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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En partant du postulat que le monde est dominé par les Etats-Unis d'Afrique, Waberi livre une fiction politique qui vaut avant tout par le style poétique et original de son auteur. La jeune Maya (originaire de Normandie) a été adopté par un médecin humanitaire qui l'a sortie de la misère, élevée dans les grandes écoles, elle est devenue une brillante jeune femme. Mais tandis que de nombreux migrants tente de rejoindre l'Eldorado africain, Maya décide de repartir vers ces racines.
Waberi nous livre une fable qui ne convint qu à moitié, certe l'écriture est alerte et très imagée mais le livre pêche à mon avis, dans le traitement de son sujet (Waberi s'amusant à détourner par exemple les marques de grandes sociétés), il hésite constamment entre farce et gravité. Et au final ce grand écart m'a plus dérouté qu'emballé. Intéressant mais avec quelques réserves.
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Dans ce livre, le monde est inversé : les populations de l'euramérique vivent dans une pauvreté extrême et ne doivent leur survie qu'aux aides humanitaires provenant de l'opulente Afrique. L'auteur africanise nos références économiques, consuméristes et culturelles : McDo devient le McDiop, Nescafé le Neguscafé, la carte AmericanExpress la Carte Fricafric; L'origine du monde est désormais peinte par Gustavio Mbembé, et le sourire de Mona Lisa est remplacé par celui de Mouna Sylla...
Si les rôles se sont inversés, l'égoïsme et le nombrilisme, eux, règnent toujours parmi les pays dominants, "monde perdu dans la contemplation du dieu Guinée, voué au spectacle et à la consommation" (page 219).
Je m'attendais à une espèce d'uchronie mais il n'en est rien; l'auteur s'est apparemment beaucoup amusé à rebaptiser les marques, les rues, les oeuvres artistiques mais on a l'impression qu'il ne va pas jusqu'au bout de son idée initiale... Je pensais qu'il allait davantage décrire ce monde ré-inventé !

De plus, le mode de narration m'a assez déstabilisée au début. Waberi en alterne les types selon le point de vue qu'il adopte :
Au 1er chapitre, l'auteur s'exprime à la deuxième personne du pluriel (le "vous" de politesse"); on devine que c'est un journaliste africain qui s'adresse à nous pour nous présenter un tableau négatif de l'immigration; ce narrateur, qui paraît un peu bas-du-front, porte sur les réfugiés européens un regard méprisant et rempli de clichés.
Puis, l'auteur alterne les passages avec la jeune Africaine Maya où il utilse la deuxième personne du singulier et ceux avec "Yacouba" l'immigré helvète, écrits à la troisième personne.

On pense donc que l'auteur va nous raconter l'histoire de ces deux personnages. Eh bien, non ! Enfin, pas tout à fait...
Les informations que l'on peut glaner çà et là sur eux sont parcellaires. On sait que "Yacouba" est un surnom qui lui est attribué parce que son nom est imprononçable. Mais on apprend au détour d'une page qu'il s'appelle en réalité Maximilien Geoffrroy de Saint Hilaire ! On ne connaît rien de son passé ni de ses pensées, on le retrouve parfois au coin de la rue où il mendie, on le reconnaît à son bonnet, mais c'est un immigré, un damné de la terre, un fantôme famélique, un être qui passe inaperçu, pourquoi en connaître davantage sur lui ?
Quant à Maya, on apprend au début que, suite, à la maladie de sa mère, elle se retrouve livrée à elle-même, qu'elle aime peindre et dessiner. A la page 114, on apprend qu'elle est née en Normandie, puis que son ex petit ami Adama Traoré n'accepte pas leur rupture et la harcèle de lettres toutes plus belles les unes que les autres; à partir de la page 181, Maya part à la recherche de ses origines et de sa mère biologique...

Il n'y a pas d'histoire à proprement parler.
C'est un peu décousu, fragmenté comme si on suivait les errances de la pensée du narrateur.
Et pourtant, la lecture passe rapidement, sans ennui, tant la plume de Waberi connaît par moment des fulgurances poétiques !
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Avec des si on mettrait Paris en bouteille, Abdourahman Waberi met, lui, l'Afrique souveraine en roman.
Le récit paraît tout d'abord un peu décousu, donnant l'impression d'être surtout l'occasion pour l'auteur de placer ses idées d'un modèle africain capitaliste basé sur le modèle actuel occidental, d'abreuver ses personnages de PapeSy ou de NegusCafé, ou encore de les faire manger au MacDiop... Abdourahman Waberi en profite également pour donner un rayonnement mondial à de grands artistes africains parfois méconnus. Mais si l'on ne voit que cela, on se trompe grandement, Aux Etats-Unis d'Afrique n'a pas cette seule ambition du pamphlet qui fait sourire et flatte, c'est aussi un roman extrêmement bien écrit. le narrateur s'adresse à la jeune Maya et tente de lui faire prendre conscience de ce déséquilibre mondial et de l'hégémonie africaine regrettable. Cette Maya est un espoir, un espoir de compassion, de tolérance, d'ouverture et de compréhension, l'espoir de faire naître des vocations chez les jeunes immigrés. Elle sculpte et revisite l'art statuaire oublié. (...)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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C'est dans un monde géopolitiquement "inversé" qu'A.Waberi place son histoire. En effet, l'Afrique y est un continent développé dominant les états du nord (Europe et Amérique) ravagés par la famine, les guerres civiles, et dont les citoyens ne pensent qu'à émigrer vers le sud…
Dans ce monde vit Maya, jeune femme originaire de Normandie adoptée par un médecin humanitaire d'Asmara (capitale de cette riche Afrique), qui va partir à la recherche de ses racines blanches.

Au départ, j'ai été un peu désarçonnée par cet univers, exact "négatif" du nôtre, tout en trouvant l'idée intéressante, d'autant plus que l'auteur y introduit de multiples touches d'humour en "africanisant" les références culturelles et commerciales de nos sociétés industrialisées. Ainsi, le MacDo devient le MacDiop, Nescafé est transformé en Néguscafé, et le film culte "A l'est d'Eden" rebaptisé "A l'est de Bangui"…
Ensuite, je me suis demandée où il voulait en venir parce que finalement, hormis le changement de perspective, ce monde qu'il décrit ne présente guère de différence avec le monde réel, et la systématisation, dans les moindres détails, de ce renversement des rôles, finissait même par devenir agaçante, car sans but…
Et puis, en y réfléchissant, je me suis dit que tout simplement, il nous démontre que la "supériorité" des uns ou des autres ne dépend ni de leur race, ni de leurs origines, mais serait plutôt une question de conjoncture : la nature de l'homme est, au nord ou au sud, identique. En effet, qu'ils soient l'apanage des noirs ou des blancs, la richesse et le pouvoir les transforme en individus égoïstes et intolérants, soucieux de protéger leurs biens aux dépens de la solidarité humaine.

Tout au long du roman, A.Waberi alterne les descriptions de ce monde avec les états d'âme de son héroïne Maya, à laquelle il donne, par une écriture très poétique, une épaisseur et un charme envoûtant. Par son refus des injustices et de la misère dans laquelle sont laissés les exclus de sa société, elle apporte une touche d'espoir opposée à la noirceur de l'âme humaine.

Pour laisser le mot de la fin à l'auteur : "j'ai privilégié la farce (…) pour prendre le parti de rire de ce monde qui, tel qu'il boîte, ne me convient pas".

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Imaginez que le monde soit à l'envers. Comme le dit la quatrième de couverture, dans ce roman on accourt sur les ports...
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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