joues se remplissent, les fronts se lissent et les rides disparaissent."
Le temps d'un abrazo et d'un tango, la vie reprend ses droits, sans doute.
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Ce livre m'a fait du bien. Isabelle Vouin livre sa sensibilité et toute sa dimension empathique de femme dans une narration aux perspectives surprenantes. Elle a su écrire le tango comme les initiés le danse parfois divinement de manière inexplicable. La douceur de sa plume et son romantisme nous rappelle qu'il faut aimer même quand on croît que tout est perdu. Essentiel !
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